Boire de l’eau est un geste que vous faites chaque jour, souvent sans y penser. Et pourtant, derrière ce réflexe banal se cache un pilier fondamental de votre santé. L’eau représente environ 60 % du poids de votre corps, et elle intervient dans presque toutes vos fonctions physiologiques. [1][2] Elle régule votre température interne, transporte les nutriments, soutient vos organes et participe à l’élimination des déchets. Elle est partout, tout le temps, mais on en parle rarement avec précision. Dans cet article, je vous propose de découvrir ce que la science nous apprend sur le lien entre hydratation et la performance sportive et la santé. On va remettre à plat certaines idées reçues, et voir comment optimiser votre hydratation au quotidien, que ce soit pour vos performances mentales, la santé de vos reins, ou le bon fonctionnement de votre cœur.
L’eau : bien plus qu’un simple liquide
Vous pensez peut-être que l’eau ne fait que remplir vos cellules ou étancher votre soif. En réalité, elle joue un rôle actif et déterminant dans presque toutes les fonctions de votre organisme.
Un moteur chimique et un environnement vital
L’eau est avant tout un solvant. Grâce à sa polarité, elle permet de dissoudre une grande variété de substances. C’est ce qui rend possible le transport et l’utilisation des nutriments, des minéraux et de nombreux composés essentiels à la vie. [3] Sans ce milieu aqueux, la majorité des réactions biologiques de votre corps ne pourraient tout simplement pas se produire.
Mais elle ne se contente pas de transporter : elle participe activement aux réactions. L’eau intervient dans des mécanismes comme l’hydrolyse (qui coupe les molécules) ou la condensation (qui en assemble). [4] Une étude menée sur la bactérie E. coli a même montré qu’une seule molécule d’eau est transformée ou impliquée chimiquement en moyenne 3,7 fois par cycle de réplication cellulaire. [5]
L’état d’hydratation de vos cellules a aussi un impact direct sur leur fonctionnement. Lorsqu’une cellule se gonfle d’eau, ce phénomène stimule les processus de construction. À l’inverse, un rétrécissement cellulaire favorise la dégradation des composants internes. [4][6]
L’eau influence même la forme et la stabilité de vos protéines et de vos acides nucléiques (ADN, ARN), et donc leur capacité à remplir leur fonction correctement comme le précise une étude de 2024. [7]
Le grand transporteur de l’organisme
L’eau est au cœur de vos systèmes de transport internes. Votre sang en est un bon exemple : il est composé à environ 90 % d’eau. [1] C’est ce qui lui permet d’acheminer l’oxygène et les nutriments jusqu’à vos cellules. Et inversement, l’eau permet aussi d’évacuer les déchets.
Vos reins filtrent environ 180 litres de sang chaque jour. Ils éliminent les toxines, qui sont ensuite dissoutes dans l’eau pour former l’urine . Si votre apport en eau est insuffisant, ce système ralentit. Les déchets s’accumulent, le risque de calculs rénaux augmente, et vos reins travaillent dans de moins bonnes conditions.
Réguler la température, un rôle vital
Votre corps doit maintenir sa température autour de 37°C, même quand vous vous dépensez ou qu’il fait très chaud. [8] L’eau rend cela possible. Grâce à ses propriétés thermiques particulières notamment sa chaleur spécifique et sa chaleur de vaporisation élevées, elle peut absorber beaucoup de chaleur sans s’échauffer brutalement. Et surtout, l’évaporation de la sueur est un excellent moyen de dissiper la chaleur.
Plusieurs études scientifiques ont estimé que lorsque vous transpirez, vous éliminez environ 580 kilocalories par litre de sueur. [9] Mais pour que ce système fonctionne, il faut que le volume sanguin soit suffisant. La déshydratation, même modérée, réduit cette capacité, et vous rend plus vulnérable au coup de chaleur.
