Vous sentez une douleur au cou qui revient, une raideur de la nuque au réveil, parfois même des tensions musculaires qui descendent vers l’épaule ou provoquent des douleurs irradiées dans le bras. Ces sensations peuvent traduire une arthrose cervicale, liée à l’usure du cartilage et des disques cervicaux. Avec le temps, les nerfs cervicaux peuvent être irrités et renforcer vos cervicalgies, parfois jusqu’à évoquer une hernie cervicale.
Il existe pourtant des moyens d’apaiser durablement ces symptômes : une mobilisation douce et régulière et un renforcement ciblé des muscles du cou. Des ajustements simples dans votre posture peuvent déjà réduire la douleur et limiter les poussées.
Découvrez dans cet article comment reconnaître l’arthrose cervicale et ce qui la déclenche. Vous verrez aussi les approches les plus efficaces pour réduire la douleur et retrouver de la mobilité.
Qu’est-ce que l’arthrose cervicale exactement ?
L’arthrose cervicale, ou cervicarthrose, correspond à une évolution dégénérative du rachis du cou. Le cartilage s’amincit progressivement et les disques cervicaux perdent leur hydratation, réduisant l’espace entre les vertèbres et limitant la mobilité du cou. [1]
Avec le temps, le corps produit des ostéophytes, petites excroissances osseuses visibles lors d’un examen, pouvant contribuer aux douleurs cervicales et parfois à une névralgie si une racine nerveuse est irritée. [2]
Comment l’usure du cartilage apparaît ?
Le vieillissement joue un rôle central : la capacité des tissus à se régénérer diminue, entraînant une usure plus marquée. [2]
Les microtraumatismes répétés, les postures prolongées en flexion ou extension du cou, ainsi que certains facteurs de risque comme le tabac, la génétique ou la sédentarité accentuent cette pathologie. [3]
Différence entre arthrose cervicale et cervicalgie
La cervicalgie correspond avant tout à une douleur fonctionnelle, souvent liée aux muscles, aux postures prolongées ou à des facteurs psychosociaux comme le stress et l’anxiété. C’est l’un des troubles musculo-squelettiques les plus fréquents au monde et dépend largement de facteurs psychologiques, biologiques et posturaux, sans nécessité d’altérations structurelles visibles. [4]
L’arthrose, elle, repose sur des modifications structurelles mesurables au niveau vertébral. Ces changements peuvent réduire la mobilité du cou et irriter les racines nerveuses.
Il faut savoir que les deux conditions peuvent coexister chez un même patient : une arthrose peut être présente sans douleur, et une cervicalgie peut être intense sans signe d’arthrose à l’imagerie.
Quels sont les symptômes les plus fréquents ?
L’arthrose cervicale peut rester silencieuse ou asymptomatique : de nombreuses personnes ont des signes radiographiques sans douleur. Toutefois, les études montrent que l’arthrose s’exprime surtout par trois types de manifestations : des douleurs mécaniques locales, des irradiations, et des signes neurologiques plus marqués. [5] [6]
Douleurs locales : nuque, trapèzes, omoplates
Lorsque l’arthrose s’installe, les premiers signes se ressentent souvent au niveau du cou.
Une tension diffuse apparaît, parfois accompagnée d’une douleur à la base de la nuque ou d’une gêne qui remonte vers les trapèzes ou l’omoplate. Ces sensations deviennent plus présentes lorsque vous tournez la tête ou gardez longtemps la même posture.
Irradiations : bras, épaules, scapula
Des irradiations dans le bras, l’épaule ou la main peuvent survenir quand les ostéophytes (petites excroissances osseuses liées à l’usure de l’articulation) ou les disques compriment les racines nerveuses.
L’irritation d’un nerf cervical peut provoquer des douleurs qui descendent dans les membres supérieurs, parfois jusqu’à la main.
Vous pouvez sentir des fourmillements, un léger engourdissement ou une faiblesse dans certains gestes. Ces irradiations suivent un trajet précis, lié au niveau de la racine nerveuse concernée.
Céphalées cervicogéniques
Les maux de tête ou vertiges font aussi partie des manifestations possibles.
Ils naissent souvent d’une tension dans les muscles du cou et se situent à l’arrière du crâne, avec parfois une extension vers le front.
Signes qui doivent alerter
Certains signes nécessitent une évaluation médicale rapide :
- faiblesse d’un membre
- troubles de la marche ou coordination
- fièvre, perte de poids inexpliquée
- traumatisme récent du cou
Ces manifestations indiquent une atteinte plus profonde des structures nerveuses cervicales et nécessitent une vigilance particulière.
Comment diagnostiquer une arthrose cervicale ?
Le diagnostic repose d’abord sur un examen clinique. Le praticien observe la mobilité du cou, la présence d’une douleur à la palpation et l’impact des gestes de flexion ou d’extension sur les symptômes.
Une raideur au réveil ou une douleur du cou qui revient souvent indiquent que les structures du cou sont probablement impliquées.
Les radiographies sont utiles pour visualiser l’usure des disques et des articulations, surtout lorsqu’une douleur devient fréquente ou qu’un torticolis se répète. L’IRM permet d’évaluer plus finement le rachis, en particulier si une compression nerveuse ou une cervicarthrose avancée est suspectée. Le scanner complète l’analyse des ostéophytes qui peuvent irriter une racine.
