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Consoude : tout savoir sur les bienfaits et danger de cette plante puissante

Ce qu'il faut retenir
Plante multi-usages, la consoude regorge d’allantoïne, mucilages et acide rosmarinique pour cicatriser, soulager et enrichir les sols, mais dont l’usage interne est strictement interdit.
Consoude : tout savoir sur les bienfaits et danger de cette plante puissante
Publié le 06/08/2025 - Temps de lecture 9 min
Sommaire

La consoude, ou « herbe qui soude », est à la fois cicatrisante, régénérante et une plante hautement dangereuse si ingérée. L’usage interne est strictement interdit, notamment en raison de son fort risque hépatotoxique. Dans ce guide exhaustif, on vous explique comment l’utiliser en toute sécurité, ses bienfaits ciblés, ses usages au jardin, et comment la reconnaître pour éviter les erreurs.

Nos produits associés aux bienfaits de la consoude

Les incroyables bienfaits de la consoude en usage externe

1. Un puissant cicatrisant et régénérant cutané

La consoude officinale ( Symphytum officinale ) est une plante médicinale dont les propriétés sont utilisées pour soigner la peau. Ses feuilles et racines sont riches en allantoïne, un composé naturel qui stimule la régénération des tissus et favorise la cicatrisation des plaies et blessures superficielles.

Imaginez une crème qui aide votre peau à se réparer presque deux fois plus vite . C’est exactement ce qu’a montré une étude clinique menée sur des personnes ayant de petites blessures récentes.

Les chercheurs ont testé une crème à base de consoude officinale sur 278 volontaires, et les résultats sont bluffants : au bout de seulement 2 à 3 jours, les plaies traitées avec la consoude avaient déjà réduit de près de 50 % , contre seulement 29 % avec une crème classique. [1]

Mieux encore, la cicatrisation complète a été 3 jours plus rapide en moyenne ! Les médecins comme les patients ont jugé l’efficacité « très bonne » dans plus de 9 cas sur 10, aucune irritation, et un vrai confort d’utilisation.

Ces bienfaits sont attribués à l’allantoïne, les mucilages et l’acide rosmarinique, qui favorisent à la fois la prolifération cellulaire, l’hydratation locale et la diminution des signaux inflammatoires.

L’allantoïne soutient la régénération des tissus conjonctifs, favorisant indirectement la production de collagène , indispensable à la souplesse et à la solidité de la peau et de vos articulations.

En phytothérapie moderne, l’usage de la consoude est strictement limité à l’usage externe, en évitant tout contact avec une plaie profonde ou saignée.

2. Un anti-inflammatoire naturel reconnu

La consoude officinale est plébiscitée pour ses vertus anti‑inflammatoires externes, qui aident à apaiser les douleurs musculaires et articulaires (entorses, tendinites ou ecchymoses) avec une efficacité démontrée scientifiquement.

Une revue scientifique récente sur le genre Symphytum rapporte que ses extraits peuvent réduire l’activité d’enzymes pro-inflammatoires et limiter la production de certaines molécules impliquées dans l’inflammation. [2]

Certaines substances naturelles présentes dans la consoude agissent un peu comme des “freins” sur l’inflammation. Elles ralentissent l’activité de certaines enzymes qui entretiennent la douleur et le gonflement, et limitent aussi la fabrication de molécules qui aggravent ces réactions. La zone blessée dégonflerait plus vite et serait moins douloureuse. [3]

En usage externe, cette efficacité a été confirmée cliniquement. Dans un essai comparatif, une crème à base d’extrait de racine de consoude s’est révélée au moins aussi efficace qu’un gel de diclofénac pour traiter une entorse de la cheville, avec même des résultats supérieurs sur certains critères comme la réduction de la douleur et du gonflement. [4] Les deux traitements ont montré une excellente tolérance, sans effets indésirables signalés.

Bon à savoir : combinée à la curcumine, la consoude pourrait renforcer l’effet apaisant et anti-inflammatoire lors d’applications ciblées sur les zones douloureuses.

Active Curcumine
Active Curcumine

Très bon produit. J’ai attendu un petit moment avant de faire un retour sur le produit. Souffrant de tendinopathie de la coiffe des rotateurs sur les 2 épaules, j’ai décidé de suivre la cure peptides de collagène / pure glycine / active de curcumine. Après un bon mois d’utilisation, j’ai senti que je me sentais vraiment mieux. J’en suis à mon deuxième mois et je peux continuer à faire mes entraînements sans souffrir.