Un lubrifiant naturel et un amortisseur précieux
L’eau protège aussi votre corps mécaniquement. Elle est un composant essentiel du liquide synovial, celui qui assure la lubrification de vos articulations. Elle compose aussi le liquide céphalo-rachidien, qui amortit les chocs autour de votre cerveau et de votre moelle épinière. Chez la femme enceinte, c’est l’eau qui constitue le liquide amniotique autour du fœtus. [1]
Elle est également présente dans la salive et les larmes, contribuant ainsi à la digestion et à la protection des yeux.
Quels sont vos réels besoins en eau ?
Vous avez sûrement déjà entendu dire qu’il fallait boire 8 verres d’eau par jour. Mais est-ce vraiment justifié ? En réalité, il n’existe pas de réponse unique valable pour tout le monde.
Des recommandations générales... à adapter à votre réalité
Selon l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), l’apport hydrique total recommandé (c’est-à-dire l’eau issue des boissons et des aliments) est de 2 litres par jour pour les femmes et 2,5 litres pour les hommes, dans des conditions normales de température et d’activité. [10]
Aux États-Unis, les recommandations sont plus élevées : environ 3,7 litres pour les hommes et 2,7 litres pour les femmes. [11]
Mais ces chiffres doivent être pris pour ce qu’ils sont : des repères généraux. Les deux institutions insistent sur le fait que, chez la majorité des personnes en bonne santé, la sensation de soif et la couleur de l’urine restent les meilleurs indicateurs pour ajuster vos apports au quotidien.
Une étude plus récente, utilisant une méthode de suivi par isotopes, a même montré que nos besoins réels en eau de boisson directe sont probablement inférieurs à ces recommandations. Pour un jeune homme, ils se situeraient plutôt entre 1,5 et 1,8 litre par jour, une fois que l’on tient compte de l’eau contenue dans les aliments et de celle produite par le métabolisme. [12]
Quant à la fameuse règle des "8 verres d’eau par jour", elle n’est basée sur aucune preuve scientifique solide. [13] C’est une simplification pratique, mais qui ne correspond pas aux besoins réels de chacun.
Vos besoins évoluent en permanence
Ce qui est sûr, c’est que vos besoins en eau ne sont jamais figés. Ils varient selon plusieurs facteurs, et il est essentiel d’en tenir compte.
Votre âge joue un rôle. Comme le dit l’EFSA, les nourrissons et les personnes âgées ont des particularités physiologiques qui influencent leur équilibre hydrique. [10]
Le sexe et le poids corporel interviennent aussi : plus votre masse corporelle est élevée, plus vos besoins augmentent.
Votre niveau d’activité physique est aussi un facteur majeur : si vous êtes sportif ou très actif, vous pouvez perdre plusieurs litres par la sueur au cours de la journée. [14]
Les conditions climatiques ne doivent pas être oubliées. Une température élevée, une forte humidité ou encore l’altitude augmentent vos pertes en eau.
L’état de santé général a aussi un impact : fièvre, diarrhées, vomissements ou certaines pathologies chroniques modifient les besoins hydriques. [15] Aussi, et pour vous donner un ordre d’idée, pendant la grossesse, les besoins augmentent d’environ 300 ml par jour, et pendant l’allaitement, jusqu’à 700 ml de plus sont recommandés. [10]
Enfin, n’oubliez pas l’eau que vous consommez… sans boire. Les aliments riches en eau (pastèque, concombre, fraises, laitue) peuvent représenter jusqu’à 20 à 30 % de votre apport quotidien. De plus, votre corps lui-même produit un peu d’eau lors de la transformation des nutriments : environ 200 à 400 ml par jour selon votre alimentation selon l’étude de Lawrence E. Armstrong et Evan C. Johnson. [16]
Toutes les boissons se valent-elles pour s’hydrater ?
On pense souvent que toute boisson hydrate. Ce n’est pas faux mais ce n’est pas aussi simple. Si l’eau reste la référence, toutes les boissons ne sont pas aussi efficaces pour maintenir votre hydratation sur le long terme.
