Tendinite du poignet : les symptômes qui doivent alerter

La tendinite du poignet, ou tendinopathie du poignet, correspond à une une irritation ou un stress mécanique du tendon (parfois inflammatoire au début, puis davantage dégénératif dans les formes chroniques) du tendon liée à la sursollicitation des tendons autour de l’articulation. Elle est fréquente chez les personnes exposées à des actions répétitives, au travail sur ordinateur ou lors d’activités sportives.

Au début, une douleur au poignet apparaît lors de certains enchaînements ou en portant un objet. Puis, la gêne peut s’étendre : raideur, mobilité du poignet réduite, difficulté à serrer ou tourner la main. Dans certains cas, un gonflement ou une sensation de brûlure accompagne l’inflammation du tendon. Ce sont souvent ces symptômes qui alertent, car ils transforment des gestes simples du quotidien en moments inconfortables.

Reconnaître ces signes tôt permet de comprendre ce qui les déclenche et d’adapter ses habitudes pour limiter la douleur. Tout cela pour éviter que la douleur ne s’installe durablement.

Qu’est-ce qu’une tendinite du poignet ?

La tendinite du poignet, ou plus largement tendinopathie, désigne une atteinte du tendon (ou de sa gaine), sans rupture, provoquée par un surmenage mécanique. [1]

Au niveau du poignet, les tendons relient les muscles de l’avant-bras aux os de la main. Ils coulissent dans des gaines proches du carpe. Lorsqu’ils sont trop sollicités, ces structures peuvent s’irriter : on parle alors de tendinopathie du poignet. [2]

Plusieurs groupes de tendons peuvent être concernés [3] :

• les tendons fléchisseurs (face palmaire),
• les tendons extenseurs (face dorsale),
• ceux du pouce, tels que dans la pathologie connue sous le nom de ténosynovite de De Quervain, qui empruntent le bord radial du poignet.

Enfin, le diagnostic repose avant tout sur un examen clinique réalisé par un professionnel de santé ( médecin, rhumatologue ou spécialiste de l’orthopédie/traumatologie). Parfois, il est nécessaire de compléter par une imagerie (échographie ou IRM) pour confirmer la localisation et l’étendue de l’atteinte.

Symptômes d’une tendinite du poignet

Douleur : localisation, intensité, déclencheurs

La plainte la plus fréquente est une douleur localisée au poignet, parfois irradiant vers le pouce ou l’avant-bras. Dans la pathologie connue Ténosynovite de De Quervain, par exemple, la douleur se situe du côté radial du poignet, au niveau de la styloïde radiale.[4]

Cette douleur apparaît ou s’accentue lors des actions comme la flexion, l’extension, la préhension ou la torsion du poignet ou du pouce (saisie d’un objet, ouvrir un verre, tourner une poignée…).[3]

Dans les formes plus sévères ou chroniques, la douleur peut persister au repos, gêner les actions simples ou s’intensifier la nuit.[5]

Raideur, faiblesse, perte de mobilité

Avec la douleur ou l’inflammation, le poignet (ou le pouce) peut devenir raide, la mobilité réduite et la force de préhension diminuée.

Cela rend difficile des actions courantes : serrer la main, porter un sac, saisir ou manipuler un objet. Plusieurs patients rapportent cette gêne fonctionnelle lors d’activités quotidiennes.[5]

Signes associés

• Gonflement ou tuméfaction locale : dans certaines tendinopathies, notamment la ténosynovite de De Quervain, on observe un épaississement de la gaine tendineuse ou un élargissement local, visible à la palpation ou à l’examen clinique.[4]
• Sensibilité / douleur à la palpation : au niveau du poignet ou du bord radial, au repos comme à la pression.[6]
• Crépitements ou sensation de frottement lors des mouvements : certains patients décrivent un “grincement” ou un claquement discret quand le tendon glisse dans sa gaine. Ce signe n’est pas systématique, mais il est mentionné dans la littérature comme possible. [7]

Combien de temps dure une tendinopathie du poignet ?

