La tendinite du genou correspond à une inflammation ou une irritation du tendon rotulien, sous la rotule. Elle provoque une douleur au genou, raideur ou gêne lors des activités du quotidien. Les sports avec sauts, running, musculation ou changements brusques de direction augmentent le risque de forme rotulienne / patellaire. Ce type de blessure provient généralement d’une surcharge mécanique, d’un déséquilibre musculaire ou d’une mauvaise biomécanique.
Un diagnostic précis, parfois aidé par l’imagerie, permet d’orienter le traitement de la tendinite du genou : rééducation du genou, renforcement du quadriceps, étirements ischio-jambiers et reprise progressive de l’activité.
Dans cet article, découvrez les mécanismes et les symptômes d’une tendinite au genou. Vous y verrez aussi les traitements validés et l’habitude de vie à adapter afin de mieux la gérer ou la prévenir.
Qu’est-ce que la tendinite du genou, et comment la reconnaître ?
Définition simple : les différentes tendinites du genou
La tendinite du genou est une tendinopathie : une souffrance du tendon liée à une irritation, une inflammation locale ou de petites lésions des fibres. Elle survient au niveau des tendons qui relient les muscles à l’os, assurent la transmission de force et stabilisent l’articulation du genou. [1]
Plusieurs tendons peuvent être concernés.
- La forme la plus fréquente est la tendinite rotulienne(douleur du tendon rotulien, juste sous la rotule), souvent liée à des activités sportives répétées (sauts, sprint, changements de direction). la tendinite rotulienne
- La tendinite du quadriceps touche plutôt la partie supérieure du genou, après des efforts explosifs ou des freinages brusques.
- Plus rarement, la tendinopathie de la bandelette ilio-tibiale concerne la face externe du genou et résulte d’un frottement répété lors de la course.
- La tendinopathie de la patte d’oie touche l’insertion des tendons des ischio-jambiers et sartorius sur le tibia interne : provoque des douleurs internes au genou.
Causes fréquentes
Les tendinites du genou résultent souvent d’une surcharge mécanique : des mouvements répétés, des sauts, de la course, des changements fréquents de direction ou une montée soudaine de l’intensité sportive.[2]
Des déséquilibres musculaires (quadriceps, ischio-jambiers, fessiers) ou des raideurs augmentent la tension sur les tendons. [3]
Enfin, une mauvaise technique, un matériel inadéquat (chaussures, surfaces dures), un alignement du pied/jambe ou une biomécanique incorrecte peuvent accentuer le stress sur les tendons.
Quels sont les symptômes d’une tendinite du genou ?
Les signes typiques d’une tendinite du genou sont principalement une douleur à l’avant du genou, souvent localisée sous la rotule ou au niveau de l’attache du tendon rotulien. [4]
Cette douleur apparaît ou s’aggrave avec la mise en charge : sauts, course, squat, montée/descente d’escaliers, dès que le tendon doit supporter la force du quadriceps.
À l’examen, on observe souvent une sensibilité locale à la palpation, douleur accentuée quand le genou est étendu et le quadriceps au repos, ainsi qu’une gêne ou une perte de puissance musculaire en contraction. [5]
L’imagerie (échographie ou IRM) montre fréquemment un épaississement du tendon, un désordre de ses fibres, parfois une néovascularisation, des signes associés aux douleurs cliniques. [6]
Comment diagnostiquer une tendinite du genou ?
Quand consulter un professionnel (médecin, rhumatologue, kiné…) ?
Il est recommandé de consulter lorsque :
- la douleur persiste au-delà de 10 à 14 jours, sans amélioration notable avec le repos ou les adaptations d’activité ;
- la douleur rotulienne gêne la marche, l’appui, les escaliers, la course ou le saut ;
- la gêne ou la douleur revient systématiquement à l’effort, ou après l’effort, même lorsque l’échauffement ou la récupération est correct.
Un avis médical est important afin d’écarter d’autres causes de douleurs au genou.
Rôle des examens d’imagerie
Dans la plupart des cas, le diagnostic de tendinopathie patellaire (tendinite rotulienne) repose sur l’examen clinique : douleur typique, palpation, tests de contraction, antécédents sportifs ou professionnels. [4]
Selon les besoins :
- Échographie (MSK ultrasound) : c’est un outil de première ligne, non invasif, accessible, capable de visualiser l’état du tendon (épaississement, anomalies, microdéchirures, vascularisation anormale…). [7]
- IRM (imagerie par résonance magnétique) : utile en cas de doute, de douleurs chroniques, de suspicion de lésion plus large, ou pour visualiser des structures associées (cartilages, ménisques, etc.). [8]
Quels sont les meilleurs traitements pour une tendinite au genou ?
Repos relatif et adaptation de la charge
La prise en charge débute par une adaptation progressive de la charge : réduire les impacts, ajuster l’intensité ou le volume d’entraînement pour laisser au tendon, notamment au niveau de la rotule, le temps de s’apaiser. Une tendinite rotulienne liée à une surcharge ou à une sollicitation répétée de la rotule nécessite souvent ces ajustements.
