Les douleurs à l’estomac font partie des maux les plus fréquents : brûlures, crampes, ballonnements ou encore sensation de torsion. Ces symptômes peuvent apparaître après l’ingestion de certains aliments, en période de stress ou sans cause évidente. Bien souvent, il s’agit d’un trouble gastrique bénin, mais il arrive aussi que la douleur cache un problème plus sérieux. On passe en revue les principales causes d’une douleur gastrique, les solutions naturelles pour soulager vos maux, et les situations qui nécessitent de consulter un professionnel de santé.
Comprendre votre douleur : brûlure, crampe, torsion, quand survient-elle ?
Un sondage, réalisé par IFOP, indique que 48 % des Français déclarent souffrir d’au moins un trouble digestif. Il s’agit principalement d’indispositions comme des douleurs abdominales ou des gaz fréquents (25 % des cas), ou encore un transit irrégulier (22 %). [1] Vous n’êtes pas seul.
Avant de poursuivre, rappelons-le que ce guide n’a pas de vocation médicale. Il s’agit d’un contenu informatif, rédigé à partir de sources fiables et d’études officielles. Notre objectif est de vous donner des clés de compréhension et des conseils pratiques pour mieux décrypter vos symptômes.

Les différents types de douleurs et ce qu’ils peuvent indiquer
Toutes les douleurs gastriques ne se ressemblent pas. L’important est de noter quand vos sensations douloureuses surviennent : après manger, à jeun, la nuit, en période de stress…
Ensuite pouvez-vous qualifiez, préciser vos sensations ? La douleur est-elle intense ou modérée, par à-coups, lancinante ou diffuse ? Et enfin, où avez-vous mal ? A l’estomac (juste sous les côtes), à l'œsophage (gorge) ou plutôt en bas du ventre ?
Un auto diagnostic raisonnable commence par l’écoute et la compréhension de soi ainsi que la connaissance des différentes douleurs.
Type de douleur | Causes possibles |
Brûlure derrière le sternum | Si vous avez l’impression d’avoir un chalumeau dans la gorge, c’est souvent un reflux acide. L’estomac déborde d’acidité et votre œsophage trinque. |
Crampe soudaine et passagère | Elle peut apparaître après un repas trop copieux ou après l’ingestion de certains aliments (gras, épicés, alcool). |
Sensation de torsion | La douleur est intense, dans ce cas, pas de discussion : il faut consulter rapidement, car cela peut cacher un ulcère ou un calcul biliaire. |
Douleur sourde et persistante | Plus discrète mais tenace, elle pourrait être le signe d’une gastrite chronique. |

Les symptômes associés à ne pas ignorer
Une douleur à l’estomac peut être isolée ou s’accompagner d’autres signes qui doivent vous alerter. Dans ce cas, on ne parle plus seulement de petits maux digestifs du quotidien, mais peut-être d’un problème qui mérite une attention médicale.
- Nausées ou vomissements: rien d’inhabituel après une indigestion ou une gastro passagère. Mais si les vomissements se répètent sans cause claire, deviennent violents ou contiennent des traces de sang, ce n’est plus anodin. C’est le signal qu’il faut rapidement consulter.
- Perte de poids involontaire : perdre quelques kilos sans régime ni effort particulier peut sembler une bonne surprise… mais en réalité, c’est un symptôme d’alerte. Certaines pathologies gastriques chroniques (comme un ulcère ou une gastrite sévère) peuvent altérer l’appétit, la digestion ou l’absorption des nutriments.
- Présence de sang dans les selles ou les vomissements : c’est le signe le plus clair qu’il y a urgence. Des saignements digestifs peuvent être liés à un ulcère, une hémorragie ou une autre affection sérieuse. Dans ce cas, on ne tergiverse pas : on appelle son médecin ou les urgences.
- Fièvre ou grande fatigue : une douleur gastrique accompagnée de fièvre évoque souvent une infection, comme une gastro-entérite. La fatigue intense peut aussi être le reflet d’une inflammation ou d’une perte de sang non visible à l’œil nu.
Si vos maux se répètent, s’aggravent ou s’accompagnent de l’un de ces signaux, ne laissez pas traîner, d’autant plus si cela concerne un enfant. Seul un professionnel de santé pourra faire la différence entre un trouble bénin et une affection plus sérieuse.
Les 10 causes les plus fréquentes d'une douleur à l'estomac
Avoir mal à l’estomac n’a rien d’exceptionnel : ça peut aller du simple repas un peu trop lourd à des pathologies bien plus sérieuses. Pour y voir plus clair, passons en revue les 10 causes les plus courantes.
