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Zona et stress : quel est le lien réel selon la science ?

Ce qu'il faut retenir
Le zona est une maladie déclenchée par le virus de la varicelle en latence dans l’organisme. Une baisse d’immunité et un état de stress peuvent permettre au virus de se réactiver et provoquer un zona.
Zona et stress : quel est le lien réel selon la science ?
Publié le 03/12/2025 - Temps de lecture 7 min

Vous avez une éruption cutanée et vous souhaitez savoir si c’est un zona ? Savez-vous que le zona est une réactivation du virus varicelle-zona (VZV) déjà présent dans l’organisme qui peut ressurgir lorsque le système immunitaire est fragilisé ? Les symptômes caractéristiques du zona sont des démangeaisons accompagnées de douleurs nerveuses, mais quelles en sont les causes ? Le stress chronique pourrait jouer un rôle dans cette réactivation virale. L’objectif de ce guide est de comprendre les liens entre le stress et l’immunité, de reconnaître les signes du zona, les facteurs de risque et la prise en charge.

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Qu’est-ce que le zona ?

Le zona, aussi appelé herpès zoster, est une maladie cutanée virale due à la réactivation du virus varicelle-zona, qui, après la varicelle, persiste à l’état latent dans les ganglions sensitifs le long de la moelle épinière ou des nerfs crâniens.

Comment réapparaît le virus du zona ?

La plupart du temps, cet herpès virus reste logé dans les ganglions. Il se réactive lorsque les défenses de l’organisme sont faibles et qu’il ne parvient pas à contrôler sa réplication.

Les données expérimentales montrent que le virus se réactive initialement au sein des cellules épithéliales des muqueuses, puis se propage aux amygdales et autres tissus lymphoïdes régionaux, où il accède aux lymphocytes T qui le transportent vers les sites cutanés de réplication et les ganglions sensoriels. [1]

Symptômes principaux

Le zona évolue en trois phases :

  1. Une phase pré-éruptive, appelée phase prodromique, qui se manifeste par des douleurs localisées, des picotements, des brûlures ou une hypersensibilité cutanée sur un côté du corps, parfois associés à des maux de tête, une fatigue ou un léger malaise.
  2. La phase d’éruption cutanée douloureuse, avec l’apparition de vésicules groupées sur une bande de peau de façon unilatérale, correspondant à la zone innervée par le nerf (racine des nerfs rachidiens) où le virus s’est réactivé. Ces vésicules se rompent souvent, s'ulcèrent et finissent par former des croûtes. À ce moment-là, le zona est très douloureux et contagieux pour les personnes non immunisées.
  3. La phase de guérison, au cours de laquelle les croûtes sèchent et tombent. Cependant, la douleur peut persister plusieurs mois, conduisant à la complication majeure : la névralgie post-zostérienne (NPZ). Outre la douleur, les patients présentent des paresthésies, des sensations de décharges électriques et des dysesthésies. [2]


Stress et zona : quel est le lien ?

Impact sur l’immunité : que dit la science ?

Au cours des dernières années, des études ont établi un lien entre détresse psychologique et baisse des défenses immunitaires. Des chercheurs de l’INSERM et du CNRS ont démontré le rôle capital du récepteur β2-adrénergique (β2-AR) lors d’une étude expérimentale menée chez la souris.

Concrètement, en situation stressante, le cerveau ordonne la libération de substances chimiques puissantes : les glucocorticoïdes (comme le cortisol) et l’adrénaline et la noradrénaline, des neurohormones messagers du stress, circulant dans tout le corps. En se liant aux β2-AR sur les cellules immunitaires, cela perturbe leur fonctionnement, réduisant la capacité de l’organisme à se défendre contre les infections. [3]

Une autre étude montre un lien possible entre le COVID‑19 et la réactivation du virus varicelle-zona. Chez les patients atteints de COVID‑19, les altérations de l’immunité cellulaire, l’âge, les comorbidités, l’origine ethnique, ainsi que le stress aigu ou chronique et l’élévation du cortisol et des catécholamines pourraient raccourcir la latence du VZV et favoriser son “réveil”, sans que la COVID‑19 ne soit directement impliquée. [4]

Pourquoi un épisode de tension peut précéder un zona chez certaines personnes ?

