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Comment dormir avec une tendinite à l’épaule ?

Ce qu'il faut retenir
Tendinite à l’épaule ? Quand la nuit devient un combat ! Avec les bonnes positions, un oreiller malin et quelques gestes ciblés, calmez votre douleur et retrouvez un sommeil vraiment réparateur.
Comment dormir avec une tendinite à l’épaule ?
Publié le 26/11/2025 - Temps de lecture 8 min

Dormir avec une tendinite à l’épaule peut transformer chaque nuit en épreuve : impossible de trouver une position confortable, la douleur vous réveille au moindre mouvement, et le sommeil devient un souvenir lointain. Pourtant, quelques ajustements simples peuvent réellement changer vos nuits. Découvrez comment soulager vos tendons, quelles positions adopter (et celles à éviter absolument), et comment utiliser oreillers et coussins pour réduire la pression sur la coiffe des rotateurs. Prêt à enfin dormir sans douleur ? On commence.

Pourquoi la tendinite de l’épaule gêne autant le sommeil ?

Ce qui se passe dans le tendon la nuit

La nuit, le tendon touché par une tendinite devient plus sensible, souvent en raison de l'immobilité qui perturbe la circulation locale. Pendant la journée, bouger le bras stimule la circulation et garde les tissus mieux oxygénés. Mais la nuit, allongé et immobile, le tendon reçoit moins d’oxygène et supporte parfois une petite pression continue. [1]

Des études confirment que la douleur nocturne est une plainte courante dans la tendinopathie de la coiffe des rotateurs, et est notamment associée à la présence de tendinose, mais le mécanisme précis d’hypoxie nocturne est une hypothèse physiopathologique courante.

Pourquoi la douleur augmente en position allongée ?

Beaucoup de personnes ressentent une douleur plus forte lorsqu’elles s’allongent, même si les études ne prouvent pas que la position couchée en est directement la cause. En revanche, il est admis que le fait d’être allongé peut modifier l’alignement de l’épaule.

Certains angles créent une légère compression sur les tendons ou les zones enflammées. Chez les personnes ayant une tendinopathie de la coiffe des rotateurs, ces pressions même minimes peuvent activer plus facilement les récepteurs de la douleur. [2]

La douleur paraît plus intense en position couchée, non pas parce qu’elle augmente, mais parce que l’épaule blessée devient plus sensible dans ces conditions.


Les positions qui soulagent pour mieux dormir

Dormir sur le dos : la position la plus stable

Dormir sur le dos, c’est un peu la position zen de votre épaule. Elle évite la compression et garde votre haut du corps bien aligné. Et votre coiffe des rotateurs, ce petit groupe de tendons qui stabilise l’épaule et vous permet de lever le bras, vous dit merci. Avec une tendinite, cette position limite les pressions sur ces tendons déjà irrités et vous aide à passer une nuit plus tranquille.

Dormir sur le côté sain : comment bien caler son bras

Dormir sur le côté sain (le côté non douloureux), est souvent le plan B le plus confortable. Mais attention pour épargner votre épaule douloureuse, il faut bien caler votre bras. L’idée, c’est de poser l’avant-bras et la main du côté qui vous gêne sur un oreiller devant vous. Cela empêchera votre épaule blessée de partir vers l’avant et de tirer sur la coiffe des rotateurs.

Dormir légèrement incliné : une option utile en cas de douleur aiguë

Dormir légèrement incliné, mettra votre épaule en mode pause. En surélevant le haut du corps avec deux ou trois oreillers fermes, ou un coussin de lecture, vous réduirez la pression sur l’articulation.

Ce petit angle change tout.
Votre épaule glisse moins vers l’avant, la coiffe des rotateurs est moins tirée, et vous évitez les réveils nocturnes à cause d’un mouvement malheureux. Une position simple, mais souvent redoutablement efficace.

Les positions à éviter absolument

Dormir sur l’épaule douloureuse

Les retours fréquents des patients décrivent que dormir directement sur l’épaule douloureuse aggraverait l’inconfort. La pression exercée sur un tendon déjà irrité peut augmenter la sensibilité locale, même si aucune étude scientifique n’a évalué précisément cette position.

Par précaution, évitez de mettre le poids de votre corps sur l’épaule qui vous dérange et observez si cela réduit la douleur nocturne.

Positions qui “tirent” ou compriment l’articulation

Certaines positions où le bras part trop en avant, en arrière ou en rotation interne prolongée provoqueraient une sensation de tiraillement sur la coiffe des rotateurs. Là encore, ce ne sont pas des recommandations fondées sur des études, mais sur l’anatomie de l’épaule et sur ce que rapportent les personnes souffrant de tendinopathie. L’objectif est d’éviter les angles qui compriment l’articulation ou étirent les tendons déjà fragilisés.

Le rôle des oreillers et du matériel de soutien

Quel oreiller choisir pour limiter la pression sur l’épaule

Certains oreillers ergonomiques améliorent l’alignement de la tête et du cou et réduisent les douleurs cervicales et thoraciques. L'effet sur les douleurs d’épaule, bien qu'observé, n'a pas été statistiquement significatif dans cette étude. [3]

Même si aucune étude ne porte spécifiquement sur la tendinite de la coiffe des rotateurs, ces résultats suggèrent qu’un oreiller ferme ou semi-ferme, d’une hauteur adaptée à votre morphologie, peut limiter les contraintes sur le haut du dos et la ceinture scapulaire.

