Le manque d’énergie est un symptôme banal qui peut avoir de nombreuses causes. Lorsqu’il est associé à un faible taux de plaquettes sanguines, appelé aussi thrombopénie ou thrombocytopénie, il doit être pris au sérieux. Une fatigue intense peut en effet être le signe d’une maladie sous-jacente ou signaler une altération de la production des cellules sanguines au niveau de la moelle osseuse. Cet article est destiné à clarifier le lien entre des plaquettes basses et la fatigue et à en analyser les causes possibles.
Qu’est-ce que la thrombopénie ?
Ce terme médical désigne un faible taux de plaquettes, soit moins de150 000 par mm³ de sang circulant. Une baisse anormale peut provoquer différents problèmes de santé allant de saignements légers ou des ecchymoses, à des complications plus graves comme des hémorragies internes. [1]
Quel est le rôle des plaquettes sanguines dans l'organisme ?
Les plaquettes sanguines, ou thrombocytes, sont de petites cellules sanguines sans noyau produites par la moelle osseuse à partir des mégacaryocytes.
Leur fonction principale est d’assurer l'hémostase, c'est-à-dire le processus de coagulation du sang.
Elles jouent un rôle essentiel pour stopper les saignements en s'agrégeant au site d'une lésion vasculaire pour former un clou plaquettaire, première étape de la cicatrisation et de la prévention des saignements.
Quand considère-t-on que les plaquettes sont trop basses ?
Un taux normal de plaquettes se situe entre 150 000 et 450 000 par mm³ de sang (150 g/l à 450 g/l). On parle de thrombopénie ou de faible taux de plaquettes lorsque la numération plaquettaire dans la prise de sang chute en dessous de 150 000 par microlitre (μL).
La fatigue peut-elle faire baisser les plaquettes ?
La fatigue ressentie en cas de thrombopénie n’est pas un effet direct du manque de plaquettes en lui-même, car les thrombocytes ne transportent pas l’oxygène. Ce rôle est assuré par les globules rouges.
La fatigue : un symptôme fréquent de la cause sous-jacente
Un état d’épuisement peut être le signal annonciateur d’une pathologie sous-jacente. En effet, de nombreuses maladies et conditions affectant le taux de plaquettes peuvent provoquer une fatigue intense.
Par exemple, les infections virales (comme la grippe ou la mononucléose), les maladies auto-immunes ou certains cancers (comme la leucémie ou les lymphomes) peuvent entraîner à la fois une thrombopénie et un affaiblissement persistant.
La fatigue est alors un symptôme généralisé de la maladie, et n’est pas due spécifiquement aux plaquettes basses.
La thrombocytopénie accompagne souvent d’autres perturbations sanguines impliquant les cellules de la moelle osseuse, notamment en cas d’anémie (faible taux d’hémoglobine ou de globules rouges) qui provoque un état de faiblesse intense.
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Comment une maladie affectant les plaquettes peut épuiser le corps ?
Lorsqu'une pathologie affecte la production des plaquettes ou entraîne leur destruction accélérée, elle perturbe l'équilibre normal de l'organisme.
Le corps se mobilise pour combattre une infection, gérer une inflammation chronique, ou faire face à la prolifération de cellules anormales (dans le cas de certains cancers). Ces processus énergivores sont sources d’affaiblissement.
Dans le cas de thrombopénie sévère entraînant des saignements chroniques ou importants (par exemple au niveau gastro-intestinal ou des règles abondantes), elle peut conduire à une anémie ferriprive.
L'anémie, caractérisée par un faible taux de globules rouges et donc un manque d'oxygène transporté dans le corps, est une cause majeure de fatigue et d'essoufflement. Une numération formule sanguine complète permet d'évaluer à la fois les plaquettes, les globules rouges et les globules blancs.
Une étude a d’ailleurs mis en lumière l’impact de la thrombopénie immunitaire sur la qualité de vie. La fatigue est le symptôme le plus fréquent et le plus grave selon les patients, nécessitant une prise en charge adaptée. [3]
Les autres symptômes à surveiller en cas de plaquettes basses
Un faible taux de plaquettes peut se manifester par d’autres signes liés à son rôle essentiel dans la coagulation. Il est important de savoir les reconnaître.