Préférez le repos relatif à l’arrêt total, car l’immobilisation prolongée n’apporte pas de bénéfice. Il s’agit surtout de limiter les mouvements qui déclenchent la douleur, tout en maintenant une activité tolérée pour préserver la fonction musculaire et articulaire. [9]
Rééducation musculaire : pierre angulaire du traitement
Un protocole de physiothérapie / kiné est la base du traitement, en particulier pour les tendinites touchant la rotule :
- Les exercices excentriques des quadriceps (descente contrôlée, contraction excentrique du muscle) sont les plus recommandés.[10]
- D’autres approches, comme la progressive tendon-loading exercise therapy (programme de mise en charge progressive du tendon), commencent à démontrer des résultats prometteurs pour la région rotulienne.[11][12]
- Le renforcement des chaînons musculaires associés (ischio-jambiers, fessiers, stabilité lombo-pelvienne) et la correction technique (posture, alignement, appui pied/cheville) sont aussi couramment recommandés par les kinés, même si les preuves directes sur ces aspects restent limitées.
Gestion de l’inflammation et de la douleur
En phase aiguë, privilégiez les stratégies comme repos relatif et réduction des impacts. Certaines approches symptomatiques (froid, glace, repos adapté) peuvent aider à soulager la douleur, mais elles ne constituent pas un traitement de fond : la cicatrisation et la guérison du tendon n’en dépendent pas directement.
Mobilité et étirements ciblés
Si des raideurs musculaires (quadriceps, ischio-jambiers, psoas, hanches, cheville/pied) ou des déséquilibres sont identifiés, faites des étirements doux et un travail de mobilité. Cela fait partie du programme de rééducation.
Ces mesures favorisent un meilleur alignement, réduisent les tensions sur le tendon et peuvent accompagner le renforcement musculaire. [4]
Orthèses et genouillères : utilité modérée
Dans certains cas, des bandes rotuliennes ou des genouillères de maintien peuvent soulager temporairement la douleur, en répartissant différemment les forces sur l’articulation. Elles peuvent vous apporter un soutien pendant la phase aiguë mais ne remplacent pas la rééducation.[11]
Thérapies complémentaires : en pointillés
Des approches comme les ondes de choc extracorporelles (ESWT) ou la thérapie par injection (plasma riche en plaquettes, traitements sclérosants) sont parfois utilisées, mais leurs bénéfices restent incertains. La littérature est hétérogène et les résultats ne permettent pas de les recommander systématiquement. [2]
Quand reprendre le sport après une tendinite au genou ?
La reprise du sport intervient lorsque la douleur a nettement diminué, que le tendon tolère de nouveau la mise en charge et que la rééducation a permis de retrouver une bonne stabilité musculaire. La progression se fait étape par étape, en respectant les signaux du corps.
Les étapes clés :
- Poursuivez les exercices excentriques et le renforcement de la rotule sans douleur marquée.
- Passez à une reprise progressive de l’activité, en commençant par des mouvements sans impact.
- Réintégrez les sauts, accélérations et changements de direction seulement en fin de programme.
Chronologie habituelle
La reprise varie selon la sévérité de la tendinite, la surcharge initiale et la constance dans le protocole.
Dans certains cas chroniques, la récupération peut demander davantage de temps.
Comment éviter la tendinite du genou : à faire / à éviter
|
À FAIRE pour protéger vos tendons |
À ÉVITER pour ne pas aggraver |
|---|---|
Renforcez quadriceps, fessiers et ischio-jambiers pour stabiliser votre genou. | Augmenter brusquement votre volume ou l’intensité de vos entraînements. |
Travaillez votre technique en course, squat ou saut pour améliorer l’alignement hanche-genou-pied. | Continuer à vous entraîner si la douleur s’installe ou progresse. |
Intégrez mobilité des hanches, chevilles et tissus postérieurs. | Solliciter votre genou sur des surfaces très dures ou instables. |
Progressez par paliers (≈ +10 % / semaine). | Utiliser des chaussures usées ou inadaptées à votre pratique. |
Échauffez-vous 10 à 15 minutes et ajoutez des exercices de stabilité. | Reprendre vos impacts ou sauts trop tôt après amélioration. |
Hydratez-vous suffisamment et veillez à un apport adapté pour le tissu conjonctif. | Négliger repos, récupération et sommeil. |
Adaptez l’activité selon vos sensations. | Forcer malgré une douleur persistante ou inhabituelle. |
Conclusion
La tendinite du genou est une pathologie fréquente, surtout chez les sportifs soumis à des contraintes répétées et intenses sur le genou. Mais dans la majorité des cas, un traitement conservateur bien conduit permet de soulager la douleur, réduire l’inflammation et retrouver une fonction normale en quelques semaines à quelques mois.
La clé : écouter le corps, adapter les charges, renforcer intelligemment, et reprendre progressivement l’activité. Avec ces conditions, la guérison est souvent possible, comme pour une tendinite de l'ischio-jambier.
Notez que chaque individu est unique : ce contenu s’appuie sur les connaissances scientifiques disponibles au moment de sa rédaction, mais ne remplace pas l’avis, le diagnostic ou les recommandations d’un médecin, d’un rhumatologue ou d’un kinésithérapeute.
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https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33219115/