ARTICLES SANTÉ

Arthrose du genou (gonarthrose) : symptômes, traitement et solutions pour bouger

Ce qu'il faut retenir
L’arthrose du genou n’est pas une fatalité : le mouvement, le renforcement musculaire et des traitements adaptés permettent de réduire les douleurs. La prothèse reste une solution ultime.
Arthrose du genou (gonarthrose) : symptômes, traitement et solutions pour bouger
Publié le 10/12/2025 - Temps de lecture 7 min

L’arthrose du genou, ou gonarthrose, correspond à une usure progressive du cartilage qui provoque une douleur mécanique, de la raideur et parfois un gonflement. Les connaissances actuelles montrent qu’il existe des stratégies efficaces pour soulager, mobiliser et préserver l’articulation. Pour mieux comprendre et agir, trois éléments sont essentiels : reconnaître les symptômes typiques (douleur mécanique, raideur courte, limitation de mouvement), comprendre pourquoi le cartilage s’use et quels facteurs accélèrent la gonarthrose. Dans ce guide, nous vous donnons les clés pour adopter les solutions validées scientifiquement comme le renforcement musculaire, l’activité physique adaptée et certaines mesures médicales lorsque cela s’avère nécessaire.

Comment reconnaître une arthrose du genou ?

L’arthrose du genou se manifeste avant tout par une douleur mécanique, de la raideur et une perte progressive de mobilité, surtout lors des premiers mouvements après le repos. Ces signes évoluent lentement, mais ils suivent un schéma relativement typique que l’on peut apprendre à identifier.

Les symptômes typiques de la gonarthrose

Les manifestations les plus fréquentes incluent :

  • Douleur en début de mouvement, puis amélioration après quelques minutes d’activité.
  • Raideur matinale courte, généralement < 30 minutes.
  • Craquements, sensations de frottement ou diminution de l’amplitude de flexion/extension.
  • Gonflement possible lors des poussées inflammatoires, notamment après un effort inhabituel.

Comment différencier arthrose, tendinite et atteinte du ménisque ?

Pour éviter les confusions, voici un tableau simple permettant de distinguer les principales origines de douleur au genou :

Critères

Arthrose du genou

Tendinite

Lésion du ménisque

Type de douleur

Mécanique : augmente à l’effort, diminue au repos

Douleur à l’appui ou lors de mouvements précis

Douleur à l’appui ou lors de mouvements précis

Moment d’apparition

Début de mouvement, puis amélioration

Pendant ou après un effort ponctuel

À la torsion ou en flexion profonde

Raideur

Courte (< 30 min)

Rare

Parfois sensation d’encliquetage

Gonflement

Possible lors des poussées

Plutôt rare

Possible après faux mouvement

Âge typique

+ de 45 ans

Tout âge selon activité

Tout âge, fréquent chez sportifs

Qu’est-ce qui cause l’arthrose du genou ?

L’arthrose du genou apparaît principalement lorsque l’usure du cartilage s’associe à une surcharge de l’articulation ainsi qu’à des facteurs mécaniques et inflammatoires qui accélèrent la dégradation. Le genou devient alors moins amortissant, moins stable et plus sensible aux contraintes du quotidien.

Les facteurs de risque

Les éléments les plus associés au développement ou à la progression de la gonarthrose incluent :

  • Âge : la qualité du cartilage des genoux diminue naturellement avec le temps.
  • Surpoids ou obésité, augmentant la charge mécanique sur l’articulation des genoux.
  • Sport intensif ou répétitif (sauts, pivots fréquents).
  • Antécédents de traumatismes des genoux (entorses, fractures, chirurgie).

Ce que montrent les études sur l’évolution de la gonarthrose

Les recherches récentes confirment que l’un des déterminants majeurs est la biomécanique du genou : un mauvais alignement ou un déficit musculaire modifie les forces exercées sur le cartilage, accélérant ainsi son usure. [1]

Plusieurs études longitudinales ont ainsi montré qu’un quadriceps plus fort réduit significativement le risque de progression symptomatique, surtout chez la femme. [2] [3]

Par ailleurs, la littérature scientifique souligne l’existence d’une inflammation de bas grade. Discrète mais tenace, elle participerait aux poussées douloureuses en augmentant la sensibilité des tissus et en perturbant le renouvellement du cartilage. [4]

Quels examens permettent de confirmer la gonarthrose ?

