Le rhume de hanche (aussi appelé coxite aiguë transitoire) est une synovite transitoire qui apparaît brutalement. Souvent bénigne mais impressionnante, cette inflammation inquiète surtout les parents parce qu’elle touche fréquemment les enfants qui souffrent de douleurs à la hanche et qui sont victimes de boiterie.
Dans une majorité de cas, ce phénomène survient dans les jours suivant une infection virale (ORL ou gastro), entraînant une inflammation de la hanche et une production excessive de liquide intra-articulaire qui limite les mouvements. Ce mécanisme post-infectieux est aujourd’hui bien documenté dans la littérature pédiatrique.
Le tableau symptomatique est le suivant : boiterie, douleur à la hanche, mobilité réduite, parfois une fièvre légère ou absente. L’échographie permet de confirmer la présence d’épanchement et d’écarter d’autres causes plus sérieuses. Côté traitement, le pilier reste le repos, associé à des antalgiques ou anti-inflammatoires selon avis médical.
Qu’est-ce qu’un rhume de hanche ?
Définition de la maladie
Le rhume de hanche est une synovite transitoire, c’est-à-dire une inflammation temporaire de la membrane qui tapisse la hanche. Cette inflammation entraîne la production de liquide, ce qui limite la mobilité et provoque la douleur.
On l’appelle “rhume” car il survient très souvent après une infection virale bénigne, comme un rhume classique, même si l’articulation elle-même n’a évidemment aucun lien avec les voies respiratoires.
Quels enfants sont les plus concernés ?
Cette maladie touche principalement les enfants de 3 à 10 ans, avec un pic autour de 6 ans. Les garçons sont légèrement plus touchés : certaines études rapportent une répartition d’environ 2/3 de garçons pour 1/3 de filles.[1]
Cette prédominance s’explique en partie par la maturation articulaire et le système immunitaire encore en pleine évolution, ce qui rend l’articulation plus sensible aux réactions inflammatoires transitoires. Une seule mise en garde : même si cette affection est sans conséquences dans la grande majorité des cas, toute douleur aiguë de la hanche doit être évaluée pour exclure une cause plus grave.
Quels sont les symptômes typiques du rhume de hanche ?
Symptômes courants
Les symptômes du rhume de hanche apparaissent brutalement et sont généralement faciles à reconnaître : votre enfant présente une difficulté à marcher, une gêne localisée et une mobilité réduite. Le signe le plus fréquent est une gêne en appui, due à la présence de liquide inflammatoire dans l’articulation.
Signes d’alerte
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Symptômes |
Ce que vous observez |
Pourquoi cela se produit |
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Douleur dans l’aine, la cuisse ou le genou | Votre enfant se plaint d’une gêne qui n’est pas forcément située à la hanche mais peut se projeter vers l’aine, la cuisse ou le genou. | Les voies nerveuses de la hanche projettent la douleur vers ces zones, ce qui rend parfois le diagnostic déroutant. |
Difficulté à marcher | Votre enfant marche sur la pointe du pied, ralentit son pas ou évite complètement l’appui du côté douloureux. | L’articulation enflammée tolère mal la charge : le corps réduit automatiquement la pression exercée pour diminuer l’inflammation. |
Fièvre légère ou absente | Température corporelle normale dans la majorité des cas. | L'inflammation est sans gravité. Une température élevée ou persistante orienterait vers une pathologie plus grave (ex. arthrite septique). |
Quelles sont les causes du rhume de hanche ?
Le lien avec un virus récent (ORL, gastro)
Dans une majorité de cas, le rhume de hanche apparaît dans les jours ou semaines suivant un virus : rhume, angine, otite, bronchiolite ou même gastro-entérite.
Votre enfant peut donc sembler totalement guéri lorsqu’une douleur à la hanche survient soudainement. Les chercheurs évoquent une réaction inflammatoire “post-virale” : l’organisme déclenche une réponse excessive au niveau de la hanche. [2]
Le mécanisme inflammatoire
Lorsqu’une réaction inflammatoire se déclenche, la membrane synoviale produit davantage de liquide pour protéger l’articulation. Ce liquide s’accumule et crée un épanchement intra-articulaire, responsable de la douleur et de la raideur.
Votre enfant limite alors spontanément ses mouvements afin de réduire la pression interne. Ce processus est réversible : une fois l’inflammation résolue, l’articulation retrouve son fonctionnement normal en quelques jours.
La différence entre rhume de hanche et arthrite septique
Attention à ne pas confondre le rhume de hanche de l’arthrite septique, une infection bactérienne de l’articulation nécessitant une prise en charge urgente.
Dans la synovite transitoire, la douleur est modérée, la fièvre faible voire absente, et l’enfant reste généralement capable de marcher un peu.
