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Tendinite sous les aisselles : symptômes, causes et solutions

Ce qu'il faut retenir
Douleur sous l’aisselle, gêne au bras et mouvements répétitifs : la tendinite axillaire est fréquente et se soigne bien avec repos relatif, rééducation et gestes adaptés.
Tendinite sous les aisselles : symptômes, causes et solutions
Publié le 03/12/2025 - Temps de lecture 8 min

Les symptômes d’une tendinite sous les aisselles sont souvent sous-estimés : douleur localisée, gêne au bras, sensibilité à la pression et irradiations possibles. Si vous ressentez une douleur au niveau de l’aisselle ou sur le côté du thorax, une gêne lorsque vous levez le bras ou encore aussi une sensibilité marquée à la pression ou à l’étirement, vous pourriez bien être victime d’une tendinite sous-auxiliaire. Cette dernière désigne une irritation ou une inflammation d’un tendon situé dans la région axillaire, le plus souvent au niveau du grand dorsal, du grand pectoral ou encore de la portion longue du biceps.

Dans la majorité des cas, cette douleur est favorisée par des gestes répétitifs, une traction excessive ou une technique sportive inadaptée. Repérer rapidement ces signaux vous permet d’éviter qu’une irritation locale ne progresse vers une forme chronique. C’est pourquoi, en cas de symptômes persistants, consulter un médecin s'impose afin de bénéficier d’un diagnostic précis et d’une prise en charge adaptée.

Tendinite sous les aisselles : c’est quoi et quels sont les premiers symptômes ?

Une tendinite sous l’aisselle correspond à une irritation d’un tendon situé dans la région axillaire, là où se rejoignent plusieurs muscles essentiels au mouvement de l’épaule et du thorax. Les spécialistes parlent plus précisément de tendinopathie, un terme qui englobe à la fois l’inflammation, la dégénérescence des fibres tendineuses et la perte de capacité du tendon à supporter la charge.

Les tendons les plus fréquemment concernés sont ceux du grand dorsal, du grand pectoral, du dentelé antérieur et de la portion longue ou courte du biceps. Ces structures participent toutes à la stabilisation de l’épaule, à l’élévation du bras et aux mouvements de rotation ou de traction.

La zone sous-axillaire peut être touchée car elle constitue un véritable carrefour biomécanique : plusieurs muscles s’y insèrent, les mouvements du bras y créent des forces importantes et les gestes répétitifs sollicitent fortement les attaches tendineuses. Lorsqu’un effort inhabituel, un geste mal contrôlé ou une surcharge répétée survient, ce sont précisément ces tendons qui deviennent les plus vulnérables.


Quels sont les symptômes d’une tendinite sous l’aisselle ?

Douleur localisée sous l’aisselle : comment la reconnaître ?

Le signe le plus fréquent est une douleur précise au niveau de l’aisselle, souvent décrite comme une gêne profonde ou une sensation de tension. Elle apparaît généralement lors d’un mouvement impliquant l’étirement du tendon, par exemple en étendant le bras en arrière ou en tirant sur un objet. Cette douleur peut être vive au début, puis devenir plus diffuse au fil des jours si la zone reste sollicitée.

Gêne à l’élévation du bras ou au porté

Une tendinite sous-axillaire provoque souvent une limitation fonctionnelle, notamment lors de l’élévation du bras. Vous pouvez ressentir une gêne nette lors des mouvements au-dessus de la tête, mais aussi lors du porté ou du tirage (sac, haltères, objets du quotidien). Cette difficulté provient du rôle majeur des muscles pectoraux, dorsaux et du biceps dans les mouvements de levier et de stabilisation de l’épaule.

Raideur et sensibilité au toucher

Outre la douleur, vous pouvez ressentir une raideur musculaire perceptible, surtout le matin ou après une période d’inactivité. La palpation de la zone sous-axillaire peut révéler une sensibilité accrue, signe d’un tendon irrité. Dans les tendinopathies, cette sensibilité résulte d’une modification des fibres tendineuses et d’une réactivité locale accrue au stress mécanique.