Le lien est systémique : trop de tension nerveuse provoque fatigue, troubles du sommeil et changements de comportements (alimentation, activité physique) qui influencent l’action du système immunitaire. Chez une personne ayant déjà une faible immunité (âge, comorbidités, cancer, infection, VIH, médicaments), l’organisme aura plus de difficulté à contrôler le VZV latent.

Des événements pénibles (deuil, perte d’emploi, surmenage, examens) peuvent également impacter la balance immunitaire et favoriser la réactivation du virus varicelle-zona.

Quelles conditions prédisposent à l'apparition d'un zona ?

Âge et immunité

L’âge est le premier facteur de risque du zona. Le système immunitaire s’affaiblit naturellement avec le temps (immunosénescence) et la fréquence du zona et des complications (notamment les névralgies post-zostériennes) augmente.

Pathologies chroniques / traitements immunosuppresseurs

Toute condition ou traitement qui compromet l'immunité cellulaire augmente significativement le risque de zona (chimiothérapie, corticothérapie au long cours ou traitements immunosuppresseurs).

Une méta-analyse confirme que l’âge avancé (≥ 60 ans), une éruption cutanée sévère, des douleurs prodromiques, un traitement immunosuppresseur et le tabagisme constituent des facteurs de risque de névralgie post-zostérienne, mais également l’abus d’alcool, le diabète de type 2, la BPCO, l’hypertension et le cancer. [5]

Ces informations sont fournies dans l’état actuel des connaissances et à visée purement informative. Elles ne constituent ni un diagnostic, ni une prescription médicale. En cas de suspicion de zona, d’atteinte oculaire, de douleur importante ou de doute, consultez rapidement un médecin.

Comment reconnaître les premiers signes d’un zona ?

Manifestations

Le zona se manifeste généralement par une phase prodromique de fièvre, de malaise et de douleurs brûlantes intenses, suivie de l'apparition de vésicules en une à trois poussées sur une période de trois à cinq jours. Les lésions sont unilatérales et localisées dans un seul dermatome (zone de peau innervée par une seule racine nerveuse).

Cliniquement, les lésions débutent par des papules érythémateuses groupées qui évoluent rapidement en vésicules sur une base érythémateuse et œdémateuse. Elles se présentent sous forme de bandes continues ou interrompues, affectant un, deux ou plusieurs dermatomes contigus, de façon unilatérale. Les dermatomes les plus fréquemment atteints sont les dermatomes thoraciques (53 %), cervicaux (20 %) et trigéminaux (15 %), incluant les dermatomes ophtalmiques et lombosacrés (11 %).

Diagnostic

Le zona est diagnostiqué par la présence de douleurs brûlantes, d’une morphologie caractéristique et d’une distribution typique. Les tests de dépistage du virus varicelle-zona comprennent :

  • Frottis de Tzank du liquide vésiculaire.
  • Analyse de sang pour détecter les anticorps IgM spécifiques du virus.
  • Test d’immunofluorescence ou test PCR en cas d’atteinte oculaire.

Quand consulter ?

Une consultation médicale rapide est recommandée en cas de suspicion de zona, en particulier si la douleur est importante, si l’éruption touche le visage, si le patient est âgé ou immunodéprimé.

Les recommandations officielles conseillent une prise en charge précoce (idéalement dans les 72 heures après l’apparition de l’éruption) pour envisager un traitement antiviral et limiter le risque de complications et de névralgie post-zostérienne.

Prise en charge et traitement

L’objectif est de soulager le patient, de réduire la durée des symptômes et de la contagiosité, de prévenir les complications (douleurs post-zostériennes, zona à l’œil), et de traiter d’éventuelles complications infectieuses.

