La carence en fer peut impacter la santé nerveuse en perturbant le système nerveux et en favorisant l’anxiété, l’irritabilité et des troubles de la concentration. Les symptômes sont souvent confondus avec du simple stress, d'où l’importance de faire un diagnostic biologique précis (ferritine, hémoglobine). Le traitement de la carence en fer demande d’abord d’identifier la cause réelle pour pouvoir ensuite ajuster l’alimentation ou prendre une supplémentation sur avis médical. Les femmes en âge de procréer, les sportifs et les personnes qui suivent un régime végétarien sont plus à risque d’avoir une carence en fer.
La carence en fer peut-elle vraiment provoquer de l'anxiété ?
Une carence en fer peut contribuer à des symptômes anxieux chez certaines personnes, et aggraver un terrain anxieux comme le démontrent plusieurs études scientifiques. En effet, des études suggèrent un lien causal probable entre le taux de fer et le risque de souffrir de troubles anxieux. [1] Des études spécifiques ont été menées sur des adolescents de 12 à 17 ans. Il a notamment été prouvé qu’un taux de ferritine bas aggraverait les symptômes de l’anxiété et les symptômes dépressifs. Votre santé mentale peut donc tout à fait être impactée si vous êtes anémié ou si vous avez une carence en fer.
Le rôle du fer dans le cerveau et la régulation émotionnelle
Pour comprendre comment le fer peut impacter l’anxiété, il faut s’intéresser à son rôle dans l’organisme. Le fer est un élément essentiel dans la synthèse de la dopamine, un neurotransmetteur qui régule l’humeur. [2] Aussi, quand une carence vient perturber cette production, cela crée un déséquilibre neurochimique. C’est ici qu’apparaissent les symptômes de l'anxiété, de l'irritabilité ou encore des sautes d'humeur.
Le fer intervient également dans le transport de l'oxygène vers votre cerveau. Quand vos réserves en fer diminuent, la capacité de transport de l’oxygène diminue, ce qui peut majorer la fatigue, essoufflement et sensations de malaise. S’ensuit de la fatigue chronique, qui peut elle-même être interprétée par le système nerveux comme un signal de danger. Qui dit interprétation de danger, dit réaction anxieuse déclenchée.
Ce que disent les études sur les neurotransmetteurs
Le fer joue un rôle essentiel dans la synthèse des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, qui régulent l'humeur et la gestion du stress au quotidien. D’après une étude nommée « Iron Supplementation for Hypoferritinemia-Related Psychological Symptoms in Children and Adolescents », la supplémentation en fer pourrait améliorer les symptômes psychiatriques comme l’anxiété chez les personnes avec une carence en fer. [3] Cet effet bénéfique est expliqué par d’autres études qui démontrent que l'anémie ferriprive affecte la production de sérotonine et de noradrénaline, les deux neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l'anxiété. [4]
Pourquoi anxiété, irritabilité et agitation sont fréquentes ?
Il faut bien comprendre qu’une carence en fer peut perturber votre énergie cérébrale (production d’ATP, mitochondries) et affecter vos neurones. C’est ce qui explique qu’une baisse d’efficacité énergétique puisse impacter votre humeur et vos émotions. En d’autres mots simples, retenez que votre cerveau va réagir très rapidement aux variations de fer. En cas de carence en fer, surtout lorsqu’elle s’accompagne de fatigue ou d’anémie, des signes de déséquilibre du système nerveux autonome peuvent apparaître, avec une activation accrue du système nerveux sympathique, favorisant palpitations, agitation et sensations anxieuses. [5] Le symptôme physique peut donc venir d’une perturbation des neurotransmetteurs.
Quels sont les symptômes typiques d'une carence en fer qui peuvent ressembler à de l'anxiété ?
Beaucoup de personnes confondent l’anxiété psychologique et l’anxiété physiologique. Ils n’ont pourtant pas la même origine et les mêmes symptômes.
Symptômes physiques : palpitations, essoufflement, agitation
- Palpitations au repos ou à l'effort léger ;
- Essoufflement inhabituel lors d'activités quotidiennes ;
- Sensation d'agitation intérieure que vous n’arrivez pas à calmer ;
- Mains froides, pieds froids ;
- Vertiges en position debout ;
- Fatigue excessive par rapport à l'activité pratiquée.
Symptômes cognitifs : difficultés à se concentrer, ruminations
- Troubles de la concentration ;
- Difficultés à mémoriser les choses ;
- Pensées qui tournent en boucle ;
- Sensation de brouillard mental ;
- Diminution des performances intellectuelles.