L’indice d’hydratation (BHI) : une mesure comparative
Pour mieux comprendre l’effet réel des boissons sur votre équilibre hydrique, des chercheurs ont mis au point un outil : l’indice d’hydratation des boissons, ou BHI (Beverage Hydration Index). [17] Ce BHI permet de comparer la capacité d’une boisson à maintenir l’eau dans l’organisme par rapport à un même volume d’eau plate. L’eau a un BHI fixé à 1.0. Si une boisson affiche un BHI supérieur à 1.0, cela signifie qu’elle permet de mieux retenir l’eau dans votre corps sur une période de deux à quatre heures.
Ce pouvoir hydratant dépend de plusieurs éléments. Par exemple, la présence de sodium aide à retenir l’eau au niveau rénal. Les glucides et les protéines peuvent aussi ralentir la vidange gastrique, ce qui prolonge la rétention hydrique.
Ce que nous apprennent les études sur le BHI
Une étude majeure menée par Maughan et ses collègues en 2016, publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition, a comparé différentes boissons courantes. [18] Les résultats montrent que certaines boissons font mieux que l’eau plate pour vous maintenir hydraté.
Les solutions de réhydratation orale, ainsi que le lait (écrémé ou entier), affichent un BHI compris entre 1,3 et 1,5. Leur richesse en électrolyte, lactose et protéines explique cette efficacité. Le jus d’orange s’en sort également très bien.
En revanche, d’autres boissons comme l’eau gazeuse, le thé ou les boissons pour sportifs isotoniques présentent un BHI proche de 1.0, équivalent à celui de l’eau. Leur pouvoir hydratant est donc similaire.
Le café et la bière blonde, souvent critiqués pour leurs effets diurétiques, affichent un BHI légèrement inférieur (autour de 0,9). Mais chez les consommateurs réguliers, l’effet diurétique de la caféine semble atténué, surtout si le volume bu est raisonnable.
Au quotidien, l’eau reste le meilleur choix pour répondre à vos besoins. Mais dans certaines situations spécifiques, après un effort intense, en cas de forte chaleur, ou si vous êtes déshydraté, des boissons enrichies en électrolytes ou en nutriments peuvent être plus efficaces pour favoriser la rétention d’eau.
Parfait pour des séances de cardio. Utilisé principalement lors des séances cardios en salle (vélo spinning) et donc une transpiration intense, ça permet de bien me réhydrater pendant le cours (1 sachet pour un bidon de 750ml). Je n'ai pas de sensation de soif, ni de grosse fatigue après le cours, par rapport à quand je ne prends que de l'eau, donc c'est très efficace.
Jean-Christophe S.
⭐⭐⭐⭐⭐
Comment savoir si vous êtes bien hydraté ?
Vous avez soif ? C’est déjà un peu tard. La soif est le signal d’alarme naturel de votre corps, mais elle se déclenche souvent après une perte de 1 à 2 % de votre poids en eau. À ce stade, vos performances peuvent déjà être altérées. Et ce signal peut aussi être moins fiable chez certaines personnes, comme les personnes âgées, les jeunes enfants, ou lorsqu’un effort physique intense est en cours.
Excellente pastille d’hydratation : très bien dosée, hautement assimilable et parfaitement digeste. Le goût n'est pas trop sucré et vraiment super agréable surtout pendant l'effort. L’effervescence rend la prise plus pratique et légère qu’une poudre classique. Idéale pendant l’effort comme au quotidien.
Violette Duval.
⭐⭐⭐⭐⭐
Des repères simples à utiliser au quotidien
Heureusement, vous avez à votre disposition des indicateurs accessibles pour suivre votre état d’hydratation.