L’examen clinique réalisé par un professionnel de santé, complété si besoin par une radiographie, reste l’examen de référence.

Ces deux éléments suffisent dans la grande majorité des cas pour confirmer la présence d’une usure articulaire.

Radiographie : les signes typiques

La radiographie standard en charge (prise debout) permet d’observer les modifications caractéristiques de la gonarthrose. Les signes les plus évocateurs sont :

  • un pincement de l’espace articulaire, qui traduit la diminution d’épaisseur du cartilage ;
  • la présence d’ostéophytes, petites excroissances osseuses formées en réponse à l’usure ;
  • une densification de l’os sous-cartilagineux liée aux contraintes répétées.

Ces éléments, associés aux symptômes, offrent un niveau de certitude diagnostique très élevé.

IRM : utile seulement dans certains cas

L’IRM n’est généralement pas nécessaire pour diagnostiquer une arthrose du genou, car elle visualise surtout les tissus mous (ménisques, ligaments), ce qui n’apporte pas toujours d’informations supplémentaires pour confirmer une usure du cartilage.

Quels sont les traitements recommandés pour soulager l’arthrose du genou ?

Pour réduire durablement les douleurs et préserver la mobilité, les recommandations actuelles s’accordent sur une approche combinée : exercice physique adapté, gestion du poids, recours ponctuel aux antalgiques si nécessaire, et utilisation d’options complémentaires que nous allons vous détailler.

Exercice physique : la base du traitement

Le renforcement musculaire est l’un des leviers les plus efficaces utilisés en kinésithérapie pour stabiliser le genou et diminuer les douleurs. Travailler les quadriceps, les ischios-jambiers et les muscles fessiers aide à mieux répartir les charges et à réduire les contraintes sur le cartilage.

Une revue scientifique française parue en 2025 montre qu’un programme d’exercices contre résistance des muscles quadriceps, ischios-jambiers et adducteurs de la hanche augmentent la force de ces muscles, réduisent la douleur, améliorent la mobilité et la qualité de vie des patients souffrant de gonarthrose. [5]

Au-delà des exercices de renforcement, l’activité physique globale est essentielle pour entretenir la mobilité et limiter les poussées douloureuses.

Le saviez-vous ?
La marche, le vélo et les activités aquatiques sollicitent le genou sans impact excessif. Même de courtes séances régulières améliorent la lubrification articulaire et diminuent la raideur. [6]

Mais n’oublions pas la perte de poids qui constitue également un levier majeur lorsque l’IMC est élevé. Les travaux biomécaniques menés chez des patients en surpoids atteints d’arthrose du genou montrent que chaque kilo perdu réduit d’environ 3 à 4 kg la charge exercée sur le genou à chaque pas. Autrement dit, une perte modeste de 5 kg représente déjà des dizaines de tonnes de pression en moins sur l’articulation au fil des milliers de pas effectués chaque jour. [7]

Médicaments et traitements médicaux

Les premiers traitements proposés sont souvent :

  • le paracétamol, traitement utile pour réduire la douleur légère à modérée,
  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l'ibuprofène ou le naproxène, efficaces en cas d’inflammation associée.

Quid des infiltrations de corticoïdes et de la visco-supplémentation ?

Les infiltrations de corticoïdes peuvent :

  • soulager rapidement la douleur,
  • réduire l’inflammation du genou,
  • apporter un confort appréciable lors d’une poussée aiguë. [8]

Cependant, l’effet de ce traitement est souvent court (quelques semaines), et sa répétition doit rester limitée pour ne pas fragiliser l’articulation.

La visco-supplémentation, quant à elle, est une injection d’acide hyaluronique dans le genou, destinée à améliorer la viscosité du liquide articulaire.

