Oreille bouchée à cause d’un rhume

Vous avez le nez pris, la gorge irritée… et soudain, une oreille se bouche ? Cette sensation de pression ou de perte d’audition temporaire est un symptôme fréquent du rhume. En cause, l’inflammation des voies respiratoires et la congestion qui bloque la trompe d’Eustache, reliant le nez à l’oreille. Découvrez pourquoi un rhume peut boucher vos oreilles, combien de temps cela dure et surtout comment soulager naturellement cette gêne. Pour renforcer vos défenses et mieux prévenir ce type de déséquilibre, pensez également à soutenir votre système immunitaire grâce à un pack immunité.

Pourquoi le rhume bouche-il les oreilles ?

Lorsque vous attrapez un rhume, il n’est pas rare de ressentir une oreille “bouchée” ou une légère perte d’audition. Ce phénomène s’explique par le dysfonctionnement temporaire de la trompe d’Eustache, un petit canal qui relie l’arrière du nez (le nasopharynx) à votre oreille moyenne.

En temps normal, cette trompe permet d’équilibrer la pression de l’air entre l’extérieur et l’intérieur de l’oreille, et d’évacuer les sécrétions. Mais lors d’une infection virale comme le rhume (souvent dû au rhinovirus), les muqueuses du nez et de la gorge s’enflamment. Elles produisent davantage de mucus, ce qui obstrue partiellement votre trompe d’Eustache.

L’air ne circule plus correctement dans votre oreille moyenne, la pression interne diminue et votre tympan est légèrement aspiré vers l’intérieur, d’où cette sensation d’oreille bouchée.

Une étude menée chez des volontaires enrhumés a permis de mieux comprendre ce phénomène. Deux jours après l’infection, seule la moitié d’entre eux avait encore une oreille qui fonctionnait normalement. Chez les autres, l’air circulait mal à cause d’une pression trop basse dans l’oreille moyenne. [1]

Quels sont les symptômes associés à une oreille bouchée ?

La sensation d’oreille bouchée s’accompagne souvent d’autres gênes auditives. Selon une étude menée auprès de 432 patients les symptômes les plus fréquents sont :

• Une perte d’audition temporaire ;
• Des acouphènes ;
• Une impression de vertige ou d’instabilité ;
• Parfois une douleur auriculaire ;
• Une autophonie, c’est-à-dire l’écho exagéré de sa propre voix

Les médecins ont aussi observé que cette gêne provenait de troubles de l’oreille moyenne, comme une dysfonction de la trompe d’Eustache (environ 29 % des cas) ou une otite moyenne avec épanchement (13 %). Plus rarement, elle peut être liée à une perte auditive brusque, une maladie de Ménière ou une otite chronique. [2]

Heureusement, dans la grande majorité des cas, une oreille bouchée pendant un rhume est un trouble bénin et temporaire. Une simple réaction naturelle à l’inflammation et à la congestion nasale

Oreille bouchée rhume, que faire ?

Si votre oreille est bouchée à cause d’un rhume, l’objectif est de restaurer la fonction de la trompe d’Eustache, de soulager la pression dans l’oreille moyenne, et d'atténuer les symptômes (pression, gêne auditive). [3][4]

Comment déboucher une oreille pendant un rhume ?

Certains gestes simples et quelques précautions naturelles peuvent vous aider à soulager votre gêne en favorisant l’ouverture de la trompe d’Eustache, en fluidifiant les sécrétions et en limitant l’aggravation. Ces 3 approches ne sont pas des garanties, mais reposent sur des principes physiologiques et des observations issues de recherches.

1 - La manœuvre de Valsalva et les celles d’auto-inflation

Parmi les différents gestes utilisés pour tester la perméabilité de la trompe d’Eustache, c’est la manœuvre de Valsalva (respirer doucement avec les narines pincées, en expirant vers la trompe d’Eustache) qui donne les meilleurs taux d’ouverture dans les oreille saines.

Une étude menée sur 75 oreilles saines a comparé plusieurs manœuvres (Valsalva, Toynbee, déglutition, etc.) et a démontré que la Valsalva permettait l’ouverture tubaire la plus fréquente (avec des taux d’ouverture élevés sur les tests de fonction tubaire).

