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Asthénie : comprendre et soulager cette fatigue qui ne passe pas

Ce qu'il faut retenir
Fatigué dès le réveil, sans raison apparente ? Même après une nuit complète, votre énergie semble vous échapper. Impossible de retrouver votre vitalité ? Vous êtes peut-être victime d'asthénie.
Asthénie : comprendre et soulager cette fatigue qui ne passe pas
Publié le 23/07/2025 - Temps de lecture 10 min

Derrière votre fatigue intense persistante se cache peut-être un trouble souvent méconnu : l’asthénie. Bien plus qu’une simple lassitude, elle peut révéler un déséquilibre profond. D’où vient-elle ? Comment la reconnaître, et surtout, comment retrouver votre forme ? Dans cet article, découvrez ce qu’est réellement l’asthénie, comment la reconnaître, l’identifier, et surtout, comment agir pour retrouver votre énergie durablement.

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Qu’est-ce que l’asthénie ?

L’asthénie désigne un état d’épuisement physique et mental persistant, sans lien direct avec un effort particulier et non soulagé par le repos. Elle ne se réduit pas à une simple sensation de fatigue passagère : il s’agit d’un véritable syndrome clinique, fréquemment rencontré dans de nombreuses affections, qu’elles soient somatiques, neurologiques ou infectieuses. 

Selon une étude, l'asthénie constitue à l’origine un mécanisme de protection face à l’épuisement énergétique de l’organisme, mais elle peut évoluer vers une forme pathologique et invalidante. 

Dans certains cas, elle précède même l’apparition d’un syndrome de fatigue chronique, à médiation immunitaire. [1]

Plus qu’une simple fatigue : un épuisement durable non soulagé par le repos

Contrairement à la fatigue ordinaire, l’asthénie se distingue par un épuisement profond, persistant, et non soulagé par le sommeil. 

Selon une étude, l’asthénie implique souvent un sommeil non réparateuret une sensation de malaise après le moindre effort physique ou mental. Autrement dit, même après une nuit complète de sommeil, la personne asthénique se réveille vidée de toute énergie.

Cette fatigue « pénible » peut apparaître sans activité particulière et se prolonger au-delà de six mois. C’est ce qui la distingue radicalement d’un simple coup de fatigue passager. Elle s’accompagne souvent de troubles de l’humeur ou de la concentration. 

Dans ce contexte, l’asthénie n’est plus un symptôme banal : elle devient le signe d’un dysfonctionnementplus profond, qu’il soit organique, psychique ou multifactoriel. [2]

La différence avec la fatigue musculaire ou la somnolence

L’asthénie ne doit pas être confondue avec d’autres formes de fatigue, comme la fatigue musculaire ou la somnolence. Si elle se traduit elle aussi par une sensation de baisse d’énergie, sa nature est bien différente.

D’un côté, la fatigue musculaire, appelée aussi fatigabilité, désigne une diminution mesurable des performances physiques après des activités : perte de force, tremblements, ralentissement des gestes. Elle disparaît généralement avec la pause. 

À l’inverse, l’asthénie est une fatigue subjective, persistante, qui ne s’explique pas toujours par une activité physique intense, et ne s’atténue pas nécessairement après une période de récupération.

De l’autre, la somnolence correspond à une envie irrépressible de dormir, souvent liée à une dette de sommeil ou à des troubles du rythme veille-sommeil. Elle peut se manifester par des endormissements involontaires ou une baisse de vigilance diurne. À la différence de l’asthénie, elle implique un besoin accru de sommeil, et peut disparaître après une sieste ou une nuit réparatrice. [3]

Le lien avec la fatigue intense : quand un symptôme devient un syndrome

L’asthénie ne se résume pas à un simple coup de mou. Lorsqu’elle s’installe dans la durée, au-delà de six mois, qu’elle impacte significativement le quotidien, elle peut signaler un trouble plus profond. On parle alors de fatigue intense, une condition qui dépasse largement la fatigue ordinaire.

Une revue scientifique décrit le syndrome de fatigue chroniquecomme une forme sévère d’asthénie prolongée, associée à des troubles du sommeil, des douleurs diffuses et des difficultés cognitives. Ce n’est plus seulement une fatigue, mais un état pathologique global. [4]

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Les différents types d’asthénie et leurs caractéristiques

L’asthénie n’est pas un phénomène uniforme. Elle peut prendre des formes diverses selon ses origines, sa durée ou son intensité. Sa classification permet une meilleure compréhension du trouble et oriente les stratégies de prise en charge.

L’asthénie fonctionnelle ou réactionnelle

L’asthénie fonctionnelle, parfois qualifiée de réactionnelle, survient sans cause organique identifiable. Elle est fréquemment liée à un stress chronique, un rythme intense, un manque de sommeil ou des événements psychologiquement éprouvants.

Elle touche plus souvent les adultes actifs et peut évoluer vers une fatigue chronique si elle est négligée. Ce type d’asthénie est fréquent après un burn-out ou dans le cadre d’un syndrome d’épuisement professionnel.