Les signes cutanés : bleus et petits points rouges
L'un des signes les plus courants signifiant que vos plaquettes sont basses est l'apparition d'ecchymoses (bleus) spontanées ou d'hématomes, même après un choc minime. Cela est dû à la fragilité des vaisseaux sanguins lorsque les plaquettes ne sont pas en nombre suffisant pour les colmater efficacement.
De petits points rouges ou violets, appelés pétéchies, peuvent également apparaître sur la peau, souvent sur les jambes. Les pétéchies sont le résultat de minuscules saignements sous la peau. Des taches plus grandes, appelées purpura, peuvent aussi apparaître. [4]
Ces indices témoignent d’un défaut de coagulation lié à la faible numération plaquettaire.
Les saignements anormaux et prolongés
Le risque principal lié à un faible taux de plaquettes est l’apparition de saignements inhabituels augmentant le risque hémorragique, notamment :
- Une épistaxis (saignement de nez) fréquente et difficile à stopper.
- Des gencives qui saignent lors du brossage des dents.
- Une ménorragie qui perdure chez la femme.
- Une hémoptysie ou des vomissements sanguinolents.
- Une hématurie (présence de sang dans les urines) ou une rectorragie (dans les selles).
- Un écoulement sanguin prolongé après des coupures ou des soins dentaires. [4]
Quelles sont les causes possibles d'une thrombopénie et de la fatigue associée ?
La diminution de la production par la moelle osseuse
La moelle osseuse est l'usine de fabrication des cellules sanguines, y compris les plaquettes. Si elle ne fonctionne pas correctement, la production de plaquettes peut être réduite. Cette réduction peut être causée par différentes pathologies qui engendrent une fatigue importante, notamment :
- L’anémie aplasique : une condition rare où la moelle osseuse ne produit pas suffisamment de cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes).
- Les cancers(leucémies, lymphomes et myélomes multiples) peuvent envahir la moelle osseuse et empêcher la production normale des plaquettes.
- Certaines chimiothérapies et radiothérapies endommagent temporairement la moelle osseuse et réduisent le taux de plaquettes. La fatigue est un effet secondaire courant de ces traitements lourds.
- L’exposition à des médicaments ou toxines qui inhibent la production plaquettaire. L'alcool, par exemple, cause une thrombopénie légère chez les personnes alcooliques en agissant sur plusieurs mécanismes.
- Les carences en vitamines B12 et en folates peuvent aussi perturber cette production. [5]
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L'augmentation de la destruction des plaquettes
Dans certains cas, les plaquettes sont détruites prématurément dans la circulation sanguine ou dans la rate en raison de pathologies spécifiques.
- Le purpura thrombopénique immunologique (PTI) : une maladie auto-immune où le système immunitaire attaque et détruit les propres plaquettes du corps est une cause fréquente de thrombopénie accompagnée de fatigue significative.
- Le lupus érythémateux systémique, la polyarthrite rhumatoïde et d'autres maladies auto-immunes peuvent entraîner une thrombopénie due à la destruction des plaquettes par des anticorps ainsi qu’une fatigue chronique.
- Une hypertrophie de la rate(splénomégalie)peut séquestrer et détruire un nombre excessif de plaquettes.
- Les syndromes de microangiopathie thrombotique consomment également des plaquettes, car ils impliquent la formation de petits caillots sanguins.
L'impact de certaines infections ou maladies chroniques
De nombreuses infections virales (hépatite, VIH, Epstein-Barr) et protozoaires (paludisme) agissent à la fois sur la production et la destruction des plaquettes et des autres cellules sanguines, accentuant la fatigue chronique.
Les maladies rénales ou hépatiques sévères (cirrhose) peuvent impacter la production de plaquettes ou leur fonction, et sont souvent associées à une fatigue chronique.