1. L'indigestion et les repas trop copieux

L’indigestion oudyspepsie, survient quand le système digestif est saturé. [2] C’est le fameux repas de famille ou entre amis trop copieux, celui où tout est permis ! Ballonnements, lourdeurs, douleurs diffuses sont les conséquences directes d’un repas trop gras, trop sucré ou trop arrosé. Rien de grave, mais il vaut mieux lever le pied les jours qui suivent pour mettre au repas votre estomac !
2. La gastrite : l'inflammation de la paroi de l'estomac
Quand l’estomac est irrité, il le fait savoir : brûlures, douleurs et parfois nausées ! La gastrite correspond à une inflammation de sa muqueuse. [3] Elle peut être passagère après un excès d’alcool ou de café.
Mais la forme chronique, elle, peut être discrète jusqu’à ce qu’elle entraîne une fragilisation de l’estomac, une anémie sur le long terme. Une des causes fréquentes est la bactérie Helicobacter pylori.
Bon à savoir : Les probiotiques
Restaurer un microbiote équilibré est aussi essentiel, les probiotiques peuvent contribuer à soutenir la flore digestive et améliorer le confort intestinal.

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Maria D.
Une gastrite mérite d’être identifiée car elle peut, à la longue, fragiliser l’estomac ou évoluer vers un ulcère en l’absence de traitement.
3. Le reflux gastrique et les brûlures d'estomac
Vous connaissez cette sensation de feu qui remonte derrière le sternum ? C’est le reflux gastro-œsophagien (RGO). Le RGO est très courant chez l’adulte : 20 % en souffrent de manière occasionnelle, 10 % quotidiennement. [4]
L’acide de l’estomac remonte vers l’œsophage et provoque ces fameuses brûlures que certaines (mauvaises) habitudes peuvent aggraver :
- Manger trop vite ;
- Repas trop copieux ;
- S’allonger juste après le repas ;
- Aliments acides, épicés, boissons gazeuses, chocolat, tabac, alcool.
La forme dite physiologique est bénigne, survient après un repas ou la nuit, sans complications. Mais quand les remontées acides se répètent et perdurent, cela peut irriter votre œsophage et évoluer vers une œsophagite (inflammation), d’où la nécessité d’une prise en charge adaptée.
4. Le stress et l'anxiété (l'estomac "noué")
Vous avez déjà eu le ventre noué avant un examen ou un rendez-vous important ? C’est parce que le cerveau et l'estomac sont intimement liés. Le stress agit directement sur votre système digestif.
L’estomac devient alors le siège de crampes, de spasmes et parfois de reflux. À long terme, l’anxiété chronique peut fragiliser votre équilibre digestif. Apprendre à gérer votre stress, grâce à la relaxation, l’activité physique ou les compléments alimentaires naturels dits anti-stress, aide souvent à retrouver un ventre plus serein.
Bon à savoir : le système nerveux entérique.
Le système nerveux entérique est votre deuxième cerveau. Installé le long de tout le tube digestif, il regroupe plusieurs centaines de millions de neurones. Ce réseau autonome gère la motricité intestinale, les sécrétions digestives, l’absorption des nutriments et même la protection contre les toxines grâce à la production de mucus.
Il communique en permanence avec votre microbiote intestinal, votre système immunitaire et votre cerveau. Vos émotions et votre stress peuvent directement perturber la digestion, tandis que certains troubles digestifs pourraient influencer la santé mentale ou neurologique. Comprendre ce “deuxième cerveau”, c’est donc mieux saisir pourquoi vos maux d’estomac ne sont pas toujours liés à un excès alimentaire : parfois, c’est tout simplement votre système nerveux intestinal qui envoie des signaux d’alerte. [5]
5. L'ulcère
L’ulcère gastrique ou duodénal n’est pas juste un petit bobo : c’est une plaie profonde dans la paroi interne de l’estomac ou de la première partie de l’intestin (le duodénum), causée par l’acide digestif lorsque les mécanismes protecteurs sont défaillants.
En France, on compte environ 90 000 nouveaux cas par an, soit 0,2% de la population adulte, dont les deux grandes causes sont la bactérie Helicobacter pylori (70–95 % des cas) et la prise répétée d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (dans 15–30 %). [6]
C’est très important de faire surveiller un ulcère de près car sans traitement, il peut évoluer vers des complications graves telles que des hémorragies digestives, une perforation et à très long terme en l’absence de guérison, un cancer gastrique.
6. La gastro-entérite
Le grand classique de l’hiver ! La gastro-entérite est une infection virale ou bactérienne qui enflamme l’estomac et l’intestin. Les symptômes typiques sont :
- Douleurs abdominales ;
- Diarrhées ;
- Nausées ;
- Fièvre.