L’asthénie organique

L’asthénie organique est liée à une pathologie identifiable. Elle peut être le symptôme inaugural ou persistant de nombreuses affections : infections (mononucléose, COVID-19 long), maladies endocriniennes (hypothyroïdie), anémie, cancer, maladies auto-immunes, etc.

Dans ces cas, la fatigue est souvent intense, prolongée, et peut persister même lorsque la maladie sous-jacente est traitée, ce qui souligne la complexité de son mécanisme.

La distinction entre asthénie physique et psychique 

Il est essentiel de différencier l’asthénie d’origine physique, où le corps semble épuisé, de l’asthénie d’ordre psychique, plus diffuse et difficile à quantifier.

L’asthénie physique se manifeste par unefatigue corporelle, souvent aggravée par l’effort, et peut être soulagée par le sommeil. Elle accompagne généralement une pathologie somatique identifiable.

À l’inverse, la psychasthénie se caractérise par une lassitude mentale, une perte de motivation, des troubles de la concentration ou une sensation de vide intérieur. Elle est fréquente dans les troubles anxieux, les états dépressifs ou le stress chronique, et résiste souvent au simple sommeil. [5]

Quelles sont les causes spécifiques de l’asthénie ?

L’asthénie peut découler de multiples causes, parfois isolées, souvent associées. Identifier l’origine précise est importante pour adapter la prise en charge et améliorer la qualité de vie.

L’asthénie post-infectieuse

Certaines infections, même bénignes au départ, peuvent laisser une fatigue intense bien après la disparition des symptômes. 

Ce phénomène est bien documenté dans le cas de la grippe, de la mononucléose infectieuse, de la maladie de Lyme ou encore du Covid-19. 

Le virus d’Epstein-Barr, responsable de la mononucléose, estl’un des agents les plus fréquemment impliqués. [6]

Vous avez l’impression que votre corps met des semaines, voire des mois à se remettre, avec des coups de fatigue soudains, une perte d’endurance et un besoin accru de repos.

Les maladies endocriniennes et métaboliques

Les maladies endocriniennes et métaboliques sont des causes majeures d’asthénie. 

Une étude recense plusieurs pathologies hormonales associées à la fatigue chronique, notamment l’hypothyroïdie, l’hyperthyroïdie, l’insuffisance surrénalienne, l’hypopituitarisme et l’hyperparathyroïdie. [7]

À cela s’ajoutent des troubles métaboliques comme le diabète de type 1 et 2, l’hypercalcémie ou les dyslipidémies. [8]

Ces déséquilibres affectent la production d’énergie, le métabolisme cellulaire et l’équilibre électrolytique, entraînant une fatigue qui persiste malgré le repos.

Ces pathologies sont souvent silencieuses au début, et l’asthénie peut en être le premier signe, soulignant l’importance d’un bilan biologique en cas de fatigue inexpliquée.

Les maladies chroniques

Les maladies chroniques représentent une cause majeure d’asthénie persistante. Elles perturbent durablement l’équilibre de l’organisme, mobilisant ses ressources physiques et psychiques : 

  • les cancers et les traitements anticancéreux, certains traitements (chimiothérapie, immunosuppresseurs) aggravent encore cette fatigue. [9]

  • les maladies respiratoires, [10] 

  • les maladies rénales ou auto-immunes, [11]

  • les pathologies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus. [12]

Ces affections imposent un stress inflammatoire ou oxydatif constant, qui épuise l’organisme.

 

L’asthénie d’origine neurologique ou musculaire

Certaines maladies affectant le système nerveux ou musculaire peuvent être à l’origine d’une asthénie persistante. 

C’est notamment le cas de la sclérose en plaques ou de la myasthénie, deux pathologies chroniques qui perturbent la transmission des signaux entre le cerveau et les muscles. 

Résultat : une fatigue intense, parfois même au repos, sans lien direct avec l’effort. 

Une étude menée sur 155 patients atteints de sclérose en plaques a révélé que l’asthénie concernait 22 % des cas et pouvait être associée à des marqueurs d’immunoactivation spécifiques. [13]

La psychasthénie : un symptôme majeur de la dépression et des troubles anxieux

Parmi les causes psychiques de l’asthénie, la psychasthénie occupe une place à part. Cette fatigue mentale persistante, souvent accompagnée d’anxiété, de ruminations ou de troubles de l’humeur, est un symptôme fréquent dans les états dépressifs. 

Une étude menée auprès de 1593 patients en soins primaires a mis en évidence une association marquée entre fatigue prolongée, anxiété et dépression. Elle montre aussi que la fatigue mentale constitue un facteur distinct, indépendant de la détresse psychologique. [14]

Comment le médecin pose-t-il le diagnostic de l’asthénie ?

L’interrogatoire médical pour caractériser précisément la fatigue

Le médecin commence par vous poser des questions précises :

  • Depuis combien de temps êtes-vous fatigué ?
  • Quelles sont les situations qui aggravent ou soulagent cette fatigue ?
  • Est-elle plutôt physique ou mentale ?