Irradiations possibles (bras, omoplate, paroi thoracique)

Votre douleur peut irradier vers le bras, l’omoplate ou la paroi thoracique, et c’est normal. Cela s’explique par la continuité fonctionnelle des muscles et fascias autour de l’épaule. Une tendinite du grand dorsal, par exemple, peut provoquer des tensions jusque dans le bas de l’omoplate, tandis qu’une irritation du petit pectoral peut projeter la douleur vers l’avant de l’épaule ou le haut du thorax.

Ces irradiations restent toutefois mécaniques et non neurologiques, ce qui aide à différencier la tendinite d’une atteinte nerveuse.

Quelles sont les causes possibles ?

Gestes répétitifs

Il est fort probable que votre tendinite sous-axillaire soit apparue après une accumulation de gestes identiques sollicitant les mêmes muscles. Lorsque vous répétez un mouvement de tirage, de poussée ou d’élévation sans repos suffisant, le tendon subit des micro-stress répétés. À long terme, une irritation tendineuse vous guette si la récupération n’est pas optimale. [1]

Sports à risque (natation, musculation, crossfit, escalade…)

Vous pratiquez la natation, la musculation ou l’escalade ? Alors vous exposez davantage vos tendons aux gestes de traction, aux rotations rapides et aux mouvements en amplitude extrême. Une technique imparfaite ou un volume d’entraînement trop élevé favorise d’autant plus l’apparition d’une tendinite. [2]

Postures prolongées ou déséquilibre musculaire

Passer plusieurs heures dans une posture enroulée, devant un ordinateur ou au volant, peut augmenter la tension sur les muscles pectoraux et limiter la mobilité de l’omoplate. À la longue, cette configuration crée un déséquilibre musculaire qui surcharge certains tendons. Si vos muscles stabilisateurs (dentelé antérieur, fixateurs de l’omoplate) manquent de tonus, d’autres structures compensent… jusqu’à l’apparition de la douleur. [3]

Gestes parasites ou surcharge ponctuelle

Un geste brusque, un sac trop lourd ou une séance de sport plus intense que d’habitude… et l’irritation n’est jamais loin. Lorsque le tendon n’est pas préparé à supporter une charge inhabituelle, un épisode soudain de traction ou d’étirement forcé peut provoquer une tendinite aiguë. C’est souvent le cas après un déménagement, une chute légère ou un entraînement improvisé.

Causes moins fréquentes (accès médical si suspicion autre pathologie)

Même si la tendinite constitue la cause la plus courante, d’autres affections peuvent occasionner une douleur sous l’aisselle :

  • adénopathies,
  • névralgies,
  • atteintes musculaires profondes ou pathologies de l’épaule irradiant vers la région axillaire.

Si la douleur s’accompagne de fièvre, de fatigue inhabituelle, d’un gonflement persistant ou si elle ne s’améliore pas malgré le repos, il est essentiel de consulter pour obtenir un avis médical adapté.

Comment prévenir la récidive ?
Varier les gestes, renforcer le dos/épaule et étirer régulièrement pectoraux et flancs pour limiter la surcharge.

Comment diagnostiquer cette douleur ?

Le diagnostic d’une douleur au niveau des aisselles repose sur une évaluation clinique rigoureuse, car plusieurs structures peuvent être impliquées.

  • Consultation médicale : votre médecin analyse les symptômes, teste la mobilité, la force et recherche une douleur à la palpation pour déterminer si un tendon est en cause.
  • Bilan musculo-squelettique chez un kinésithérapeute (MKDE) : évaluation de la posture, de la mobilité de l’omoplate, des compensations et des zones sensibles afin d’identifier la chaîne musculaire impliquée.
  • Imagerie si nécessaire : l’échographie est l’examen de première intention pour visualiser un tendon irrité ; l’IRM est utilisée si la douleur persiste ou si une autre lésion est suspectée.
  • Diagnostic différentiel : exclusion d’autres causes possibles comme les adénopathies, les névralgies intercostobrachiales, les lésions bicipitales ou un syndrome de la coiffe des rotateurs avec irradiation.