L’un des plus connus est la couleur de votre urine. Si elle est très pâle ou transparente, c’est généralement bon signe. En revanche, si elle devient jaune foncé ou brun ambré, cela peut signaler une déshydratation en cours. Mais attention : certains aliments, compléments ou médicaments peuvent aussi modifier la teinte. [19]
Un autre outil utile est la densité urinaire spécifique (USG). Elle mesure la concentration de votre urine. Avec des bandelettes ou un petit réfractomètre portable, vous pouvez obtenir une valeur comprise entre 1.013 et 1.029 g/mL en situation normale. Au-delà de 1.030, on considère qu’il y a un risque de déshydratation. [20]
Enfin, le suivi de votre poids à court terme, surtout autour d’un effort physique, reste très parlant. Si vous perdez rapidement un kilo, cela équivaut à peu près à un litre de fluide perdu selon Lindsay Baker de la Gatorade Sports Science Institute. [21] C’est un indicateur précieux si vous êtes sportif.
L’idéal est d’associer ces différents repères (soif, urine, poids) pour avoir une vision plus complète de votre état d’hydratation.
Des méthodes plus avancées en clinique ou en recherche
Dans les contextes médicaux ou scientifiques, on peut aller plus loin. L’osmolalité plasmatique, qui mesure la concentration des solutés dans le sang, est souvent considérée comme la référence pour évaluer l’hydratation. [22]
Une valeur normale se situe entre 280 et 290 mOsm/kg. Si elle dépasse 290 ou 300, cela indique une déshydratation. Mais cette mesure nécessite une prise de sang.
La bio-impédancemétrie (BIA), que vous retrouvez sur certaines balances connectées, permet aussi d’estimer votre eau corporelle totale. Elle est non invasive, mais son efficacité pour détecter des changements rapides d’hydratation est encore discutée dans la litérature scientifique. [23][24]
Sachez qu’à ce jour, il n’existe pas de méthode unique reconnue comme référence absolue. Tout dépend du contexte, des outils disponibles, et de ce que vous cherchez à évaluer.
Quand l’eau manque : les multiples visages de la déshydratation
Vous perdez un peu d’eau, vous buvez moins et les conséquences peuvent déjà se faire sentir. Même une déshydratation légère n’est jamais anodine. Les effets sont multiples, parfois subtils, mais bien réels.
Déshydratation légère à modérée : un impact déjà mesurable
Dès 1 à 5 % de perte de poids corporel liée à un déficit hydrique, votre corps commence à réagir. [25] Sur le plan mental, cela peut altérer vos fonctions cognitives. Vous pouvez avoir du mal à rester concentré, votre vigilance baisse, et votre mémoire à court terme devient moins efficace surtout si cette perte dépasse 2 % de votre masse corporelle, comme le montre une méta-analyse récente. [26]
Votre humeur est aussi affectée. Vous pouvez vous sentir plus tendu, plus fatigué, ou plus anxieux, même sans en comprendre immédiatement la cause.
Physiquement, vos performances s’en ressentent également : votre endurance diminue, la fatigue apparaît plus vite, et l’effort vous semble plus difficile. [14] Dans les sports d’endurance comme la course, une perte d’eau de seulement 2 à 4 % suffit à réduire vos performances. En musculation, une déshydratation d’environ 3 % peut faire baisser le nombre de répétitions que vous êtes capable d’enchaîner comme le montre une étude de Kraft et co. [27]
Maux de tête, migraines : des signes souvent négligés
Les céphalées sont parmi les premiers symptômes à apparaître en cas de déshydratation. Elles peuvent même déclencher ou aggraver des migraines chez certaines personnes.
Les causes précises restent encore débattues, mais les chercheurs évoquent plusieurs pistes : une légère réduction du volume cérébral pourrait exercer une traction sur les méninges, ces membranes sensibles à la douleur qui entourent le cerveau, ou encore des modifications de la circulation sanguine au niveau cérébral. [28][29]
Dans la majorité des cas, ces douleurs diminuent après une réhydratation adéquate.
Constipation : un lien direct avec l’hydratation
Quand votre corps manque d’eau, il cherche à économiser. L’un des premiers réflexes est d’en retirer davantage du contenu intestinal. Résultat : les selles deviennent plus dures, plus sèches, et plus difficiles à évacuer. [30] Cette situation est particulièrement fréquente chez les personnes âgées, où une faible consommation de liquides est souvent en cause.
