Faire une détox de cortisol, bonne ou mauvaise idée ? Avant de l’envisager, il faut savoir que cette hormone du stress n’est pas une substance stockée par l’organisme. Le cortisol est produit par les glandes surrénales et régulé par l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS). Un déséquilibre hormonal causé par un taux de cortisol trop haut ou trop bas peut donc impacter de nombreuses fonctions organiques. Agir sur ce qui règle vraiment cette hormone, notamment l’axe HHS, le rythme circadien, le sommeil, le stress chronique et l’inflammation pourrait être une solution. L’objectif de ce guide est de comprendre le rôle du cortisol, son fonctionnement et comment le réguler avec des méthodes naturelles (qualité de vie, alimentation, gestion du stress).
Qu’est-ce qu’une “détox de cortisol” ?
Une “détox de cortisol” n’existe pas sur le plan physiologique, car le cortisol est une hormone produite et régulée en continu, non une toxine à éliminer.
Pourquoi ce terme est trompeur ?
Quand on parle de “détox”, on pense à purifier l’organisme. Dans le cas du cortisol, il s’agit d’une hormone stéroïdienne produite par les glandes surrénales en réponse à un signal de l’hypothalamus et de l’hypophyse. On ne “nettoie” pas une hormone, on régule sa production.
Que disent les études sur la détox de cortisol ?
La régulation de la production de cortisol se fait grâce à un mécanisme précis : l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HHS). Les études ne cautionnent pas la détox de cortisol, cependant elles confirment que l’on peut moduler sa production via des stratégies de gestion du stress structurées. [1]
Concrètement, on ne fait pas une détox de cortisol, on améliore la régulation de l’hormone du stress en agissant sur le stress chronique et le rythme de vie. [2]
Le vrai objectif de la détox de cortisol : “faire baisser le stress”
La recherche d’une "détox de cortisol" est en réalité l'expression d’un besoin de réduire le stress. Le cortisol n’est pas l’ennemi : c’est l’hormone qui permet à l’organisme de s’adapter à une situation stressante et de libérer de l’énergie pour y faire face. Le problème est sa surproduction prolongée, causée par le stress chronique, le manque de sommeil et les rythmes décalés.
À quoi sert le cortisol ?
Plus connu comme hormone du stress, le cortisol est le principal glucocorticoïde sécrété dans la zone fasciculée (rassemblée en faisceau) du cortex surrénalien. L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien régule sa production et sa sécrétion. Les récepteurs des glucocorticoïdes étant présents dans presque tous les tissus de l’organisme, le cortisol remplit de nombreuses fonctions dans le corps comme la médiation de la réponse au stress, la régulation du métabolisme, la réponse inflammatoire et la fonction immunitaire. Il aide également à mobiliser l’énergie lors d’une activité physique intense, à atténuer les inflammations et à maintenir la pression sanguine lors de situations stressantes. [3]
Rôle du cortisol sur le métabolisme et l’énergie
Le cortisol augmente la production de glucose par le foie (gluconéogenèse) et réduit l’utilisation du glucose par les muscles et le tissu adipeux, pour assurer du carburant au cerveau en situation de stress ou de jeûne.
Au niveau du muscle, il réduit l’entrée et l’utilisation du glucose et augmente la dégradation des protéines, ce qui libère des acides aminés qui serviront de substrats à la néoglucogenèse hépatique (production de nouveau glucose).
Dans le tissu adipeux, il stimule la lipolyse, libérant glycérol et acides gras libres, qui peuvent être oxydés pour fournir de l’énergie.
Le cortisol agit aussi sur le pancréas pour diminuer la sécrétion d’insuline et augmenter celle de glucagon, ce qui favorise la glycogénolyse (production de glucose à partir du glycogène).
Son action synergique avec le glucagon, l’adrénaline et les autres catécholamines permet d’amplifier la mobilisation des réserves énergétiques et de maintenir une glycémie élevée en contexte de stress ou de demande énergétique accrue. [4]
Action du cortisol sur l’inflammation et la fonction immunitaire
À court terme, le cortisol a des effets anti‑inflammatoires et immunomodulateurs : il limite la production de cytokines pro‑inflammatoires (IL‑6, TNF‑α) et freine certaines réponses immunitaires excessives en empêchant les lymphocytes de produire des anticorps.