Combien de temps dure une tendinite sous-axillaire ?

La durée de guérison d’une tendinite sous-axillaire se situe généralement entre 4 et 12 semaines.

Cette fourchette reste toutefois indicative : l’évolution dépend de votre niveau de charge, de vos postures au quotidien et surtout de la rapidité avec laquelle vous adaptez vos mouvements.

Quels traitements sont recommandés pour soulager et soigner ?

Les traitements médicaux validés

Le traitement repose d’abord sur des mesures simples visant à réduire la douleur et l’inflammation locale. L’objectif n’est pas l’immobilisation totale, mais un repos relatif, permettant au tendon de se régénérer sans être soumis à une surcharge continue.

Votre médecin peut recommander une adaptation temporaire des mouvements, la prise d’antalgiques si nécessaire, ainsi qu’un glaçage ponctuel pour soulager les douleurs. [4]

Les approches rééducatives

La rééducation constitue le pilier de la prise en charge. Un kinésithérapeute vous proposera :

  • des étirements adaptés en positionnant votre coude de différentes manières,
  • un renforcement progressif de la chaîne scapulaire et de la coiffe des rotateurs,
  • et un travail de mobilité de l’omoplate pour restaurer un geste fluide.

La correction de la technique sportive ou professionnelle joue un rôle déterminant pour éviter la récidive. [5]

Les gestes à éviter

Pour permettre au tendon de récupérer, certaines actions sont à limiter pendant quelques semaines, notamment les mouvements en amplitude élevée ou les tractions répétées.

Comment prévenir les tendinites sous les aisselles ?

La prévention repose sur des habitudes simples qui réduisent la charge mécanique sur les tendons et améliorent la qualité du geste au quotidien comme en sport.

  • Échauffement et mobilité de l’épaule : quelques minutes d’activation et de mobilité scapulaire préparent les tendons et diminuent le risque d’irritation.
  • Renforcement progressif : augmenter les charges ou les amplitudes par étapes permet au tendon de s’adapter sans surmenage.
  • Posture & ergonomie : adopter une posture plus ouverte, ajuster son poste de travail ou limiter les épaules enroulées réduit la tension sur la zone axillaire.
  • Hydratation et récupération : une hydratation suffisante et des temps de repos réguliers favorisent la régénération tendineuse et préviennent les surcharges répétées.

Conclusion

Une douleur sous les aisselles et tendinopathie peuvent être liées, en particulier si vous pratiquez des gestes répétitifs ou un sport sollicitant intensément l’épaule. Les signes à surveiller restent la douleur localisée, la gêne à l’élévation du bras et une sensibilité musculaire caractéristique. Heureusement, une prise en charge précoce (repos relatif, rééducation ciblée et adaptation des gestes) permet dans la majorité des cas d’améliorer clairement l’évolution et de retrouver un usage confortable du bras au quotidien.

Cet article informatif ne remplace pas un avis médical. En cas de douleur persistante ou invalidante, consultez un médecin.

FAQ sur la tendinite sous les aisselles

Oui, cela peut arriver. Certains muscles impliqués dans la tendinite (comme le grand dorsal ou le dentelé antérieur) participent aussi aux mouvements de la cage thoracique. Lorsqu’ils sont irrités, un tiraillement à l’inspiration profonde ou lors d’un étirement latéral peut se manifester.

Un arrêt total n’est généralement pas nécessaire : c’est le repos relatif qui est recommandé. Vous pouvez continuer à bouger tant que les exercices n’augmentent pas la douleur pendant ou après la séance.

Oui. Une tendinite non prise en charge peut évoluer vers une douleur persistante, avec une diminution progressive de la mobilité ou de la force. La répétition des gestes irritants entretient l’inflammation locale et ralentit la régénération des fibres tendineuses.

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