Déshydratation sévère : un risque vital
Au-delà de 5 % de perte d’eau corporelle, la situation devient critique. Les organes vitaux sont menacés. Vos reins sont parmi les premiers à en souffrir : le volume sanguin baisse, la filtration rénale diminue, et une insuffisance rénale aiguë peut survenir comme le conclut une étude de 2020. [31]
Le système cardiovasculaire est lui aussi fortement impacté. Avec moins de sang en circulation, votre cœur doit battre plus vite pour compenser. Votre tension peut chuter, et les risques de caillots sanguins, d’infarctus ou d’AVC augmentent. [32]
Enfin, le coup de chaleur représente une urgence médicale. Votre température corporelle grimpe brutalement, souvent au-delà de 40 à 42°C. Et si vous êtes déshydraté, votre corps a beaucoup plus de mal à se refroidir, car il n’a plus assez d’eau pour transpirer efficacement.
L’excès d’eau peut aussi être dangereux : gare à la surhydratation
On parle souvent des effets de la déshydratation. Mais boire trop, sans y associer les bons apports en électrolytes, peut aussi nuire à votre santé. Ce phénomène porte un nom : l’hyponatrémie. Il s’agit d’une dilution excessive du sodium dans votre sang, quand sa concentration passe en dessous de 135 mmol/L. [33]
Hyponatrémie d’effort : un risque à ne pas négliger
Lorsqu’elle survient pendant ou après une activité physique, on parle d’hyponatrémie d’effort (EAH - Exercise-associated hyponatremia). [34]
Cette situation peut être favorisée par la consommation excessive de liquides pauvres en sodium, de l’eau plate, par exemple, dans des quantités dépassant ce que vos reins peuvent éliminer. Ce phénomène se produit plus facilement lorsque la sécrétion d’hormone antidiurétique reste anormalement élevée : vos reins n’évacuent plus correctement l’eau, ce qui aggrave la dilution du sodium.
Les pertes de sel par la sueur peuvent aussi contribuer à la chute du sodium sanguin. Mais dans la grande majorité des cas, ce n’est pas le facteur principal. C’est surtout l’excès de liquide qui pose problème.
Hyponatrémie : quels symptômes ?
Les symptômes dépendent de la rapidité et de l’intensité de la baisse du sodium.
Une légère hyponatrémie peut provoquer des maux de tête ou des nausées. Mais si la concentration chute rapidement sous les 130 mmol/L, et plus encore en dessous de 125, les effets deviennent graves : œdème cérébral, confusion, vomissements, difficultés respiratoires, convulsions, voire coma ou décès dans les cas extrêmes. [35]
Certaines personnes sont plus à risque. C’est le cas si :
- vous avez un faible poids corporel,
- vous êtes une femme,
- vous participez à un effort très prolongé (plus de 4 heures),
- vous prenez du poids pendant l’effort (ce qui est anormal),
- ou encore si vous utilisez des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui peuvent perturber la fonction rénale.
L’hydratation, alliée de domaines spécifiques de votre santé
Bien s’hydrater ne sert pas qu’à maintenir vos fonctions vitales. L’eau influence aussi des aspects très concrets de votre santé, parfois de manière insoupçonnée. Peau, digestion, infections urinaires, poids… Les bénéfices vont bien au-delà du simple équilibre hydrique.
Une peau mieux hydratée et plus éclatante
Vous avez sûrement déjà entendu qu’il fallait boire de l’eau pour avoir une belle peau. Ce conseil n’est pas qu’un mythe.
Une étude menée par Palma et collaborateurs a montré qu’un apport supplémentaire d’environ deux litres d’eau par jour pendant un mois améliorait l’hydratation cutanée et ses propriétés biomécaniques, comme l’élasticité et l’extensibilité. [36]
L’effet était particulièrement visible chez les personnes qui buvaient peu à la base. Une peau bien hydratée paraît plus lumineuse, et les rides sont souvent moins marquées.