Une hernie cervicale peut aussi être présente. Lorsque le disque s’use et perd de la hauteur, il peut faire protrusion ou hernie vers l’arrière, et comprimer une racine nerveuse. Cette compression explique souvent les douleurs ou les fourmillements.
Quels sont les causes et facteurs de risque ?
Le vieillissement est la cause principale de l’arthrose cervicale, mais les postures prolongées, les contraintes professionnelles et certains facteurs de terrain augmentent nettement le risque de symptômes.
Vieillissement naturel
L'arthrose cervicale résulte principalement du vieillissement des disques cervicaux, qui se déshydratent et perdent leur élasticité avec l'âge, entraînant douleurs et raideurs.
Postures prolongées
Les postures prolongées, notamment liées au télétravail ou à l'utilisation excessive des smartphones, augmentent la pression sur le cou et favorisent l’apparition de symptômes.
Professions à risque
De plus, certaines professions nécessitant le port de charges lourdes ou des gestes répétitifs accélèrent la dégénérescence des articulations cervicales et la formation d'ostéophytes, contribuant ainsi aux douleurs et à la perte de mobilité
Quels traitements soulagent vraiment l’arthrose cervicale ?
L’arthrose cervicale ne se “guérit” pas, mais les approches actives restent les plus efficaces pour réduire les douleurs cervicales et améliorer la mobilité. [7] [8]
La rééducation active : le traitement de référence
La mobilisation progressive aide à retrouver une flexion et une extension plus confortables, tout en limitant les épisodes de torticolis.
Le renforcement cervico-scapulaire stabilise le rachis et diminue les cervicalgies récurrentes.
Un travail de posture complète ce trio : il réduit les contraintes sur les vertèbres cervicales, surtout lorsqu’on passe de longues heures assis ou face à un écran.
Thérapies complémentaires
Les massages, la chaleur locale et les étirements doux peuvent détendre les muscles et soulager temporairement les symptômes. Ces techniques n’agissent pas sur la cause structurelle, mais elles facilitent la récupération et améliorent le confort.
Traitements médicaux
En cas de poussée douloureuse, des antalgiques ou anti-inflammatoires peuvent être prescrits.
Pour une névralgie sévère, les infiltrations peuvent être envisagées lorsque la douleur irradie dans les membres supérieurs et gêne les actions.
Adaptation du quotidien et ergonomie
Des ajustements simples peuvent faire une vraie différence :
- hauteur d’écran alignée avec les yeux
- coussin adapté pour dormir
- micro-pauses toutes les 45 minutes
- 5 mouvements lents de mobilisation du cou chaque jour.
Que faire en cas de douleur aiguë ?
Lors d’une poussée, l’objectif est d’apaiser l'inconfort sans immobiliser complètement le cou.
Une application de chaleur ou de froid peut aider : les études sur l’arthrose montrent que ces techniques réduisent l’inconfort à court terme, surtout lorsqu’elles correspondent à la préférence du patient. [9]
Une activité douce aide souvent davantage que l’arrêt total : rester complètement immobile entretient la raideur, alors que de petits gestes réguliers permettent au cou de récupérer plus sereinement.
Si une faiblesse dans le bras, des difficultés à marcher ou une gêne qui s’installe malgré les soins se manifestent, il devient utile de consulter un spécialiste. Cela permet de comprendre ce qui se passe et d’être accompagné avec précision.
Combien de temps durent les symptômes ?
Les symptômes de l’arthrose du cou évoluent souvent par cycles : des périodes calmes, puis des poussées où la douleur du cou et la raideur deviennent plus présentes. Cette pathologie reste chronique, mais les études montrent qu’une prise en charge active permet d’améliorer durablement la mobilité et le confort.
Le renforcement des muscles du cou, les exercices réguliers et une bonne ergonomie stabilisent la colonne cervicale et diminuent progressivement les douleurs. Avec un travail de récupération motrice adaptée, beaucoup de patients retrouvent une mobilité plus fluide.
Conclusion
L’arthrose cervicale peut rendre chaque jour pesant, mais elle n’est jamais une fatalité. En comprenant mieux vos symptômes et en adoptant des gestes simples, il devient possible d’apaiser l'inconfort et de retrouver de la fluidité dans vos mouvements. La rééducation active reste votre meilleur allié pour avancer en confiance. Et si des signes neurologiques apparaissent, un avis médical rapide vous aide à rester en sécurité et bien accompagné.
Les informations présentées ici ne remplacent pas un avis médical. En cas de douleur persistante, perte de force, irradiation sévère ou traumatisme, consultez un professionnel de santé.
FAQ sur l'arthrose cervicale
Douleurs du cou, raideur surtout le matin, limitation des mouvements, craquements. Parfois, douleurs irradiant vers l’épaule ou le bras.
On ne la fait pas disparaître, mais on peut soulager la douleur et améliorer la mobilité grâce au mouvement adapté, au renforcement musculaire et à la correction des postures.
L’immobilité. La sédentarité et les mauvaises postures aggravent raideur et douleurs.
Aucun médicament ne guérit l’arthrose. Le paracétamol ou les anti-inflammatoires peuvent soulager temporairement, en complément du mouvement.
Oui, les activités douces et régulières comme la marche, le tai chi ou la natation aident à maintenir la mobilité et réduire la douleur.
Cervical Spondylosis: Recognition, Differential Diagnosis, and Management
Atypical symptoms in patients with cervical spondylosis
Cervical Spondylosis
Cervical spondylosis and neck pain
Preferences for heat, cold, or contrast in patients with knee osteoarthritis affect treatment response