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Aérophagie : prévenir et soulager l’excès d’air dans votre système digestif

Ce qu'il faut retenir
L’aérophagie, souvent liée au stress et à nos habitudes alimentaires, se soulage grâce à une respiration consciente et contrôlée, une alimentation adaptée et une meilleure hygiène de vie.
Aérophagie :  prévenir et soulager l’excès d’air dans votre système digestif
Publié le 15/10/2025 - Temps de lecture 9 min

Ballonnements, éructations à répétition, sensation de ventre gonflé… Ces désagréments digestifs sont souvent liés à l’aérophagie, un trouble bénin mais inconfortable qui résulte d’une ingestion excessive d’air. Si ce phénomène est courant, il peut vite devenir gênant au quotidien, surtout après les repas ou lors de périodes de stress.

L’aérophagie touche aussi bien les personnes stressées que celles qui mangent trop vite, parlent en mangeant ou consomment certains aliments fermentescibles. Pourtant, de simples ajustements de votre hygiène de vie peuvent suffire à en réduire les symptômes.

Dans cet article, nous vous aidons à comprendre les mécanismes de l’aérophagie, à identifier ses causes, ses signes et surtout à découvrir des solutions naturelles et efficaces pour retrouver une digestion digne de ce nom.

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Aérophagie : définition et repères essentiels

L’aérophagie désigne l’ingestion involontaire d’air lors de la déglutition, un phénomène tout à fait normal lorsqu’il reste modéré. En moyenne, nous avalons entre 2 et 4 litres d’air par jour, dont une partie est éliminée naturellement par les éructations ou les flatulences. Mais lorsque cet air s’accumule dans l’estomac ou les intestins, il provoque des ballonnements, douleurs abdominales et inconfort digestif.

Si vous en êtes victimes, ne soyez pas inquiets, ce trouble est fréquent. Près de 15 à 20 % des adultes présenteraient des symptômes d’aérophagie de manière régulière. Il s’agit d’un désordre bénin, mais qui peut affecter la qualité de vie, le sommeil ou même l’humeur lorsqu’il devient chronique.

Le saviez-vous ?
Le terme “aérophagie” vient du grec aêr (air) et phagein (manger). Littéralement, il signifie “manger de l’air”.

Pour bien comprendre l’aérophagie, il faut distinguer ce trouble d’autres affections digestives comme le syndrome du côlon irritable ou la dyspepsie fonctionnelle, qui partagent certains symptômes mais reposent sur des mécanismes différents.

Type de trouble

Origine principale

Symptômes dominants

Traitement privilégié

Aérophagie

Ingestion d’air

Ballonnements, éructations

Rééducation, probiotiques

Syndrome du côlon irritable

Hypersensibilité intestinale

Douleurs, alternance diarrhée/constipation

Alimentation FODMAP, gestion du stress

Dyspepsie fonctionnelle

Ralentissement gastrique

Lourdeurs, nausées, reflux

Régulation du rythme alimentaire

Causes de l’aérophagie : ce qui fait avaler trop d’air

Elle survient lorsque vous avalez plus d’air que votre système digestif ne peut en éliminer naturellement. Cet excès d’air peut provenir de multiples facteurs, souvent combinés, qui perturbent l’équilibre entre ingestion et évacuation.

Habitudes de vie et comportements quotidiens

Oui, sans le savoir certains gestes du quotidien peuvent trahir. Vous êtes plus susceptible d’avaler de l’air si vous mangez trop vite, parlez en mangeant, mâchez des chewing-gums, ou buvez à la paille. Ces comportements augmenteraient la fréquence des déglutitions, favorisant ainsi l’entrée d’air dans l’estomac.

Stress, anxiété et respiration inadaptée

Lorsque vous êtes stressé ou en situation d’anxiété, votre respiration devient souvent plus superficielle et buccale. Ce type de respiration favorise l’entrée d’air dans le tube digestif.

Selon une étude qui compare l’aérophagie et la dyspepsie, près de 19 % des patients souffrant d’aérophagie chronique présentent un profil anxieux, contre 6 % pour ceux atteints de dyspepsie fonctionnelle. [1]

Alimentation et boissons gazeuses

Certains aliments ou boissons accentuent le phénomène. Les boissons gazeuses telles que les sodas, la bière ou l’eau pétillante libèrent du dioxyde de carbone, qui s’ajoute à l’air déjà avalé.

De même, les aliments riches en fibres fermentescibles (FODMAPs), comme les oignons, choux, lentilles ou pommes, sont connus pour favoriser la production de gaz intestinaux, amplifiant la sensation de gonflement.