Stéphanie R.

5/5

Focus Sportif : la consoude, alliée de la récupération des blessures

La réponse naturelle aux traumatismes sportifs

Entorses, contusions, hématomes, foulures… dans le sport, les traumatismes sont fréquents et souvent synonymes de semaines d’arrêt. Utilisée en usage externe, la consoude officinale peut vous aider à raccourcir les temps de récupération post blessure.

Ses feuilles et racines sont riches en allantoïne, un composé naturel qui favorise la réparation des tissus conjonctifs (tendons, ligaments, muscles) et stimule la prolifération cellulaire.

L’acide rosmarinique, quant à lui, contribue à réduire l’inflammation et à calmer les douleurs musculaires et articulaires. Comme nous l’avons vu plus haut, les crèmes ou gels à base de consoude soulagent plus rapidement la douleur et diminuent l’enflure après une entorse de la cheville, avec une tolérance cutanée excellente.

Accélérer la guérison des déchirures musculaires et tendinites

Lorsqu’un muscle est sollicité à l’excès ou qu’un tendon subit une inflammation, la récupération peut être longue et douloureuse. L’application locale de consoude aide à :

  • Limiter la réaction inflammatoire pour éviter un gonflement excessif ;

  • Stimuler la régénération des fibres lésées, grâce à l’allantoïne et aux mucilages ;

  • Améliorer la circulation locale et donc l’apport en nutriments nécessaires à la réparation.

Cette double action apaisante et réparatrice fait de cette plante un complément naturel très intéressant pour accompagner les protocoles classiques (repos, glace, compression, élévation), notamment dans les sports à fort impact (course à pied, football, sports de combat).

Tutoriel pratique : comment faire un cataplasme de consoude pour une entorse ?

Rappel sécurité :

  • usage externe uniquement

  • ne pas appliquer sur une plaie ouverte profonde

  • limiter la durée totale à 4–6 semaines par an.
  1. Récolter les feuilles de consoude fraîches
  2. Les laver soigneusement à l’eau claire pour enlever toute impureté.
  3. Broyer ou hacher finement les feuilles pour libérer le jus riche en principes actifs.
  4. Déposer la pâte obtenue sur un linge propre ou une gaze.
  5. Appliquer le cataplasme directement sur la zone douloureuse (cheville, genou, poignet…), en recouvrant bien la zone.
  6. Maintenir en place avec un bandage souple, sans trop serrer, pendant environ 20 minutes.
  7. Renouveler l’opération 2 à 3 fois par jour, en surveillant toute réaction cutanée.
Notre astuce récupération sportive
Pour un effet encore plus apaisant, placer les feuilles quelques minutes au réfrigérateur avant de les broyer, le froid renforce l’action anti-inflammatoire naturelle.

Le danger mortel de l'usage interne : pourquoi il est interdit

Les analyses phyto pharmacologiques de cette plante révèlent la présence d’une large famille d’alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) potentiellement toxiques. [5] Parmi les plus étudiés, on retrouve :

  • l’intermédine ;
  • la lycopsamine et leurs formes N-oxydes ;
  • la symphytine ;
  • la symlandine ;
  • l’’echimidine ;
  • la lasiocarpine ;
  • l’uplandicine.

La concentration totale en AP varie selon la partie de la plante : elle est généralement plus élevée dans la racine, avec des taux pouvant atteindre 0,6 %, tandis que les parties aériennes, comme les feuilles, en contiennent moins, autour de 0,04 %.

Ces substances, même à faible dose, sont connues pour leur toxicité hépatique et font l’objet d’une surveillance particulière par les autorités de santé.

Une plante hépatotoxique

Lorsqu’ils sont ingérés, les alcaloïdes pyrrolizidiniques présents dans la consoude sont transformés par certaines enzymes du foie (cytochromes P450) en métabolites pyrroliques réactifs.

Ces substances attaquent directement les cellules du foie et, surtout, les cellules qui tapissent ses petits vaisseaux sanguins. Ce processus peut déclencher un syndrome d’obstruction sinusoïdale hépatique (hepatic sinusoidal obstruction syndrome, ou HSOS), également appelé maladie veino-occlusive hépatique. [6]

Cette pathologie grave se caractérise par un blocage de la circulation sanguine à l’intérieur du foie, pouvant évoluer vers une insuffisance hépatique parfois mortelle.

Le plus inquiétant : ces lésions peuvent être irréversibles, et apparaître aussi bien après une exposition ponctuelle à forte dose qu’après une exposition répétée à faibles doses.