Elle se transmet facilement par contact direct, via les mains, ou par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Les épidémies sont fréquentes en hiver, surtout à cause des norovirus et du rotavirus chez les enfants
Très désagréable, mais le plus souvent bénigne, elle disparaît en quelques jours avec repos, hydratation et alimentation légère (riz, carottes, banane, biscottes ; éviter le gras, le lait, l’alcool et le café). Il existe des solutions de réhydratation (surtout pour les enfants) qui sont très efficaces pour compenser les pertes en eau et en sels minéraux.
La plupart du temps, la gastro se soigne seule. Mais il faut consulter si la diarrhée dure plus de 48 heures chez l’adulte (ou 24 heures chez l’enfant) si des signes de déshydratation apparaissent (bouche sèche, urines rares…), si les selles contiennent du sang, si la fièvre est élevée ou ne baisse pas, si la personne est vulnérable (nourrisson, personne âgée, malade chronique). [7][8]
7. Les intolérances alimentaires
Lactose, gluten, FODMAPs (lactose, fructose, polyols ou certains édulcorants de synthèse)… Certaines substances passent mal chez certains d’entre vous.
Une intolérance alimentaire provoque alors des douleurs abdominales, ballonnements et troubles digestifs chroniques. Identifier l’aliment coupable (avec l’aide d’un médecin ou d’un nutritionniste) est essentiel pour retrouver une digestion paisible. [9]
Si votre ventre fait la grève après un yaourt, un croissant ou une pomme, est peut-être temps d’identifier ce qui vous chatouille (ou vous irrite) vraiment ni plus, ni moins, avec méthode et bienveillance. Et surtout, sans vous priver inutilement : votre assiette mérite d’être nourrissante, pas anxiogène !
8. La prise de certains médicaments
On n’y pense pas toujours, mais de nombreux médicaments irritent la muqueuse gastrique. C’est le cas de certains anti-inflammatoires, antibiotiques ou traitements au long cours. Si vous suspectez vos comprimés, n’arrêtez pas seul, parlez-en à votre médecin pour adapter ou protéger votre traitement.
9. Les calculs biliaires
Les calculs biliaires sont de petits cailloux qui se forment dans votre vésicule biliaire.
Ils concernent 10 à 15 % des adultes entre 20 et 60 ans. Mais avec l’âge, ce risque augmente au-delà de 60 ans, 1 femme sur 3 et 1 homme sur 5 en Europe en sont porteurs. Ils passent inaperçus dans plus de 80 % des cas, sans causer de douleur ni nécessiter de traitement. [10]
Pour les 20% restants, lorsqu’ils se déplacent, ils bloquent parfois les canaux, déclenchent une colique hépatique et provoquent une douleur violente dans le creux de l’estomac ou sous les côtes à droite, irradiant vers l’épaule ou le dos souvent confondue avec une douleur d’estomac.
Lors d’une colique hépatique, les antalgiques (paracétamol ou AINS selon prescription) calment la douleur. Mais, si la crise se répète ou en cas de complications, une cholécystectomie (ablation chirurgicale de la vésicule) peut être proposée. Une fois la vésicule retirée, la digestion reste possible.
10. Les causes plus rares mais sérieuses
Enfin, certaines douleurs gastriques peuvent cacher des maladies plus graves, comme certains cancers digestifs ou des inflammations chroniques (ex. maladie de Crohn). Ces cas restent minoritaires.
Mais si vos douleurs sont persistantes, atypiques ou s’accompagnent de signaux d’alerte (sang, perte de poids, fatigue intense), il est impératif de consulter sans tarder.

Comment soulager rapidement une douleur à l'estomac ?
Souvent, la première réaction est de chercher une solution immédiate. Mais, tout dépend de l’origine du problème. Cependant, il existe quelques réflexes simples pour apaiser votre inconfort.
Les remèdes naturels et de grand-mère
Ces solutions simples, accessibles et souvent efficaces restent de précieux alliés en cas de gêne passagère. [11]
- Tisanes digestives : camomille, verveine, mélisse… Elles aident à détendre les muscles de l’estomac et favorisent la digestion.
- Infusion de menthe poivrée : connue pour réduire les ballonnements et calmer les spasmes.
- Gingembre en infusion : très utile pour apaiser les nausées.
- Bouillotte tiède sur le ventre : la chaleur relaxe et atténue les crampes abdominales.
- Bicarbonate de soude (½ cuillère à café dans un verre d’eau) : neutralise ponctuellement l’excès d’acidité.
