Tendinite du pied : Tout savoir sur cette inflammation douloureuse

La tendinite du pied apparaît lorsque l’un de vos tendons qui font bouger votre pied s’enflamme ou s’irrite. Vous ressentez alors une douleur vive, parfois un peu de chaleur, un léger gonflement, et cette sensation d’avoir du mal à dérouler le pas.

Ces gènes surviennent souvent à cause d’un mauvais équipement, d’un sol trop dur ou d’un effort trop brutal. Découvrez ce qui déclenche cette douleur et comment en venir à bout. En cas de symptômes persistants, demandez toujours conseil à un podologue ou à un médecin.

Les 4 causes principales : pourquoi avez-vous une tendinite du pied ?

1. Le surmenage (overuse)

Le surmenage est la raison numéro un. Une répétition excessive du même mouvement, une longue marche, l’augmentation trop rapide de l’intensité de course, une reprise du sport après une pause, surcharge vos tendons…Vos tendons s'échauffent, s'irritent, puis s'enflamment. Cette surcharge est fréquente chez les sportifs occasionnels ou après une période de sédentarité.

2. Les mauvaises chaussures

Les chaussures influencent directement la façon dont le pied absorbe les chocs.

• Chaussures trop usées : quand l’amorti disparaît, chaque pas renvoie une onde de choc dans le tendon d’Achille, la cheville et le mollet.
• Chaussures trop serrées : elles compriment les extenseurs situés sur le dessus de votre pied, ce qui provoque douleur et irritation lors de la marche.
• Chaussures trop plates : pieds nus, sandales plates ou sneakers minimalistes augmentent les tensions sur la voûte plantaire et le tendon d’Achille, surtout si vous n’êtes pas habitué.

3. Le terrain (surfaces dures)

Courir ou marcher longtemps sur des surfaces dures comme le bitume ou le béton multiplie l’intensité des impacts. Votre pied n’a pas le temps d’absorber correctement les vibrations, qui remontent jusqu’à votre cheville et votre mollet.

À la longue, cela crée une sur-sollicitation des tendons, en particulier du tendon d’Achille et des fibulaires. Les terrains souples (sentiers, chemins forestiers, pelouse) réduisent nettement ce stress mécanique !

4. La morphologie (biomécanique)

Votre morphologie naturelle influence directement la façon dont vos tendons travaillent :

• Pieds plats : le pied manque d’arche et s’affaisse légèrement vers l’intérieur. Le tendon tibial postérieur doit compenser, ce qui peut créer une tendinopathie interne.
• Pieds creux: l’arche est très haute, ce qui rigidifie les appuis et augmente la tension sur les fibres et le tendon d’Achille.
• Cheville instable : après une entorse, par exemple, certains tendons travaillent davantage pour stabiliser le pied, augmentant le risque d’inflammation.

Ces particularités ne sont pas des défauts, mais elles nécessitent un équipement et une pratique adaptés.

Les différents types de tendinites du pied (où est la douleur ?)

Selon la zone touchée, la tendinite du pied ne provoque pas les mêmes sensations ni les mêmes difficultés à marcher. Identifier l’emplacement précis de la douleur aide à comprendre quel tendon est concerné, et donc quel traitement sera le plus efficace.

Sur le dessus (extenseurs)

La douleur apparaît lorsque vous relevez le pied ou que vous pliez les orteils vers vous.

Dans la majorité des cas, cette irritation vient d’un laçage trop serré qui comprime les tendons extenseurs. Les chaussures rigides ou neuves peuvent aussi accentuer la pression.

Sur le côté interne (tibial postérieur)

La douleur se situe le long de la malléole interne, parfois jusqu’à votre voûte plantaire. Ce type de tendinopathie est fréquent chez les personnes ayant les pieds plats, car le tibial postérieur doit compenser l’affaissement de l’arche pour stabiliser la cheville.

