Vitamine C : quels sont les symptômes du scorbut ?

Le scorbut est une maladie provoquée par un déficit de vitamine C dans l'organisme. Contribuant au bon fonctionnement du système immunitaire, elle est aussi indispensable à la synthèse de plusieurs substances comme le collagène. La carence en vitamine C alterne la formation de cette protéine et se manifeste par des ecchymoses, des saignements au niveau des gencives, etc. Après le diagnostic du scorbut par le médecin, une prise en charge rapide du patient est nécessaire pour éviter l'aggravation de son état. On vous expose les symptômes du scorbut dans cet article.

Comment reconnaitre les symptômes du scorbut ?

Les patients souffrant d'un déficit en vitamine C peuvent présenter des symptômes variés, ce qui retarde parfois la détection de la carence. Il suffit d'un déficit allant d'un à trois mois pour voir apparaitre les premiers signes de scorbut. La maladie s'aggrave après plusieurs mois consécutifs, voire des années de carence en acide ascorbique.

Début des manifestations cliniques

Les premiers symptômes du scorbut présentent des similitudes avec des troubles fréquents de santé comme :

• une fatigue passagère ou un affaiblissement général du corps,
• des douleurs,
• des œdèmes des membres inférieurs.

La fatigue peut s'accompagner d'une anorexie et d'un amaigrissement. La personne se plaint de douleurs musculaires et articulaires touchant surtout la hanche et les genoux. Vous pouvez aussi observer une pâleur de votre peau et des muqueuses, signalant un début d'anémie. Les œdèmes sont d'abord très discrets et localisés au niveau des chevilles.

Phase d'état et syndrome hémorragique

Lorsqu'aucun traitement n'est déployé, ces symptômes du scorbut sont suivis de manifestations cutanées et d'hémorragies spécifiques. L'hyperkératose folliculaire est souvent associée au purpura dans la région de l'abdomen et des faces d'extension des membres.

Les ecchymoses se présentent parfois au niveau des zones de pression comme les fesses et la face postérieure des cuisses. Les poils et les cheveux peuvent quant à eux adopter une conformation en tire-bouchon en raison de la réduction des ponts disulfure qui rendent solide la kératine.

Les hémorragies peuvent aussi entrainer des retards de cicatrisation des plaies. On peut noter des cas de gingivites et des saignements, voire une purulence au niveau des gencives durant le brossage des dents. Le scorbut se manifeste aussi par le déchaussement des dents et la présence de sang dans les articulations.

Dans les cas les plus graves de la pathologie, vous avez une défense immunitaire très affaiblie et développez des infections à répétitions. Les hémorragies aussi se multiplient et peuvent entrainer le décès. L'hétérogénéité clinique du scorbut est l'une des causes du retard de diagnostic. C'est une maladie très ancienne et les médecins généralistes ne font pas directement le lien entre les divers symptômes du scorbut.

Pensez alors à une éventuelle carence en vitamine C face à ces signes, surtout s'ils sont associés à un facteur à risque.

Les symptômes du scorbut infantile

Le scorbut touche aussi les enfants et parfois les nourrissons alimentés avec un lait en poudre ou concentré de mauvaise qualité. La vitamine C étant sensible à la chaleur, elle est détruite durant le processus de transformation. Les fabricants vont le plus souvent en rajouter à la préparation pour l'enrichir.

La carence en acide ascorbique chez les enfants est appelée maladie de Barlow. Elle débute en général par une perte d'appétit et un arrêt de la prise de poids. Les douleurs dans les membres sont aussi des symptômes qui doivent vous alerter. L'enfant se met à crier dès qu'on le bouge ou lorsqu'on touche ses bras ou ses jambes.

Il aura tendance à se mettre en position de grenouille, la hanche et les genoux fléchis pendant que ses jambes écartées sont en rotation externe. On peut aussi noter des gonflements au niveau des membres du jeune patient, des hématomes et des saignements. La gingivite est possible seulement après les premières poussées dentaires.

Le diagnostic du scorbut

La détection du scorbut commence par un diagnostic clinique, soit l'observation des symptômes caractéristiques précédemment évoqués. La pathologie étant très rare, il peut arriver que les médecins n'y pensent pas tout de suite. Les précisions concernant le contexte social du patient et ses habitudes alimentaires sont essentielles.

Une prise de sang sera ensuite nécessaire pour confirmer ou écarter la carence en acide ascorbique. Le dosage de vitamine C est le seul examen permettant de poser le diagnostic final. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) indique que le scorbut est avéré lorsque le taux de vitamine C dans le sang est inférieur à 2 mg/L.

Le bilan sanguin pourra aussi permettre de déceler d'autres carences associées comme le manque de fer ou d'autres vitamines et sels minéraux. Chez les nourrissons, le diagnostic du scorbut nécessite en plus des signes cliniques, des radiographies osseuses qui révèlent les hémorragies sous-périostées.

Les facteurs à risque du scorbut

Le scorbut était autrefois surnommé « la maladie des marins », car les personnes qui partaient en mer durant plusieurs mois avaient une alimentation peu équilibrée. Elles n'avaient plus accès aux produits frais, ce qui entraine chez eux toutes sortes de carences, notamment celle en vitamine C. Sans traitement adéquat, cette pathologie peut à terme entrainer la mort subite des patients, d'où la nécessité de la déceler au plus vite.

Les marins d'aujourd'hui ont une alimentation bien plus intéressante, mais les facteurs à risque restent liés à la malnutrition ou la sous-nutrition. La consommation abusive d'aliments ultra-transformés et de fast-food au détriment des fruits et légumes frais peut déclencher les premiers symptômes de carence en vitamine C. Les personnes isolées ou vivant dans des situations précaires sont plus à risque, de même celles qui suivent un régime restrictif. [1]

On peut aussi citer les personnes atteintes de certaines pathologies psychiatriques ou encore les diabétiques qui se privent de fruits pour abaisser leur taux de glycémie. Les grands fumeurs et les alcooliques ont par ailleurs des besoins accrus en acide ascorbique. L'apport de vitamine C à travers l'alimentation et la supplémentation par des compléments alimentaires sont conseillés pour la prévention.

Source :

[1] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1169833004000493