Symptômes émotionnels : irritabilité, hypersensibilité, labilité
- Irritabilité excessive face aux petites contrariétés et stress ;
- Hypersensibilité aux bruits et à la lumière ;
- Sautes d'humeur ;
- Tendance à pleurer sans savoir pourquoi ;
- Sentiment d'être à fleur de peau.
Ce contenu est informatif et ne remplace pas un avis médical personnalisé. Consultez votre médecin pour tout symptôme persistant.
Comment savoir si l'anxiété est liée à une carence en fer ?
Les symptômes physiologiques d'une anémie ferriprive face au stress comprennent palpitations, irritabilité, problèmes de peau et baisse de la production d'hémoglobine, ce qui peut nécessiter un bilan sanguin pour vérifier la ferritine. En effet, l’autodiagnostic ne suffit pas à diagnostiquer une carence en fer.
Examens à demander : ferritine, hémoglobine, VGM, saturation
Pour savoir si votre anxiété est vraiment liée à une carence en fer et améliorer votre santé, vous pouvez demander une prescription pour un bilan sanguin afin d’évaluer :
- Votre taux de ferritine : ce taux reflète vos réserves en fer (normale : entre 30-150 ng/mL chez la femme) ;
- Votre taux d’hémoglobine : il démontre une anémie s’il est inférieur à 12 g/dL chez la femme ;
- Votre VGM (Volume Globulaire Moyen) : il renseigne la taille des globules rouges ;
- Coefficient de saturation de la transferrine : il évalue le transport du fer.
Les seuils peuvent varier selon les recommandations et le contexte (inflammation, grossesse, etc.).
Signes cliniques évocateurs d’une carence en fer
Certains indices cliniques peuvent également orienter vers la carence en fer :
- Ongles cassants, striés ou en forme de cuillère ;
- Chute de cheveux inhabituelle ;
- Syndrome des jambes sans repos ;
- Envies de glaçons ou d'amidon ;
- Pâleur des muqueuses (intérieur des paupières).
Profils à risque : femmes réglées, sportives, végétariennes
Les sportifs d’endurance sont également davantage touchés puisqu’ils perdent du fer par la sueur, l'hémolyse mécanique et les micro-saignements digestifs. [9]
Les végétariens sont aussi plus à risque car ils consomment surtout du fer non-héminique, moins bien absorbé par le corps et l’organisme que le fer héminique des viandes.[10]
Pourquoi devient-on carencé en fer ?
Il existe trois principales causes à la carence en fer : les pertes excessives, les apports insuffisants et la malabsorption.
Durant ma carrière internationale et lors de mes stages en altitude sur Font Romeu, on m’a toujours conseillé une complémentation en fer car il participe évidemment à l’oxygénation musculaire en tant que constituant de l'hémoglobine. Mais le problème a toujours été pour moi d'ordre gastrique. Je ne supportais aucune supplémentation par cachet. Pour avoir testé beaucoup de laboratoires, j'approuve totalement le complément de FER de Nutripure.
Sophie Duartre - Record woman du 3000 mètres, Fond / Demi-fond
Pertes : règles abondantes, post-partum, sport intensif
- Règles abondantes : c’est la première cause de carence en fer chez la femme (> 40% des cas) ;
- Post-partum : les besoins en fer doublent pendant la grossesse ;
- Sport intensif : hémolyse, sueur, micro-traumatismes qui expliquent la perte de fer ;
- Saignements digestifs occultes (ulcères, polypes) ;
- Les dons de sang fréquents diminuent les réserves en fer.
Apports insuffisants : alimentation, végétarisme non structuré
Les besoins quotidiens en fer varient selon l'âge et le sexe :
- Femmes réglées : 16 mg/jour ;
- Hommes adultes : 9 mg/jour ;
- Femmes enceintes : 25 mg/jour.
Ces apports peuvent être insuffisants de par votre alimentation ou régime alimentaire (en particulier pour les vegans).
Mauvaise absorption : inflammation intestinale, IPP, cœliaque
Peu de gens le savent, mais plusieurs facteurs réduisent l'absorption du fer :
- Le thé, le café, le calcium et les fibres consommés au même repas sont des inhibiteurs de fer.
- Certains médicaments comme les IPP réduisent aussi l’absorption.
- La gastrite, la maladie de Crohn et la maladie cœliaque peuvent également endommager l’intestin et limiter l’absorption du fer.