En revanche, dans l’arthrite septique, les signes sont beaucoup plus sévères : réelle souffrance, incapacité totale d’appui, température élevée (> 38,5 °C)...
Comment diagnostique-t-on un rhume de hanche ?
L’examen clinique
Le diagnostic du rhume de hanche repose d’abord sur un examen clinique réalisé par un professionnel de santé. Votre médecin évaluera la mobilité de la hanche, l’amplitude des mouvements et l’apparition éventuelle de douleur lors de certaines rotations. Les enfants présentent souvent une limitation, notamment en rotation interne, car l’articulation enflammée devient sensible à la mise en tension.
Une échographie peut ensuite être réalisée : elle permet de visualiser la présence d’un épanchement (accumulation de liquide intra-articulaire) sans exposer votre enfant aux rayons X. Cette imagerie est particulièrement utile pour confirmer la synovite transitoire et exclure d’autres diagnostics plus graves.
Les analyses de sang
Bien que le rhume de hanche soit une affection sans gravité, un bilan sanguin peut être proposé pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une maladie articulaire grave comme une arthrite septique.
Les médecins vérifient la CRP (protéine C-réactive), la VS (vitesse de sédimentation) et la numération leucocytaire, trois marqueurs qui s’élèvent en cas d’infection bactérienne.
Dans cette affection, ces valeurs sont normales ou seulement légèrement augmentées, ce qui rassure sur l’absence d’infection. En revanche, des marqueurs inflammatoires très élevés associés à une douleur intense et à une température corporelle importante constituent un signal d’alerte et nécessitent une prise en charge urgente.
Quel traitement pour un rhume de hanche ?
Le repos strict : l’indispensable
Il est le traitement principal du rhume de hanche. Il permet de réduire l’inflammation et de limiter la production de liquide. Vous remarquerez souvent que votre enfant améliore spontanément sa douleur lorsqu’il ne pose pas le pied au sol : c’est un signe que se reposer est réellement bénéfique. [2]
Anti-inflammatoires et antalgiques : indications médicales
Lorsque la douleur est plus marquée, des antalgiques (comme le paracétamol) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits par le médecin. [2] [3]
Vous ne devez cependant jamais donner d’anti-inflammatoires sans avis médical, surtout chez les plus petits, afin d’éviter les erreurs de dosage ou de masquer un signe d’alerte.
Durée de guérison : combien de temps dure un rhume de hanche et quand reprendre le sport ?
Ce délai est tout à fait normal tant que la douleur diminue progressivement.
La reprise du sport ne doit se faire que lorsque la hanche est totalement indolore, et que votre enfant marche, court et saute sans gêne.
Quand faut-il consulter ou reconsulter ?
Voici les 4 signaux qui indiquent qu’il faut consulter :
- Fièvre persistante, surtout si elle dépasse 38,5 °C ou réapparaît après quelques jours.
- Douleur importante malgré le traitement, ou gêne qui s’intensifie au lieu de diminuer.
- Difficulté à marcher au-delà de 10 jours, même si la gêne semble légèrement améliorée.
- Suspicion d’arthrite septique : incapacité totale d’appui, douleur très intense, température corporelle élevée, enfant prostré ou très fatigué.
- Si la boiterie ou la douleur persiste, revient, ou si l’épisode se répète, un suivi est utile pour ne pas passer à côté d’une autre cause (ex. Perthes).
Conclusion
Le rhume de hanche est une synovite transitoire bénigne, le plus souvent déclenchée par une infection virale récente, et se résout naturellement dans la majorité des cas. Une douleur à la hanche, parfois projetée vers le genou, une boiterie, une mobilité réduite et une fièvre faible (ou absente) ? Les symptômes sont là… Mais le traitement est simple : repos, anti-inflammatoires selon avis médical, et une surveillance attentive des signes d’alerte pour écarter toute pathologie plus grave.
Ce contenu est informatif et ne remplace pas l’avis d’un professionnel de santé. Toute douleur importante, température corporelle élevée ou difficulté à marcher persistante nécessite une consultation médicale.
FAQ sur le rhume de la hanche
Oui, une récidive est possible avec cette maladie (taux variable selon les études, 0–26 %), surtout dans l’année qui suit l’épisode initial. Cependant, cela reste rare et généralement sans conséquence à long terme. En cas de douleurs persistantes ou d’épisodes répétés, une réévaluation est utile, car une minorité de cas peut précéder une maladie de Legg-Calvé-Perthes.
Oui, à condition qu’il puisse marcher sans douleur importante. En revanche, il doit éviter toute activité physique ou sportive jusqu’à disparition complète des symptômes.
Contrairement au rhume de hanche, les douleurs de croissance surviennent plutôt le soir et ne provoquent pas de difficulté à marcher ni restriction de mobilité.