Ce type d’oreiller maintient la tête dans l’axe de la colonne, sans que l’épaule ne s’enfonce ni ne “remonte” vers l’oreille.


Comment placer les oreillers pour stabiliser la position la nuit ?

Aucune étude n’a encore tranché la question du “meilleur placement d’oreiller” pour une tendinite de l’épaule. Mais alors, comment font les kinés ? Ils observent, ils testent… et surtout, ils écoutent leurs patients. Voici quelques astuces qui marchent dans la vraie vie :

  • Sous la tête : votre cou doit rester dans l’axe, pas en mode « tortue rentrée », sinon votre épaule remonte et tire déjà sur les tendons.
  • Sous l’avant-bras du côté douloureux : c’est LA technique qui revient tout le temps. En posant le bras malade sur un oreiller devant vous, vous évitez qu’il ne tombe vers l’avant pendant la nuit.
  • Contre le thorax : un traversin ou un coussin cale le bras et garde l’épaule douloureuse ouverte surtout si vous dormez sur le côté sain.
  • Sous le coude : tout simple, mais ça soulage vraiment quand l’inflammation est costaude. Le poids du bras tire moins, l’épaule respire un peu.
  • Dans le dos : si vous bougez beaucoup la nuit, un coussin derrière vous évite de rouler sur l’épaule blessée sans vous en rendre compte.
Il n’y a pas une méthode magique, mais un principe clair :
stabiliser l’épaule et empêcher le bras de partir dans une direction qui fait hurler les tendons. Testez, ajustez et gardez ce qui marche pour vous.

Que faire avant de dormir pour réduire la douleur ?

Froid ou chaud : quoi choisir, quand et pourquoi ?

Alors, froid ou chaud ? Roulement de tambours… aucune méthode n’est magique, mais les deux peuvent vraiment vous aider selon le moment. [4]

Le froid ralentit la circulation, apaise l’inflammation et diminue la douleur quand l’épaule est très sensible. Donc si ça chauffe, si ça pulse, si la douleur vient d’arriver… un peu de froid, ça fait du bien.

La chaleur, elle, détend les muscles, assouplit un peu les tissus et améliore la circulation. Idéal quand votre épaule est surtout raide et que tout semble “bloqué” en fin de journée.

Vous testez. Vous voyez ce qui vous soulage. Et vous gardez ce qui marche. Votre corps est souvent le meilleur coach.


Étirements simples pour diminuer la raideur du soir

Aucun étirement précis ne réduira votre douleur nocturne en cas de tendinite, en revanche des mobilisations douces en fin de journée peuvent vous aider à relâcher les tensions accumulées et améliorer votre confort au moment de se coucher.

Quelques gestes simples font souvent la différence :

  • Mobilisations en pendulaire (bras relâché, petits cercles très lents) pour décrisper l’épaule ;
  • Glissements de la main sur un mur ou sur une table, sans forcer, pour redonner un peu de mobilité à l’articulation ;
  • Rotations douces du bras collé au corps, juste pour “huiler” l’articulation après la journée.

Ces étirements doivent rester légers, indolores et courts. Si un mouvement ravive la douleur ou provoque un tiraillement marqué, arrêtez tout simplement. Le bon étirement est celui qui détend, pas celui qui fait souffrir.

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Quand consulter un professionnel de santé ?

Signes que la tendinite s’aggrave

Même s’il n’existe pas de liste officielle, plusieurs signes qui indiqueraient que la situation se détériore sont les suivants :

  • Une douleur plus fréquente ou plus intense, même au repos ou pour des gestes simples.
  • Une douleur nocturne qui vous réveille la nuit et s’installe ;
  • Une raideur très forte, surtout le matin ou après une période d’inactivité ;
  • Une mobilité qui diminue pour lever le bras, attraper un objet ou passer un vêtement ;
  • Une perte de force parfois accompagnée d’une sensation d'épaule faible ou d’impossibilité de maintenir un objet bras tendu.
  • Le tendon semble plus réactif, avec une douleur vive à certains mouvements ;
  • La gêne commence à impacter la vie quotidienne : porter un sac, s’habiller, conduire, ou simplement se coiffer devient douloureux ;
  • Une épaule qui reste enflammée même au repos relatif, avec l’adaptation des mouvements et aux mesures de confort (froid, chaleur, étirements doux).
  • Ces signes ne signifient pas forcément que la tendinite est grave, mais ils indiquent qu’elle a besoin d’un avis professionnel pour éviter qu’elle ne s’installe ou qu’elle ne se complique.


Quand envisager kiné, infiltration ou bilan médical

Consultez un kiné si la douleur ou la raideur durent plusieurs semaines. Un avis médical s’impose en cas de perte de force, de mobilité réduite ou de douleur nocturne persistante. L’infiltration est envisagée si la tendinite reste très douloureuse malgré le repos et la rééducation.

Conclusion

Au fond, l’idée n’est pas de chercher la position parfaite, mais celle qui vous laisse respirer sans réveiller votre épaule. Avec deux-trois ajustements et un peu de bon sens, vos nuits deviendront vite plus tranquilles. Et si ça coince encore, un pro de santé saura vous remettre sur les rails.

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