Un soutien précieux pour votre système digestif
L’eau joue un rôle clé dans la digestion. Elle facilite le transit intestinal et prévient la constipation.
Elle participe aussi à la digestion et à l’absorption des nutriments en créant un environnement favorable dans l’intestin. En maintenant une production suffisante de mucus, elle protège la barrière intestinale.
Certaines études animales montrent qu’un manque d’eau peut même perturber l’équilibre du microbiote, cette population de bactéries qui habite votre tube digestif. [37] Et comme le microbiote dialogue avec votre système immunitaire, notamment via les cellules Th17 qui vous défendent contre les pathogènes, une bonne hydratation participe aussi à votre immunité intestinale.
Moins d’infections urinaires, grâce à un apport hydrique suffisant
Si vous êtes sujet aux infections urinaires, boire davantage peut réellement vous aider. En augmentant le volume urinaire, vous diluez l’urine, ce qui rend le milieu moins favorable aux bactéries. [38]
Vous urinez aussi plus souvent, ce qui permet d’éliminer plus efficacement les germes présents dans les voies urinaires.
Une méta-analyse portant sur sept essais contrôlés randomisés a confirmé que l’augmentation des apports en liquides réduisait les infections urinaires récurrentes. [39]
Un appui modeste mais réel dans la gestion du poids
L’eau ne fait pas maigrir à elle seule, mais elle peut vous aider à mieux contrôler votre apport calorique.
Boire de l’eau avant les repas augmente la sensation de satiété et peut réduire la quantité de nourriture consommée. D’ailleurs, on parle parfois de "thermogenèse induite par l’eau", c’est-à-dire une légère dépense énergétique associée à l’absorption de l’eau. Cependant, cet effet reste débattu.
L’intérêt le plus clair se situe ailleurs : remplacer les boissons sucrées par de l’eau. Une méta-analyse a montré qu’un simple changement de ce type était associé à une perte de poids modeste, d’environ 0,81 kg en moyenne. [40] Un petit ajustement qui peut avoir un effet cumulatif à long terme.
Les électrolytes : partenaires indispensables de l’eau
Quand on parle d’hydratation, on pense d’abord à l’eau. Mais pour que cette eau remplisse correctement ses fonctions, elle a besoin de soutien. Ce soutien, ce sont les électrolytes. Ces minéraux, sodium, potassium, calcium, magnésium, chlore sont présents dans tous les liquides de votre corps. Dissous, ils portent une charge électrique, et interviennent dans des processus essentiels à votre fonctionnement.
Un équilibre finement régulé
Le sodium (Na⁺) est le principal ion positif à l’extérieur de vos cellules. Il régule la répartition des fluides, la pression artérielle, la transmission des influx nerveux et la contraction musculaire. [41]
Le potassium (K⁺), quant à lui, prédomine à l’intérieur des cellules. Il intervient dans la conduction nerveuse et la contraction musculaire, y compris celle du cœur.
Le calcium (Ca²⁺) joue un rôle clé dans la contraction musculaire, la transmission des signaux nerveux et la santé osseuse. Le magnésium (Mg²⁺), de son côté, participe à plus de 300 réactions enzymatiques, notamment dans la production d’énergie et la relaxation musculaire. Enfin, le chlore (Cl⁻), souvent associé au sodium, contribue à l’équilibre hydrique et au maintien du pH. [42]
L’ensemble repose sur un mécanisme fondamental : la pompe sodium-potassium (Na⁺/K⁺-ATPase). Cette structure utilise de l’énergie pour maintenir les gradients ioniques de part et d’autre des membranes cellulaires, condition indispensable au bon fonctionnement de vos nerfs et de vos muscles. [43]
L’effort physique, un facteur de déséquilibre
Lorsque vous transpirez, vous perdez de l’eau mais aussi des électrolytes. La sueur contient principalement du sodium et du chlore, mais elle emporte également du potassium, du calcium et du magnésium en plus petites quantités .