Notez que l'organisme absorbe mieux le fer héminique des aliments riches en viande rouge, alors que la vitamine C et un complément alimentaire adapté soutiennent l'absorption et corrigent les causes de la diminution du taux de fer.
Que faire si fer bas + anxiété ?
Traiter une carence en fer doit se faire de manière progressive et encadrée.
Les recommandations des autorités de santé
L'OMS insiste sur l'importance du suivi biologique à 3 mois pour évaluer la réponse au traitement.
Les compléments alimentaires peuvent également offrir une alternative si vous avez une carence modérée. Il est recommandé de choisir des formes mieux tolérées comme le bisglycinate de fer ou le fer liposomal.
Quand consulter ?
Consultez un médecin si vous présentez les symptômes suivants :
- Essoufflement au repos ;
- Palpitations persistantes ;
- Vertiges fréquents ;
- Anxiété, angoisse et stress invalidants (impact sur le sommeil et les activités).
Vous pouvez également prévoir un rendez-vous chez le médecin pour :
- Demander un bilan sanguin si vous avez des symptômes évocateurs (perte de clarté mentale, stress, palpitations, etc) ;
- Rechercher la cause des pertes ;
- Adapter votre complément selon la tolérance.
Conseils alimentaires validés
Optimiser l'absorption :
- Associer fer et vitamine C (agrumes, kiwi, poivrons) ;
- Éviter thé/café dans l'heure qui suit le repas ;
- Cuire dans des ustensiles en fonte ;
- Tremper les légumineuses avant cuisson.
Aliments à privilégier :
- Fer héminique : viandes rouges 2 à 3 fois/semaine ;
- Fer végétal : lentilles, quinoa, graines de tournesol ;
- Aliments riches en vitamine C : persil, cassis, goyave.
Habitudes quotidiennes :
- Fractionner les prises de fer si complément alimentaire ;
- Prendre le fer à jeun s’il est bien toléré ;
- Éviter les antiacides simultanément.
Conseil de l’expert : l'optimisation de l'alimentation riche en fer améliore l'absorption, corrige la carence et l'anémie, restaure le taux de ferritine dans le sang, peut aider à réduire les symptômes d'anxiété et de stress chronique liés à la carence, et soutient la santé mentale de l'organisme.
Conclusion
Le fer joue un rôle majeur dans le système nerveux et un taux bas peut amplifier l'anxiété via la dopamine et l'oxygénation cérébrale. Des symptômes psychologiques peuvent avoir une origine physiologique : palpitations, stress, confusion mentale, irritabilité et troubles de la concentration méritent un bilan martial. Le diagnostic et la prise en charge doivent être encadrés par un professionnel de santé pour identifier la cause et adapter le traitement.
FAQ sur la carence en fer et l’anxiété
Oui, la diminution d'oxygénation et les palpitations liées à la carence peuvent déclencher des attaques de panique chez les personnes prédisposées. Le manque de fer perturbe la synthèse de sérotonine et des neurotransmetteurs essentiels à la gestion de l'humeur et du stress quotidien dans le cerveau.
Il faut généralement 4 à 8 semaines avec un complément adapté, mais cela va dépendre de l’importance de la carence et de la cause sous-jacente. L'amélioration de l'énergie mentale et physique, du sommeil et des troubles de l'humeur dépend de l'importance de la carence, des causes sous-jacentes et de l'absorption du fer par l'organisme. Une alimentation riche en fer héminique, en vitamine C et en magnésium optimise les effets.
C’est moins courant, mais c’est possible, surtout chez les sportifs d'endurance ou en cas de saignements digestifs. La diminution du taux de fer dans l’organisme affecte la production d'énergie, la santé mentale et la livraison d'oxygène au corps et au cerveau. C’est ce qui entraîne de la fatigue, du stress et des symptômes physiques.
Iron Supplementation for Hypoferritinemia-Related Psychological Symptoms in Children and Adolescents
The Effects of Early-Life Iron Deficiency on Brain Energy Metabolism
Iron Supplementation for Hypoferritinemia-Related Psychological Symptoms in Children and Adolescents
Iron status in women of reproductive age in Switzerland: the role of inflammation and ferritin thresholds for the prevalence of iron deficiency-a cross-sectional study
Diagnostic et prise en charge de la carence en fer chez les femmes
Anemia in Sports: A Narrative Review
Iron Status of Vegetarian Adults: A Review of Literature
Management of Iron Deficiency Anemia