2 - Humidification de l’air et maintien de l’humidité des muqueuses

Lors d’un rhume, l’air sec aggrave la déshydratation des muqueuses, rendant le mucus plus épais et l’inflammation plus marquée. Une étude montre que respirer un air trop sec perturbe le mucs et le battement des cils nasaux.

En rendant l’air plus humide (avec un humidificateur, des inhalations de vapeur, douche chaude), vous diminuez le stress osmotique sur le mucus et vous aidez à préserver une couche hydratée favorable à la fluidité des sécrétions.

3 - L’hydratation

Boire suffisamment d’eau contribue à garder les muqueuses bien humides et les sécrétions moins épaisses, ce qui peut aider à réduire l’obstruction. Bien qu’il n'y ait pas de preuve clinique directe (via un essai contrôlé) montrant que l’hydratation seule débouche l’oreille, c’est une recommandation physiologiquement raisonnable dans les infections respiratoires.

Les précautions de pression (vol, plongée)

Lorsque la trompe d’Eustache est partiellement bloquée, les changements rapides de pression barométrique (en avion ou en plongée sous-marine) peuvent aggraver la différence de pression entre l’oreille externe et l’oreille moyenne, amplifiant la gêne ou le risque de barotraumatisme. Il est donc prudent d’éviter si possible ces activités ou de les faire avec précaution tant que l’oreille reste bouchée.

Médicaments pour oreille bouchée pendant un rhume

Quand l’oreille reste bouchée plusieurs jours après un rhume, il est tentant de recourir à un traitement médicamenteux. Pourtant, les études montrent que les résultats sont souvent modestes. L’objectif reste de réduire l’inflammation et de favoriser la réouverture naturelle de la trompe d’Eustache, mais aucun médicament ne garantit une efficacité immédiate.

Les sprays nasaux à base de corticoïdes

Les sprays corticoïdes (comme la triamcinolone acétonide) sont parfois prescrits pour diminuer l’inflammation des muqueuses du nez et du conduit reliant la gorge à l’oreille moyenne.

Une étude clinique de référence, un essai randomisé contrôlé mené sur 91 patients souffrant de dysfonction de la trompe d’Eustache ou d’otite moyenne avec épanchement, a évalué l’efficacité d’un spray nasal de triamcinolone par rapport à un placebo, pendant six semaines. [5]

• La proportion de normalisation du tympan (test de tympanométrie) était de 18,9 % dans le groupe traité contre 32,4 % dans le groupe placebo, une différence non significative sur le plan statistique.
• Les symptômes subjectifs (pression, gêne auditive) ont évolué de manière similaire dans les deux groupes.

L’usage systématique des corticoïdes intranasaux peut être utile en cas d’inflammation nasale marquée, mais leur efficacité spécifique sur la trompe d’Eustache n’est pas démontrée.

Ces résultats s’expliquent en partie par le fait que près d’un tiers des cas se résolvent spontanément en quelques semaines, sans traitement spécifique.

À retenir avant d’envisager les huiles essentielles

Les études existantes concernent des modèles animaux ou des tests de laboratoire, pas des essais cliniques sur l’humain.

• Certaines huiles peuvent être irritantes ou même ototoxiques si elles sont mal utilisées (non diluées ou appliquées trop près du tympan).
• Il est déconseillé d’introduire une huile essentielle contre le rhume dans le conduit auditif, surtout en cas d’otite, de douleur ou de tympan fragilisé.
• Les usages les plus sûrs sont externes ou atmosphériques : diffusion douce, inhalation, ou application diluée autour de l’oreille (jamais à l’intérieur).

Enfin, l’usage d’huiles comme l’eucalyptus ou la lavande peut favoriser le confort respiratoire et aider à la détente, mais sans action prouvée directe sur la trompe d’Eustache.

Oreille bouchée rhume : combien de temps ?

Une étude menée chez des enfants, publiée dans le Journal of Infectious Diseases a suivi 86 épisodes de rhume avec des mesures quotidiennes de la pression dans l’oreille moyenne. [8]

• 66 % des épisodes de rhume présentaient au moins une anomalie de pression (tympan déformé ou pression négative) dans les deux semaines suivant le début des symptômes.
• Dans 88 % des cas, ces anomalies surviennent dès la première semaine.
• Ces perturbations étaient intermittentes : la pression pouvait se normaliser un jour, puis redevenir négative le lendemain.