Autres causes physiologiques

Certaines pathologies peuvent aussi accentuer l’aérophagie. Un reflux gastro-œsophagien (RGO), une rhinite chronique, ou le port d’une prothèse dentaire mal ajustée peuvent perturber la déglutition et augmenter la quantité d’air avalé.


Symptômes : reconnaître une crise d’aérophagie

Une crise se manifeste lorsque la quantité d’air présente dans votre estomac ou vos intestins devient excessive, provoquant une sensation de gonflement parfois très inconfortable. Ces épisodes peuvent survenir après un repas, un moment de stress ou même sans cause apparente.

Les signes les plus courants sont facilement identifiables :

  • Ballonnements abdominaux : votre ventre semble tendu, dur, parfois douloureux au toucher. [2]
  • Éructations fréquentes (rots) : elles surviennent pour évacuer l’air accumulé dans l’estomac. [2]
  • Flatulences excessives, souvent accompagnées de bruits intestinaux (borborygmes). [2]
  • Sensation de pesanteur ou de gêne sous les côtes, surtout après avoir mangé.
  • Douleurs abdominales diffuses, sans cause organique identifiable. [2]
  • Inconfort thoracique ou palpitations légères, parfois confondues avec des symptômes cardiaques.
  • Essoufflement léger ou oppression liée à la distension du diaphragme par l’air emprisonné.
  • Troubles du sommeil ou irritabilité, liés à la gêne persistante.

Que faire dès les premiers signes d’aérophagie ?

Lorsque les premiers signes apparaissent (ventre tendu, éructations à répétition, sensation de pression sous les côtes), vous pouvez soulager vos symptômes en quelques gestes simples, sans médicament.

Commencez par ralentir votre respiration. Inspirez profondément par le nez, puis expirez lentement par la bouche en laissant votre ventre se relâcher. Cette respiration diaphragmatique, validée par une étude scientifique de 2018 diminue la tension abdominale et réduit les symptômes digestifs. [3]

Ensuite, bougez doucement.
Une courte marche de 5 à 10 minutes après le repas favorise la vidange gastrique et la mobilité intestinale. [4]

Évitez en revanche de vous allonger, car cette position empêche l’air de remonter naturellement vers l’œsophage et accentue la gêne.

Si la pression se fait encore sentir, quelques ajustements simples peuvent aider :

  • Desserrez vos vêtements pour réduire la compression abdominale.
  • Buvez lentement une boisson tiède, comme une tisane au fenouil, à la menthe poivrée ou au gingembre, qui auraient des propriétés carminatives.
  • Pratiquez un auto massage abdominal doux, en effectuant des cercles dans le sens des aiguilles d’une montre. Cette technique pourrait améliorer la circulation intestinale et réduire la distension.

Enfin, bannissez temporairement les boissons gazeuses et le chewing-gum, véritables pièges à air, qui aggravent les crises.

Prévenir l’accumulation d’air à travers votre hygiène de vie

Commencez par manger lentement et en pleine conscience. Petit déjeuner, déjeuner, dîner… Prenez le temps de bien mâcher chaque bouchée, de poser vos couverts entre deux bouchées et d’éviter de parler en mangeant. Ce rythme plus calme diminue le nombre de déglutitions d’air. Hydratez-vous régulièrement, mais intelligemment. Préférez l’eau plate à température ambiante aux boissons gazeuses.

Le saviez-vous ?
Manger sans distraction (ni télévision, ni téléphone) pourrait réduire jusqu’à 30 % la vitesse d’ingestion et donc limiter la quantité d’air avalée.

Pensez également à bouger après vos repas. Une courte marche de 10 à 15 minutes stimule la motricité intestinale et aide à évacuer l’air emprisonné.

Ensuite, veillez à votre respiration, que ce soit au travail ou dans vos activités du quotidien. Inspirez par le nez et laissez votre ventre se gonfler. Comme démontré auparavant, cette respiration diaphragmatique aide à réguler la pression abdominale et à limiter la déglutition d’air. Elle se révèle particulièrement bénéfique après les repas ou en période de stress.

Enfin, prenez soin de votre équilibre émotionnel. Le stress est l’un des plus grands déclencheurs d’aérophagie. Pratiquer la respiration lente, la cohérence cardiaque ou le yoga permet de rétablir un cycle respiratoire plus harmonieux.

Alimentation : ce qui aggrave ou soulage l’aérophagie

Les aliments qui aggravent

  • Boissons gazeuses, bières et eaux pétillantes : elles libèrent du dioxyde de carbone qui s’ajoute à l’air avalé.
  • Chewing-gums et bonbons durs : ils augmentent les déglutitions d’air et stimulent artificiellement la production de salive.
  • Légumineuses et crucifères (lentilles, haricots, pois chiches, choux, brocoli) : riches en fibres fermentescibles (FODMAPs), elles génèrent du gaz dans le côlon.
  • Aliments riches en graisses : ils ralentissent la vidange gastrique, prolongeant la sensation de lourdeur.
  • Produits laitiers (chez les personnes sensibles au lactose) : la fermentation du lactose non digéré accentue les ballonnements.
  • Repas copieux ou avalés rapidement : ils entraînent une ingestion excessive d’air et une distension de l’estomac.