La durée de récupération d’une tendinopathie du poignet varie selon l’intensité de la lésion et la rapidité d’adaptation. Certaines tendinopathies s’améliorent en quelques semaines, lorsque le repos relatif et la modification des contraintes sont mis en place tôt. Une revue sur la guérison tendineuse indique que les tissus peuvent récupérer en quelques jours à six semaines, selon la sévérité et la charge mécanique appliquée au tendon. [8]

Cependant, les cas chroniques ou non pris en charge peuvent durer plusieurs mois. L’utilisation du tendon irrité, sans adaptation, retarde la guérison, notamment lorsque les mouvements répétitifs ou les postures contraignantes persistent.

Quelles sont les causes d’une tendinite du poignet ?

Une tendinite du poignet apparaît souvent lorsque le tendon doit supporter plus de contraintes qu’il ne peut en tolérer.

Gestes répétitifs et sursollicitation

Les mouvements répétés représentent l’un des facteurs les plus documentés dans les tendinopathies de la main et du poignet. Dans une étude prospective menée auprès de travailleurs exposés, la répétition des efforts était associée à une incidence plus élevée de tendinite du poignet. [1]

Les situations concernées sont variées : travail informatique, bricolage, métiers manuels, activités sportives sollicitant la préhension ou encore instrument de musique.

Mauvaises postures et ergonomie défavorable

L’angle du poignet lors des activités influence la contrainte sur les tendons. Un poignet fléchi ou étendu de façon prolongée, sans pauses, augmente la tension sur les gaines tendineuses et favorise l’irritation.

Micro-traumatismes ou appuis prolongés

Des chocs, des appuis répétés sur le poignet ou le bord radial peuvent, à long terme, irriter les tendons ou leur gaine. Les mouvements de torsion en force, ou des répétitions sous charge, participent à ces micro-traumatismes cumulés, identifiés comme facteurs aggravants dans les tendinopathies de surmenage.

Prédispositions individuelles

Certaines caractéristiques individuelles influencent la capacité d’un tendon à tolérer la charge. Une faiblesse musculaire, une raideur, ou une perte de mobilité de l’avant-bras peuvent augmenter le stress appliqué sur le tendon. [1]

Comment soulager une tendinite du poignet ?

Mesures immédiates

• Le repos relatif est souvent la première étape : diminuer les gestes qui sollicitent le poignet tout en évitant l’immobilisation complète, qui favorise la raideur. [9]
• Une attelle, prescrite pour une courte durée, peut parfois vous aider à maintenir le poignet dans une position neutre.
• L’application de froid peut apporter un soulagement temporaire, notamment lors d’une phase aiguë. En revanche, elle n’agit que sur les symptômes. [10]
• Les anti-inflammatoires peuvent également réduire la douleur à court terme, selon l’avis de votre médecin ou pharmacien.

Approches médicales et rééducatives

La rééducation active occupe ensuite une place importante. [11]

Des exercices excentriques, des étirements contrôlés et un renforcement progressif aident le tendon à mieux supporter les efforts.

Vous pouvez aussi agir au quotidien : adapter votre posture, aménager votre espace de travail, espacer les gestes répétitifs ou modifier la prise en main de certains outils.

Comment prévenir les tendinites du poignet ?

Adapter les gestes du quotidien

• Faites des pauses régulières lorsque vous utilisez vos mains de façon répétitive : clavier, bricolage, cuisine ou instrument de musique.
• Veillez à garder votre poignet aligné avec l’avant-bras et évitez les positions trop fléchies ou trop étendues.
• Lorsque c’est possible, réduisez les gestes de saisie, de pincement ou de torsion répétés qui sollicitent fortement le poignet ou le pouce.

Renforcement musculaire et mobilité

• Entretenez la force des muscles de l’avant-bras : fléchisseurs, extenseurs, pronateurs et supinateurs. Quelques exercices simples peuvent suffire.
• Ajoutez des enchainements de mobilité douce pour conserver l’élasticité des tendons et la souplesse des articulations.

Hygiène de vie globale

• Avant un effort sportif ou manuel, prenez quelques minutes pour vous échauffer le poignet et les doigts.
• Accordez-vous un sommeil réparateur et prenez en compte la gestion du stress, car l’inflammation peut être influencée par l’équilibre global.
• Enfin, adoptez une alimentation variée et équilibrée : elle ne remplace pas un traitement, mais contribue au bon fonctionnement des tissus et des articulations.