Lorsque l’élévation du cortisol devient chronique, l’équilibre se rompt : l’immunité est affaiblie (risque accru d’infections, cicatrisation plus lente) tout en favorisant un état d’inflammation de bas grade. [5]
Rythme circadien
L'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) contrôle la sécrétion de cortisol, notamment en maintenant un rythme circadien (sur 24 heures) de cortisol.
Les niveaux de cortisol diminuent progressivement au cours de la journée pour atteindre leur taux le plus bas en fin de soirée, permettant ainsi l'endormissement et la sécrétion de mélatonine. [6]
Ce qui dérègle la sécrétion
Ce n’est pas le cortisol lui-même qui pose problème, mais l’activation excessive et prolongée de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Les principaux facteurs de ce dérèglement sont :
- Le manque de sommeil empêche l’organisme de décharger le stress de la journée, perturbant la régulation de la production de cortisol.
- Le stress chronique, notamment lorsque le corps est constamment face à une situation stressante, ne permet pas à l’axe HHS de se mettre au repos. Une étude montre par exemple que les personnes souffrant de maladies graves avaient une hypercortisolémie, la conséquence de l’activation de l’axe HHS, induite par un stress physique aigu. [7]
- L'inflammation chronique stimule la sécrétion de cortisol via des cytokines pro-inflammatoires (IL-6).
- L'hyperstimulation tardive, notamment la consommation d’excitants(caféine), l’exposition à la lumière bleue, sont des facteurs qui stimulent constamment le système nerveux autonome sympathique (mode action/combat) sans jamais activer le système nerveux parasympathique (mode repos/réparation). Conséquence : le taux de cortisol ne baisse pas.
Comment savoir si votre cortisol est déséquilibré ?
Signes possibles d’un cortisol trop élevé
Un excès de cortisol peut se manifester par :
- Des difficultés à s’endormir et des réveils nocturnes.
- Un état de fatigue malgré un sommeil suffisant ou une sensation d’être excité mais fatigué.
- Une prise de poids (accumulation abdominale) et des envies de sucres.
- Une irritabilité, des changements d’humeur et de l’anxiété.
- Des difficultés de concentration (brouillard cérébral).
- Une faiblesse musculaire.
- Des infections fréquentes ou des troubles de la cicatrisation.
Signes d’un cortisol trop bas
Un déficit en cortisol est assez rare. Il se traduit souvent par une fatigue intense, une hypotension, une perte d’appétit et une difficulté à gérer le stress.
Certaines personnes dont le système immunitaire attaque les glandes surrénales ne produisent pas assez de cortisol. On parle alors d’insuffisance surrénalienne ou de maladie d’Addison. [9]
Les limites de l’autodiagnostic
Les taux de cortisol varient naturellement tout au long de la journée. La HAS rappelle que seul un dosage orienté par un professionnel de santé (médecin généraliste, endocrinologue) peut permettre d’évaluer un déséquilibre hormonal et de poser un diagnostic.
Peut-on réduire son cortisol naturellement ?
L’objectif n’est pas de faire une détox de cortisol, mais de mettre en place des stratégies pour le réguler, notamment en soutenant le système nerveux parasympathique et en rétablissant le rythme circadien. Examinons ce que disent les études.
Sommeil, cohérence cardiaque, respiration
Des études menées chez l'homme et le rat suggèrent que la privation de sommeil pourrait activer l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, l'un des principaux systèmes neuroendocriniens de réponse au stress. Le manque de sommeil (48 h de privation totale ou 8 jours de restriction à 4 h/jour) active l’axe HHS avec des pics d’ACTH (hormone adrénocorticotrope) et de corticostérone, mais altère surtout la réponse au stress ultérieur. [10]
Des études sur la variabilité du rythme cardiaque (VRC) montrent que la respiration lente et rythmée (typiquement à 6 respirations par minute, base de la cohérence cardiaque) active rapidement le système nerveux parasympathique, ce qui est le signal physiologique le plus rapide pour réduire l’hyperactivation de l’axe HHS et favoriser une régulation du cortisol . [11]
D’autres études montrent aussi les bienfaits de la respiration diaphragmatique sur la réduction du stress physiologique et psychologique. [12]
Exposition à la lumière, activité physique modérée
L’exposition à la nature présente aussi de nombreux bienfaits. Selon une étude, sortir s’aérer et se promener dans la nature pendant 20 minutes permet d’abaisser les taux d’hormones de stress. [13]
Alimentation
Privilégier les protéines maigres, les oméga-3 (poissons, graines de lin), le magnésium, la vitamine C et éviter la caféine tardive, permettent de maintenir la glycémie stable, limitant les pics de cortisol.