Ce dialogue permet déjà de différencier une asthénie réactionnelle d’une pathologie sous-jacente.

L’utilisation d’échelles d’évaluation

Parmi les plus utilisés, la Chalder Fatigue Scale a montré une bonne capacité à identifier une fatigue pathologique, y compris en soins primaires. Cette échelle aide aussi à faire la différence entre une fatigue passagère et une asthénie chronique. [14] 

Plus récemment, la Multidimensional Chronic Asthenia Scale (MCAS), développée en français, permet d’analyser en détail les dimensions cognitives, émotionnelles et physiques de la fatigue. Ces échelles jouent un rôle essentiel pour orienter les examens complémentaires et poser un diagnostic précis. [15] 

Les examens complémentaires pour rechercher une cause organique

Des analyses biologiques sont souvent prescrites :

  • Numération sanguine
  • Bilan thyroïdien
  • Dosage de la vitamine D, du fer, du magnésium
  • Glycémie

En fonction de vos symptômes, des examens plus poussés peuvent être demandés.

Traitements : comment soigner et prendre en charge l’asthénie ?

Le traitement de la cause : l’étape prioritaire et indispensable

Avant tout, il faut identifier et traiter la cause sous-jacente.

Si une infection, une carence ou une maladie chronique est en jeu, c’est là qu’il faut agir en premier.

Dans le cas d’une asthénie réactionnelle, c’est l’environnement et le stress chronique qu’il faut réajuster.

La prise en charge de l’asthénie fonctionnelle

Si votre asthénie est liée à un stress chronique ou une surcharge mentale, plusieurs outils peuvent vous aider :

  • Thérapie comportementale ou soutien psychologique
  • Méditation pour dorrmir, sophrologie, cohérence cardiaque
  • Rééquilibrage de votre rythme de vie : sommeil, pauses, temps de récupération

L’hygiène de vie comme soutien : sommeil, nutrition ciblée et activité physique adaptée

Pour combattre l’asthénie, adopter une hygiène de vie équilibrée est essentiel.

  • Dormez suffisamment, à heures régulières, en respectant votre rythme biologique.
  • Bougez doucement mais régulièrement : la marche, le yoga, le pilate aident à relancer l’énergie sans épuiser.
  • Adoptez une alimentation riche en micronutriments, pour soutenir vos besoins physiologiques.

Dans ce cadre, certains compléments alimentaires peuvent apporter un coup de pouce : 

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  • Multivitamines : un apport équilibré en vitamines B, C, D, et en minéraux (zinc, sélénium, fer) permet de soutenir les fonctions immunitaires et métaboliques.
  • Magnésium en poudre: idéal pour réduire l’irritabilité, les tensions nerveuses et soutenir la récupération musculaire.

Ces solutions ne remplacent pas un traitement médical, mais peuvent constituer un soutien naturel utile dans une approche globale.

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Les traitements médicamenteux symptomatiques sont-ils efficaces ?

Certains médicaments sont proposés lorsque l’asthénie persiste sans cause clairement identifiée.

Ce sont les traitements dits « anti-asthéniques ».

Les plus étudiés sont les psychostimulants, comme le méthylphénidate, utilisés dans des situations bien précises, notamment en soins palliatifs ou en oncologie. Ils peuvent offrir un soulagement temporaire, mais leurs effets secondaires, notamment cardiovasculaires, imposent une vigilance stricte. [16]

Aujourd’hui, les données manquent pour confirmer une efficacité durable. Ces traitements ne sont donc pas systématiquement recommandés en première intention, surtout si l’objectif est de soutenir votre vitalité sur le long terme.

Conclusion

L’asthénie peut sembler invisible, difficile à expliquer, mais elle mérite d’être prise au sérieux. Ce n’est pas « dans votre tête » : votre corps envoie un signal, qu’il soit physique ou psychique. En identifiant la cause, en adaptant votre mode de vie et en appliquant les bons principes (nutrition, repos, soutien émotionnel, compléments alimentaires), vous pouvez retrouver progressivement votre énergie.

Références :
[4]

Chronic fatigue syndrome: aetiology, diagnosis and treatment

[5]

[Asthenia, mental fatigue and cognitive dysfunction]

[6]

Persisting illness and fatigue in adults with evidence of Epstein-Barr virus infection

[7]

[Endocrine and other medical causes of abnormal fatigability]

[8]

Fatigue in Women with Type 2 Diabetes

[9]

Cancer Fatigue

[10]

Fatigue is highly prevalent in patients with COPD and correlates poorly with the degree of airflow limitation

[11]

Fatigue in CKD

[12]

Fatigue in rheumatic diseases

[13]

Modalities of fatigue in multiple sclerosis: correlation with clinical and biological factors

[14]

Measuring fatigue in clinical and community settings

[15]

Psychometric validation of the French Multidimensional Chronic Asthenia Scale (MCAS) in a sample of 621 patients with chronic fatigue

[16]

Use of methylphenidate in palliative patients with asthenia: a review

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