  • Traitement symptomatique : bain ou douche avec un savon ou une base lavante neutre pour éviter la macération.
  • Recherche systématique d’immunosuppression et sérologie VIH chez l’adulte jeune.
  • Médicaments antiviraux (aciclovir, valaciclovir ou famciclovir) : permettent d’accélérer la guérison des lésions, de diminuer la douleur aiguë et de prévenir les névralgies post-zostériennes.

Commencer dans les 72 heures suivant l’éruption permet de prévenir les algies postzostériennes chez les sujets à risque.

  • Crèmes antibiotiques topiques (mupirocine ou soframycine) pour prévenir les surinfections bactériennes.
  • Antalgiques : paracétamol, codéine, morphine, lidocaïne (patch).
  • Psychotropes (à visée antalgique) : amiltriptyline, carbamazépine, gabapentine, prégabaline. [6]

Cas particulier :

  • Au niveau de l’œil : application d’aciclovir en pommade ophtalmique.
  • Surinfection : antibiothérapie obligatoire.
Ces informations sont fournies dans l’état actuel des connaissances et à visée purement informative. Elles ne constituent ni un diagnostic, ni une prescription médicale. En cas de suspicion de zona, d’atteinte oculaire, de douleur importante ou de doute, consultez rapidement un médecin.


Prévention et réduction des récidives

Vaccination

En France, la Haute Autorité de santé recommande désormais le vaccin recombinant Shingrix pour prévenir le zona et ses complications chez les adultes immunocompétents de 65 ans et plus, ainsi que chez les personnes de 18 ans et plus présentant une immunodépression. Depuis 2024, ce vaccin est remboursé pour ces populations selon les critères en vigueur. [7]

Hygiène de vie, sommeil et relaxation

Une bonne hygiène de vie est le socle de l'immunité. Le sommeil permet au corps d'effectuer les réparations cellulaires et optimise sa réponse immunitaire. Un manque chronique de sommeil peut affaiblir les défenses de l'organisme et est considéré comme un facteur de risque général.

La gestion de l'anxiété s'inscrit dans une approche globale de santé visant à préserver l'équilibre des défenses de l'organisme. Comme les études le soulignent, le stress chronique réduit ces défenses, rendant le corps plus vulnérable à la réactivation virale.

Conclusion

Le zona est une maladie qui souligne l’importance d’une bonne immunité pour maintenir le virus varicelle-zona endormi. Le stress et l’immunité étant fortement liés, les études soulignent qu’il peut créer un terrain propice à la réactivation du virus, sans pour autant en être la cause directe. Des facteurs comme l’âge, des pathologies chroniques ou des traitements immunosuppresseurs sont à prendre en compte. Une bonne hygiène de vie et une consultation rapide en cas de symptômes évocateurs permettent d’éviter les complications. Prenez soin de vous !

FAQ sur le zona et stress

Le stress ne cause pas à lui seul un zona, mais un stress chronique, associé à un manque de sommeil ou à des maladies chroniques, peuvent affaiblir l’immunité et favoriser la réactivation du virus varicelle-zona chez certaines personnes.

Oui, mais le virus se transmet uniquement par contact direct avec le liquide des vésicules non croûteuses, il provoquera la varicelle chez les personnes non immunisées.

C’est la complication la plus fréquente du zona, caractérisée par une douleur intense qui persiste plusieurs mois.

Oui, c’est possible mais relativement rare.

Références :
                Sandrine Delpuech - Expertise scientifique et santé naturelle

Author

Sandrine Delpuech - Expertise scientifique et santé naturelle

J’évolue depuis plus de 20 ans dans le domaine de la santé, avec un premier parcours en industrie pharmaceutique, au sein d’enjeux scientifiques exigeants. Formée en biologie et en formulation des produits de santé, j’ai développé une solide capacité d’analyse et de lecture critique de la recherche.
Aujourd’hui professeure de yoga et praticienne en santé naturelle et intégrative, je mets ce double regard, scientifique et de terrain, au service des contenus santé. Je relis et valide les articles afin de garantir des informations fiables et accessibles, en lien avec l’observation du vivant.

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