Ces pertes varient fortement selon les individus et les conditions. Le taux de sudation peut aller de 0,5 à plus de 2 litres par heure voire jusqu’à 5 litres dans certains cas extrêmes. [44]
Et la concentration en sodium dans la sueur peut osciller entre 10 et plus de 90 mmol/L, avec une moyenne autour de 40–50 mmol/L (soit environ 1 g/L).
Pour certains sportifs, cela représente une perte supérieure à 1 g de sodium par heure. [45]
Avant, pendant, après : optimiser votre stratégie
Avant l’effort, l’enjeu est double : être bien hydraté et disposer de réserves électrolytiques suffisantes. La consommation d’aliments ou de boissons contenant du sodium peut favoriser la rétention hydrique.
Pendant un effort prolongé (au-delà d’1 à 2 heures), il devient important de remplacer ce qui est perdu. Un apport de 300 à 600 mg de sodium par heure (voire davantage selon les pertes) est recommandé selon plusieurs études scientifiques. [41][46] Des quantités plus modestes de potassium et des glucides peuvent aussi être utiles pour améliorer l’absorption intestinale et maintenir l’énergie.
Après l’effort, l’objectif est de restaurer totalement l’équilibre hydrique et électrolytique. Il est conseillé de boire environ 150 % du poids perdu sous forme de liquide (par exemple, 1,5 L pour 1 kg perdu), avec une boisson contenant du sodium pour faciliter la rétention.
Bien entendu, l’alimentation reste un levier essentiel. Sel de table, légumes, fruits, produits laitiers, fruits secs et oléagineux apportent naturellement les électrolytes nécessaires au quotidien.
Et si besoin, vous pouvez utiliser des compléments alimentaires à base d’électrolytes pour assurer une hydratation optimale.
Excellente pastille d’hydratation : très bien dosée, hautement assimilable et parfaitement digeste. Le goût n'est pas trop sucré et vraiment super agréable surtout pendant l'effort. L’effervescence rend la prise plus pratique et légère qu’une poudre classique. Idéale pendant l’effort comme au quotidien.
Violette Duval.
⭐⭐⭐⭐⭐
En conclusion : l'hydratation, un équilibre subtil et essentiel pour la santé
Vous l'aurez compris, l'eau est bien plus qu'une simple molécule H₂O ; c'est un nutriment indispensable, au cœur d'une myriade de fonctions vitales. Une hydratation adéquate, incluant un bon équilibre électrolytique, est un pilier de votre santé globale, influençant vos performances physiques et cognitives et jouant un rôle préventif dans de nombreuses maladies.
La science nous a appris que vos besoins sont uniques et dynamiques. Il n'y a pas de formule magique, mais plutôt être à l'écoute de votre corps, tout en étant conscient des limites de certains signaux comme la soif.
Pour naviguer au mieux dans cet univers hydrique, voici quelques repères pratiques :
- Écoutez votre soif, mais n'attendez pas d'être assoiffé pour boire, surtout si vous êtes actif, exposé à la chaleur, ou si vous faites partie des populations plus sensibles (enfants, personnes âgées).
- Gardez un œil sur la couleur de votre urine (elle devrait être jaune pâle) et les variations de votre poids à court terme.
- Faites de l'eau votre boisson principale. Dans des contextes spécifiques (effort prolongé, forte déshydratation), des boissons contenant des électrolytes et/ou des glucides peuvent être plus adaptées.
- N'oubliez pas l'apport hydrique des aliments, notamment les fruits et légumes.
- Adaptez votre consommation à votre activité, au climat et à votre état de santé.
- Si vous êtes sportif, une stratégie d'hydratation et de remplacement électrolytique personnalisée peut faire la différence.
- Souvenez-vous que l'équilibre est la clé : autant la déshydratation que la surhydratation peuvent être néfastes.