Les aliments qui soulagent

  • Le fenouil : ses composés (anéthol et fenchone) possèdent des propriétés carminatives. [5]
  • Le gingembre : il stimule la motricité gastrique et diminue la pression abdominale. De nombreuses études soulignent ses effets positifs sur la vidange gastrique. [6]
  • La menthe poivrée : grâce à son menthol, elle détend les muscles intestinaux et facilite l’évacuation des gaz. [7]
  • Les tisanes digestives (camomille, par exemple) : elles apaisent les spasmes intestinaux et facilitent l’élimination de l’air. [8]
  • Les probiotiques : en rééquilibrant votre flore intestinale, ils favorisent une digestion plus harmonieuse et limitent la production de gaz. [9]
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Quand consulter ? Signaux d’alerte et examens

Dans la majorité des cas, l’aérophagie est bénigne et se corrige facilement par des ajustements alimentaires et comportementaux. Cependant, certains symptômes doivent vous alerter : ils peuvent révéler une affection digestive sous-jacente nécessitant un avis médical.

Consultez sans tarder votre médecin si vous observez :

  • Des douleurs abdominales intenses ou persistantes, qui ne cèdent pas malgré les mesures d’hygiène de vie.
  • Une perte de poids inexpliquée, supérieure à 5 % en quelques semaines.
  • Des nausées ou vomissements récurrents, surtout s’ils surviennent après avoir mangé.
  • Des troubles du transit inhabituels (diarrhée, constipation prolongée, alternance des deux).
  • Des éructations ou ballonnements accompagnés de reflux acides ou de brûlures derrière le sternum, signes possibles d’un reflux gastro-œsophagien (RGO).
  • La présence de sang dans les selles ou des selles très foncées (méléna).
  • Une gêne respiratoire ou thoracique importante, pouvant indiquer une distension excessive du diaphragme.

Ces signaux nécessitent une évaluation clinique afin d’écarter d’autres troubles comme une hernie hiatale, un ulcère gastrique, un syndrome du côlon irritable ou encore une intolérance alimentaire.

Votre médecin pourra vous orienter vers des examens complémentaires :

  • Une fibroscopie ou gastroscopie pour observer la muqueuse de l’estomac et de l’œsophage.
  • Une manométrie œsophagienne ou une impédance pH-métrie pour analyser la déglutition et la présence de reflux.
  • Une échographie ou un scanner abdominal en cas de suspicion de distension ou de pathologie organique.
  • Un test respiratoire à l’hydrogène si votre praticien suspecte une intolérance au lactose ou une fermentation intestinale excessive.

Conclusion

L’aérophagie, bien qu’inoffensive dans la majorité des cas, peut devenir très gênante lorsqu’elle s’installe au quotidien. En adoptant une alimentation adaptée, une respiration consciente et une meilleure gestion du stress, vous pouvez considérablement réduire la quantité d’air ingérée et retrouver un confort digestif durable. Si malgré ces ajustements les symptômes persistent ou s’aggravent, une consultation médicale s’impose pour écarter toute cause sous-jacente. Prenez soin de votre digestion : un ventre apaisé, c’est un esprit plus serein.

FAQ sur l’aérophagie

Respirez lentement par le nez, massez doucement votre ventre dans le sens des aiguilles d’une montre et marchez quelques minutes : ces gestes simples favorisent l’évacuation naturelle de l’air.

Les siméthicones ou charbons actifs peuvent soulager temporairement les ballonnements, mais ils ne traitent pas la cause.

Il est tout à fait normal d’émettre 10 à 20 flatulences et 3 à 5 éructations par jour, selon votre alimentation et votre microbiote intestinal.

Rarement, mais si elle s’accompagne de douleurs, perte de poids ou troubles du transit persistants, elle peut révéler un autre trouble digestif et nécessite une consultation médicale.

Références :
[5]

The effect of a fennel seed extract on the STAT signaling and intestinal barrier function

[6]

Effects of ginger on gastric emptying and motility in healthy humans

[7]

Review article: The physiologic effects and safety of Peppermint Oil and its efficacy in irritable bowel syndrome and other functional disorders

[8]

The effect of chamomile on flatulence after the laparoscopic cholecystectomy: A randomized triple-blind placebo-controlled clinical trial

[9]

A randomized controlled trial of a probiotic combination VSL# 3 and placebo in irritable bowel syndrome with bloating

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