La conséquence : une interdiction formelle

En France, l’usage interne de la consoude officinale (Symphytum officinale) est proscrit en raison de sa teneur en alcaloïdes pyrrolizidiniques toxiques pour le foie.

Seule la voie externe est autorisée, et encore, sur peau intacte et pour une durée limitée, comme le précise la monographie de l’Agence européenne des médicaments (EMA) et le Dictionnaire de l’Académie nationale de Pharmacie. [7][8]

Ces recommandations officielles s’appuient sur les risques documentés de syndrome d’obstruction sinusoïdale hépatique et d’autres atteintes graves du foie, même après une exposition courte.

Autres usages : les bienfaits de la consoude au jardin

Un engrais “or vert” pour le potager


Cette plante médicinale est aussi une véritable alliée du jardinier. Ses feuilles sont riches en :

  • Potasse (potassium) ;

  • Calcium ;

  • Phosphore ;

  • Oligo-éléments (bore, fer et manganèse).

Cette composition minérale en fait un engrais naturel de premier choix, très adapté aux plantes gourmandes en potassium : tomates, poivrons, courges, pommes de terre ou encore fruits rouges.

L’un de ses atouts majeurs est qu’elle libère ses nutriments rapidement, stimulant la croissance et la floraison, tout en renforçant la résistance naturelle des cultures face aux maladies. Contrairement à certains engrais chimiques, le purin de consoude nourrit la plante sans déséquilibrer le sol et contribue à maintenir sa fertilité à long terme.

Pourquoi la potasse est importante ?

Le potassium est un élément clé pour le développement des fleurs et des fruits, la circulation de l’eau dans la plante et la résistance aux stress climatiques. Un apport régulier via la consoude améliore la qualité et la quantité des récoltes.

Comment reconnaître et utiliser la consoude en toute sécurité ?

Savoir l’identifier correctement est essentiel, non seulement pour profiter de ses bienfaits, mais aussi pour éviter toute confusion avec d’autres plantes toxiques du jardin. Cette plante vivace robuste, aux propriétés médicinales et horticoles, peut atteindre 30 à 100 cm de hauteur et joue un rôle précieux tant pour la santé que pour le sol.

Feuilles : grandes, allongées, à nervures marquées, légèrement rugueuses au toucher à cause de poils rêches. Riche en éléments naturels, le feuillage est aussi la base du fameux purin de consoude, très apprécié au potager.

Tiges : dressées, épaisses, creuses, souvent poilues, elles transportent l’eau et les nutriments vers les parties hautes de la plante.

Fleurs : en clochettes pendantes regroupées en grappes recourbées, elles se déclinent en nuances violettes, mauves, roses ou parfois blanchâtres.

Racines : épaisses, pivotantes, noirâtres à l’extérieur et blanches à l’intérieur, elles sont riches en mucilages et participent aux propriétés apaisantes de la consoude, notamment pour soulager certaines douleurs musculaires ou articulaires lors d’une application externe.

Attention aux confusions
Elle peut être confondue avec la digitale pourpre (Digitalis purpurea), hautement toxique, surtout au stade jeune où les rosettes de feuilles se ressemblent. En cas de doute, ne pas récolter.

Conclusion…

Plante médicinale et compagne du jardin, la consoude officinale (Symphytum officinale) impressionne par la diversité de ses propriétés. Ses feuilles et racines, riches en allantoïne, minéraux et autres composés naturels, offrent des bienfaits uniques : apaiser les douleurs musculaires, soutenir la régénération cutanée, réduire l’inflammation, mais aussi nourrir le sol et stimuler la croissance des plantes grâce à son fameux purin riche en potasse.

Mais derrière ses fleurs et ses applications, elle cache aussi un effet potentiellement dangereux qui interdit tout usage interne. C’est pourquoi il est essentiel de respecter les règles d’or : emploi externe uniquement, sur peau intacte, et pour des durées limitées.

Utilisée avec discernement, c’est un formidable outil pour le sportif en quête de récupération, le jardinier attentif à la santé de ses cultures et tout amoureux des plantes.

Références :
[4]

Comfrey extract ointment in comparison to diclofenac gel in the treatment of acute unilateral ankle sprains (distortions)

[5]

Symphytum Species: A Comprehensive Review on Chemical Composition, Food Applications and Phytopharmacology

[6]

Scientific Opinion on Pyrrolizidine alkaloids in food and feed

[7]

Consoude

[8]

Assessment report on Symphytum officinale L., radix

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