La recherche continue d'affiner notre compréhension de l'hydratation. En restant informé et attentif à votre corps, vous faites de ce geste simple un puissant allié pour votre bien-être au quotidien.

Auteur Nikias Bertrand Coach Certifié en Nutrition, Récupération Musculaire et Bien-Être
Passionné et pratiquant de musculation depuis plus de 18 ans, j'ai rejoint l'aventure Nutripure en mai 2021 en tant que Responsable SEO et du Contenu. C'est un vrai plaisir de pouvoir partager mes connaissances et celles de Christophe afin de vous délivrer les meilleurs conseils en termes de nutrition sportive et d'entraînement.
Références :
[1] The Water in You: Water and the Human Body [2] Water and hydration: Physiological basis in adults [3] Résumé du cours : L'eau et la vie [4] The Role of Water Homeostasis in Muscle Function and Frailty: A Review [5] Water and Life: The Medium is the Message [6] The Cellular Hydration State: A Critical Determinant for Cell Death and Survival [7] Fluid dynamics of life: exploring the physiology and importance of water in the critical illness [8] Staying Cool When Your Body is Hot [9] A Case-Series Observation of Sweat Rate Variability in Endurance-Trained Athletes [10] Scientific Opinion on Dietary Reference Values for water [11] Report Sets Dietary Intake Levels for Water, Salt, and Potassium To Maintain Health and Reduce Chronic Disease Risk [12] Variation in human water turnover associated with environmental and lifestyle factors [13] “Drink at least eight glasses of water a day.” Really? Is there scientific evidence for “8 × 8”? [14] Water, Hydration and Health [15] Intégrer les maladies tropicales négligées dans l’action pour la santé mondiale et le développement [16] Water Intake, Water Balance, and the Elusive Daily Water Requirement [17] The Beverage Hydration Index: Influence of Electrolytes, Carbohydrate and Protein [18] A randomized trial to assess the potential of different beverages toaffect hydration status: development of a beverage hydration index [19] The Hydration Equation: Update on Water Balance and Cognitive Performance [20] Reliability of three urinalysis methods used in the assessment of hydration [21] SWEAT TESTING METHODOLOGY IN THE FIELD: CHALLENGES AND BEST PRACTICES [22] New horizons in the diagnosis and management of dehydration [23] Reviewing the current methods of assessing hydration in athletes [24] Bioelectrical impedance to estimate changes in hydration status [25] Water’s role in the body [26] Dehydration Impairs Cognitive Performance: A Meta-analysis [27] Impact of dehydration on a full body resistance exercise protocol [28] Acute Headache [29] Dehydration and Headache [30] The pathophysiology of chronic constipation [31] Hyperosmolar dehydration: A predictor of kidney injury and outcome in hospitalised older adults [32] Dehydration markedly impairs cardiovascular function in hyperthermic endurance athletes during exercise [33] Hyponatremia [34] Exercise-Associated Hyponatremia [35] Acute and Chronic Hyponatremia [36] Dietary water affects human skin hydration and biomechanics [37] Sufficient water intake maintains the gut microbiota and immune homeostasis and promotes pathogen elimination [38] Recurrent Urinary Tract Infections [39] Increased fluid intake to prevent urinary tract infections: systematic review and meta-analysis [40] Water Intake and Adiposity Outcomes among Overweight and Obese Individuals: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials [41] Compositional Aspects of Beverages Designed to Promote Hydration Before, During, and After Exercise: Concepts Revisited [42] Electrolytes [43] Na+-K+ Pump Regulation and Skeletal Muscle Contractility [44] Water Requirements During Exercise in the Heat [45] Normative data for sweating rate, sweat sodium concentration, and sweat sodium loss in athletes: An update and analysis by sport [45] Normative data for sweating rate, sweat sodium concentration, and sweat sodium loss in athletes: An update and analysis by sport [46] Nutrition and Supplement Update for the Endurance Athlete: Review and Recommendations