Sur le côté externe (fibulaires)

La gêne se manifeste sur la malléole externe, notamment lors de la marche sur terrain irrégulier. Ici, l’origine est souvent une instabilité de cheville. Après des entorses répétées, les fibulaires travaillent davantage pour maintenir l’équilibre, jusqu’à s’enflammer…

À l'arrière ou dessous

Une douleur située derrière le mollet, au tendon d’Achille, suggère une surcharge ou un étirement excessif du tendon. Dans ce cas il s’agit plutôt d’une tendinite de la cheville . Si la douleur est plutôt sous votre pied, notamment au niveau du talon, il s’agit peut-être d’une inflammation plantaire (fasciite).

Comment diagnostiquer et traiter une tendinite du pied ?

Le diagnostic

Diagnostiquer une tendinite du pied repose d’abord sur un examen clinique. Le médecin ou le podologue observe votre posture, évalue votre mobilité, puis palpe le tendon douloureux pour vérifier la localisation précise de la douleur, la présence d’un épaississement ou d’une réaction inflammatoire.

Cette étape est essentielle. Selon la revue Tendinopathies of the Foot and Ankle, le diagnostic clinique identifie la majorité des tendinopathies du pied et de la cheville, grâce à l’inspection visuelle, aux tests fonctionnels et à la palpation ciblée. [1]

Lorsque les symptômes persistent ou que le diagnostic doit être confirmé, une échographie est recommandée. L’étude souligne qu’il s’agit de l’examen d’imagerie le plus pertinent, car elle observe en temps réel l’épaisseur du tendon, son état inflammatoire, une éventuelle fissure ou un conflit mécanique.

Le traitement "classique" (approche podologique)

Sa prise en charge commence presque toujours par du repos relatif. Il faut réduire ou stopper temporairement l’activité qui provoque la douleur, afin de laisser à votre tendon le temps de se calmer. Cette phase s’accompagne souvent de glaçage, utile pour limiter l’œdème et l’inflammation lors des premiers jours.

Vient ensuite la kinésithérapie. Les exercices ciblés renforcent les muscles du pied, du mollet et de la cheville, améliorant la stabilité et la capacité du tendon à supporter la charge.

Un essai randomisé contrôlé (Posterior Tibial Tendon Dysfunction With Orthoses and Resistive Exercise, 2009) montre que la combinaison orthèses + exercices de renforcement améliore la douleur, la fonction et la stabilité du pied. [2] Les semelles orthopédiques, en corrigeant la biomécanique (notamment en cas de pieds plats ou pieds creux), déchargent le tendon et réduisent les contraintes responsables de l’inflammation.

Prévention : comment éviter la récidive ?

La prévention repose avant tout sur une gestion adaptée de la charge d’entraînement. La revue systématique Preventive Interventions for Tendinopathy montre clairement que les principaux facteurs déclencheurs et un risque majeur de récidive sont :

• Les erreurs de charge ;
• L’augmentation trop rapide du volume ;
• L’intensité excessive ;
• L’ absence de récupération.

Ajuster progressivement l’effort et laisser au tendon le temps de s’adapter reste donc la mesure la mieux étayée.

D’autre part, l’étude souligne l’importance du renforcement musculaire des membres inférieurs.

Enfin, la revue met en avant le rôle du matériel, notamment des chaussures. Des chaussures inadéquates ou trop usées modifient la répartition des forces et augmentent le stress sur les tendons du pied et de la cheville.

Ne pas ignorer la douleur : agir tôt pour éviter la récidive

La tendinite du pied est un signal d’alerte mécanique que votre corps envoie lorsque vos tendons sont trop sollicités ou mal accompagnés. Ignorer la douleur ou “marcher dessus” en espérant que cela passe ne fait souvent qu’aggraver l’inflammation. La guérison repose sur une prise en charge mixte, combinant repos adapté, renforcement, correction biomécanique et bonnes habitudes de charge. En écoutant vos sensations et en ajustant vos pratiques, vous pouvez non seulement soulager la douleur, mais aussi prévenir les récidives. Cela vaut aussi pour une tendinite de Quervain ou d'une tendinite de la cheville.