  • Certains patients rapportent un confort durable [9],
  • D’autres n’en tirent pas de bénéfice notable, d’où le caractère controversé de la méthode. [10]

Orthèses, semelles et genouillères : des soutiens mécaniques utiles

Ces dispositifs servent à réduire les contraintes exercées sur le genou :

  • Semelles orthopédiques : corrigent l’axe du membre inférieur.
  • Genouillères : stabilisent l’articulation ou déchargent un compartiment trop sollicité.
  • Orthèses d’alignement : redistribuent les forces pour soulager les douleurs.

Le bénéfice principal : diminuer la pression sur les zones abîmées du genou et améliorer votre confort lors de la marche.

3 conseils clés :

  • Privilégiez les dispositifs recommandés par un médecin ou un podologue, afin d’éviter un mauvais alignement qui pourrait aggraver les douleurs.
  • Pensez à tester plusieurs modèles de genouillères : le confort dépend beaucoup de votre morphologie.
  • Continuez à bouger : une articulation en mouvement vieillit mieux qu’une articulation immobile.

Quand envisager une prothèse de genou ?

La réponse est simple : lorsque la douleur devient invalidante et que tous les traitements médicaux ont échoué(médicaments, AINS, infiltrations, semelles, rééducation…).

Les spécialistes se basent alors sur :

  • une douleur intense et persistante, malgré les traitements bien conduits,
  • un handicap réel dans la vie quotidienne : marcher, monter les escaliers, dormir…
  • une arthrose avancée visible à la radiographie,
  • un impact important sur votre qualité de vie.

Conclusion

L’arthrose du genou est une usure progressive, mais certainement pas une fatalité : le mouvement reste votre meilleur allié pour protéger l’articulation et réduire la douleur. Le renforcement musculaire avec ou sans kinésithérapie, ainsi qu’une bonne gestion des facteurs mécaniques (poids, posture, semelles, genouillères) permettent d’améliorer nettement la mobilité et le confort au quotidien. Les traitements médicaux offrent un soutien précieux lors des poussées ou des formes avancées, et la prothèse ne doit être envisagée qu’en dernier recours, lorsque la douleur devient invalidante.

Ces informations sont générales et ne remplacent pas un avis médical. Toute douleur persistante au genou doit être évaluée par un professionnel de santé.

FAQ sur l’arthrose du genou

Il combine généralement perte de poids, activité physique adaptée, kinésithérapie et antalgiques si besoin.

Douleur à l'effort, raideur, craquements et diminution progressive de la mobilité.

Pas d'aliments strictement interdits, mais on recommande de limiter sucre, fritures, charcuteries, viandes rouges et produits ultra-transformés.

Oui, la marche douce entretient la mobilité et réduit la douleur, tant qu’elle reste non douloureuse.

Références :
[5]

Place des exercices dans le traitement de la gonarthrose

[6]

Comparative efficacy and safety of exercise modalities in knee osteoarthritis: systematic review and network meta-analysis

[7]

Weight loss reduces knee-joint loads in overweight and obese older adults with knee osteoarthritis

[8]

Efficacy and safety of a diffusion-based extended-release fluticasone propionate intra-articular injection (EP-104IAR) in knee osteoarthritis (SPRINGBOARD): a 24-week, multicentre, randomised, double-blind, vehicle-controlled, phase 2 trial

[9]

Acide hyaluronique intra articulaire dans la gonarthrose: une étude long-terme, ouverte, de Phase IV, avec analyse détaillée par stade de Kellgren-Lawrence

[10]

The effectiveness of hyaluronic acid intra-articular injections in managing osteoarthritic knee pain

                Sandrine Delpuech - Expertise scientifique et santé naturelle

Author

Sandrine Delpuech - Expertise scientifique et santé naturelle

J’évolue depuis plus de 20 ans dans le domaine de la santé, avec un premier parcours en industrie pharmaceutique, au sein d’enjeux scientifiques exigeants. Formée en biologie et en formulation des produits de santé, j’ai développé une solide capacité d’analyse et de lecture critique de la recherche.
Aujourd’hui professeure de yoga et praticienne en santé naturelle et intégrative, je mets ce double regard, scientifique et de terrain, au service des contenus santé. Je relis et valide les articles afin de garantir des informations fiables et accessibles, en lien avec l’observation du vivant.