Lesepsis, uneinfection grave, entraîne une baisse des plaquettes. Plus elle est importante, plus le risque de mortalité augmente. Cette diminution du nombre de plaquettes est souvent un signe de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD),
une complication où des caillots se forment dans le corps, pouvant entraîner la défaillance des organes. Les agents infectieux activent les plaquettes, ce qui favorise la formation de ces caillots. [6]
La fausse thrombopénie : une anomalie de laboratoire à ne pas négliger
Il arrive parfois une fausse thrombopénie ou pseudothrombopénie. Le taux de plaquettes apparaît bas sur la numération plaquettaire en laboratoire, mais les plaquettes sont en réalité présentes en nombre suffisant dans le sang.
Cette anomalie est due à une agrégation des plaquettes dans le tube de prélèvement, causée par un anticoagulant (EDTA) utilisé pour la prise de sang.
Les agrégats de plaquettes sont comptés comme une seule unité, ce qui donne une faible numération plaquettaire, d’où un résultat erroné. Une vérification avec un autre anticoagulant ou un examen direct du frottis sanguin permet de confirmer ou d'infirmer cette fausse thrombopénie.
Dans ce cas, il n’y a pas de symptôme de fatigue.
J'ai les plaquettes basses et je suis fatigué : que faire ?
Consulter un professionnel de santé
Face à une numération plaquettaire basse associée à une sensation d’épuisement, la première chose à faire est de consulter votre médecin. Seul un professionnel de santé est qualifié pour interpréter correctement votre bilan sanguin et évaluer votre état de santé global.
Pour interpréter au mieux vos résultats, il posera des questions sur vos symptômes, vos antécédents médicaux, vos médicaments, votre alimentation et votre mode de vie. Vous devez lui faire part de tout changement : un traitement ponctuel que vous avez pris, une hémorragie ou un saignement inhabituel que vous avez remarqué ou encore l’apparition de bleus soudains.
Ne pas paniquer
Il est naturel de s'inquiéter lorsqu'on apprend que l'on a un faible taux de plaquettes. Cependant, il est essentiel de garder à l'esprit que de nombreuses causes sont bénignes, transitoires et ne représentent pas une menace grave pour la santé. De manière générale, toute infection virale réduit temporairement le taux de plaquettes qui revient à la normale une fois l'infection traitée.
Un traitement anticoagulant, l’utilisation de l’héparine ou une transfusion induisent parfois une thrombopénie en provoquant une réaction immunitaire contre les plaquettes, entraînant leur destruction.
De même, certains antibiotiques, traitements contre le cancer, ou l’éthanol et la quinine affectent aussi les plaquettes.
Examens complémentaires
Pour compléter l’interprétation de la prise de sang et établir son diagnostic, votre médecin a besoin d’autres paramètres sanguins. Pour cela, il prescrit un bilan plus poussé : formule sanguine complète (NFS), frottis sanguin, recherche d’anticorps, bilan infectieux, et parfois un myélogramme (ponction de moelle osseuse) et/ou une biopsie si une anomalie est suspectée.
L’avis d’un hématologue est recommandé pour comprendre l’origine et le degré de gravité de la thrombopénie, et proposer un traitement approprié.
Conclusion
Plaquettes basses et fatigue sont fréquemment corrélées, mais leur association traduit le plus souvent l’existence d’un trouble de la coagulation ou la présence d’une infection ou d’une pathologie sous-jacente affectant la moelle osseuse. L’épuisement est généralement lié à une anémie ou à l’inflammation qui accompagne la maladie responsable de la thrombopénie. La plupart du temps, elle reste transitoire et rentre dans l’ordre avec un traitement adapté en fonction de la cause.
Qu'est-ce que la thrombopénie ?
Immune thrombocytopenia (ITP) World Impact Survey (iWISh): Patient and physician perceptions of diagnosis, signs and symptoms, and treatment
Nombre peu élevé de plaquettes (thrombocytopénie)
Thrombocytopenia: an update
Sepsis - it is all about the platelets