- Graines de fenouil à mâcher : facilitent l’expulsion des gaz.
- Un peu de miel dilué dans de l’eau tiède : adoucit les muqueuses irritées.
Ces remèdes soulagent, mais ne guérissent pas. Ils conviennent aux inconforts digestifs passagers, mais si la douleur revient souvent, mieux vaut consulter.
Les pansements gastriques et anti-acides
Quand l’acidité devient trop forte, les médicaments en vente libre peuvent apporter un soulagement rapide.
- Les antiacides (comprimés à croquer, liquides) neutralisent l’acidité en quelques minutes.
- Les poudres ou gels protecteurs(pansements gastriques) tapissent la muqueuse et réduisent la douleur.
- Les anti-refluxà base d’alginate forment une barrière flottante au-dessus du contenu de l’estomac pour empêcher les remontées acides.
- Certains IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) existent en accès libre (ex. oméprazole 20 mg) pour une cure courte de 14 jours maximum. Ils réduisent la production d’acide mais doivent être utilisés avec précaution.
Attention, ces traitements sont destinés à un usage ponctuel uniquement !
L'importance de mettre votre système digestif au repos
Parfois, la meilleure solution… c’est de laisser votre corps souffler. Un estomac irrité a besoin de repos pour cicatriser.
- Faites une pause alimentaire de quelques heures en vous hydratant régulièrement (eau, bouillons légers).
- Reprenez doucement l’alimentation avec des repas légers et faciles à digérer : riz, compotes, banane, carotte cuite, pain grillé.
- Évitez temporairement les plats gras, épicés, acides, l’alcool et le café, qui entretiennent l’inflammation.
- Écoutez vos signaux de satiété : mieux vaut plusieurs petits repas légers qu’un gros repas qui surcharge l’estomac.
Ce repos digestif est efficace après une indigestion ou une gastro. Il aide votre système à retrouver son équilibre naturellement, sans surmédicalisation.
Quand une douleur à l'estomac devient-elle une urgence ?
On le répète, parce qu’on a fait un très large tour d’horizon de toutes les douleurs et que le tout peut être un peu anxiogène, mais dans la très grande majorité des cas ces maux d’estomac sont bénins et surtout passagers.
Un repas trop riche, une indigestion, un excès de café ou un petit reflux après un dîner épicé : dans ces cas-là, votre estomac râle, mais la douleur disparaît en quelques heures ou jours, avec un peu de repos et des mesures simples.
Néanmoins, certaines situations doivent vous alerter car elles peuvent cacher un problème médical qui nécessite une prise en charge rapide, surtout s’il s’agit d’enfants.
- Une douleur très intense, soudaine et inhabituelle ;
- Si la douleur persiste malgré les remèdes habituels ;
- Une douleur qui irradie vers le dos, l’épaule ou la poitrine ;
- D’autres signes associés (vomissement, perte de poids, fièvre, grande fatigue, jaunisse…).
Tous ces signes ne sont pas à prendre à la légère, d’autant plus si la personne concernée est âgée, sont traitement anti-inflammatoire ou aspirine, touchée par une maladie chronique (diabète, maladies hépatiques ou cardiaques).
Quand consulter ?
Urgence absolue |
Ici, pas de temps à perdre : on appelle le 15 ou on file aux urgences. |
Consultation rapide |
Un médecin généraliste pourra orienter vers un spécialiste gastro si nécessaire. |
Surveillance à domicile | Douleurs légères et passagères, après un excès alimentaire ou une petite indigestion, tant qu’il n’y a pas d’autre symptôme inquiétant. |
Douleurs gastriques : pas de panique, mais pas d’imprudence !
Dans la très grande majorité des cas, une douleur à l’estomac n’a rien d’inquiétant. Elle est souvent liée à un repas trop copieux, à une petite indigestion ou à un moment de stress. Avec un peu de repos, une alimentation légère et quelques remèdes simples, la gêne disparaît en quelques heures ou en quelques jours.
Comme toujours, il est important de rester à l’écoute de votre corps. Si la douleur devient inhabituelle, intense, persiste malgré vos efforts ou s’accompagne de signaux inquiétants, alors n'hésitez à consulter. Chez les personnes fragiles : enfants, personnes âgées, patients sous traitement ou atteints de maladies chroniques, la vigilance doit être renforcée.
Votre estomac est un excellent baromètre de santé : quand il crie trop fort, c’est qu’il a besoin d’un coup de pouce. Dans le doute, mieux vaut consulter trop tôt que trop tard.
Une info à digérer : c’est quoi le système nerveux entérique ?
Ulcère de l'estomac ou du duodénum
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