Ce magnésium est d'une très grande qualité, très bonne tolérance digestive pour ma part, grâce à sa forme (bisglycinate). Je me sens bien mieux et beaucoup moins stressée, mon sommeil est également bien moins agité et j'ai la sensation de beaucoup mieux récupérer. Merci Nutripure pour la réelle qualité de vos produits !
Esther P.
Des études suggèrent que certaines plantes adaptogènes, comme l’ashwagandha chez l’humain ou la rhodiola dans des modèles animaux, peuvent améliorer la résistance au stress. [14] [15]
C’est la première fois que j’essaie cette plante, après presque 3 semaines de cure, j’en ressens les effets sur mon stress, je me sens moins anxieuse et j’arrive à me détendre plus rapidement.
Sonia M.
Pourquoi les cures “détox” n’ont aucun effet sur le cortisol ?
Les cures restrictives ou l'abus de compléments alimentaires présentés comme des produits “detox" peuvent être contre-productifs. Une restriction calorique devient un stress pour le corps, qui va augmenter son taux de cortisol pour mobiliser ses réserves d’énergie.
Les mélanges de plantes qui promettent de détoxifier peuvent aider le foie mais n’ont pas d’effets prouvés sur les niveaux de cortisol.
Ce qui peut vous aider à réguler le cortisol : conseils non exhaustifs
Quelques gestes simples du quotidien pour reprendre le contrôle du rythme jour/nuit et de votre cortisol :
- Sortez ou regardez par la fenêtre dans l'heure du réveil pour signaler à l'horloge interne que la journée commence (10 mn).
- Dînez léger et évitez la caféine après 16 h.
- Éteignez les écrans 60 minutes avant le coucher. La lumière bleue bloque la production de mélatonine et maintient l’éveil. Prenez un bon livre !
- Couchez-vous à heures fixes et dormez suffisamment.
- Installez-vous au calme et pratiquez la respiration diaphragmatique ou la cohérence cardiaque juste avant de vous coucher pour activer le système nerveux parasympathique et le préparer au sommeil.
- Méditez, faites du yoga ou de la sophrologie pour diminuer le stress.
- Pratiquez une activité physique régulière.
- Prenez soin de vous.
Conclusion
Le cortisol est une hormone essentielle à de nombreuses fonctions essentielles. On ne fait pas une “détox de cortisol”, on le régule en agissant sur ce qui influence l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, en particulier le stress, le sommeil et le rythme circadien. Grâce à des petits ajustements quotidiens, vous pouvez influencer votre production de cortisol. Ces conseils ne remplacent pas un avis médical. Toute exploration ou prise en charge d’un trouble hormonal doit se faire avec un professionnel de santé.
Physiology, Glucocorticoids
Sleep and Circadian Regulation of Cortisol: A Short Review
Reduced Cortisol Metabolism during Critical Illness
Cushing's Syndrome
Adrenal Insufficiency & Addison’s Disease
Sleep restriction alters the hypothalamic-pituitary-adrenal response to stress
A Pilot Study of the Biofeedback Training to Reduce Salivary Cortisol Level and Improve Mental Health in Highly-Trained Female Athletes
Effectiveness of diaphragmatic breathing for reducing physiological and psychological stress in adults: a quantitative systematic review
Urban Nature Experiences Reduce Stress in the Context of Daily Life Based on Salivary Biomarkers
Effects of Rhodiola rosea L. extract on behavioural and physiological alterations induced by chronic mild stress in female rats
A prospective, randomized double-blind, placebo-controlled study of safety and efficacy of a high-concentration full-spectrum extract of ashwagandha root in reducing stress and anxiety in adults