Le sommeil est l’un des piliers les plus importants pour la santé. L’INSV (Institut du sommeil et de la vigilance) estime qu’1 Français sur 5 souffre d’insomnie (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, décalage horaire, etc.). Face à ces troubles, de nombreuses personnes se tournent vers la mélatonine en compléments alimentaires. Appelée aussi hormone du sommeil, elle est fabriquée naturellement par la glande pinéale et sert à réguler le rythme circadien et le cycle sommeil-éveil.
Cependant, la prise de mélatonine présente-t-elle des effets secondaires ? Y a-t-il des risques de surdosage, des interactions, des contre-indications ? Cet article décrypte tout.
Les effets secondaires les plus courants de la mélatonine
La mélatonine est couramment utilisée pour traiter les insomnies car elle représente une alternative aux somnifères et aux autres médicaments hypnotiques, et elle est relativement bien tolérée. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés issus d’essais contrôlés randomisés sont minimes. [1]
Les principaux effets secondaires susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine recueillis par le dispositif de nutrivigilance de l’ANSES sont :
- Somnolence diurne et état de fatigue résiduelle le lendemain matin.
- Céphalées (maux de tête).
- Tremblements.
- Vertiges ou désorientation.
- Nausées, vomissements, douleurs abdominales.
- Cauchemars, irritabilité. [2]
Les effets secondaires rares ou plus sérieux à surveiller
Certains des effets répertoriés peuvent être plus sérieux, cependant, ils sont souvent liés à la dose ingérée et à la durée de la cure. L’état de santé de la personne et l’association d’autres médicaments sont aussi à prendre en compte.
- Troubles neurologiques ou psychiques : changement d’humeur, agitation, exacerbation de symptômes anxieux ou dépressifs, perte de mémoire.
- Tremblements des jambes, bradycardie (moins de 50 battements/minute), palpitations, tachycardies.
- Troubles de l’équilibre.
- Pancréatite aiguë.
- Cytolyse hépatique.
- Myalgies, crampes.
- Choc anaphylactique.
- Prurit, plaques sur le corps et le cuir chevelu.
- Néphrite allergique, insuffisance rénale aiguë. [2]
Une étude dont le but était d’évaluer les effets indésirables associés au traitement à court et à long terme par la mélatonine a été menée sur 37 essais contrôlés randomisés.
Résultats : les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient la somnolence le jour, les céphalées, les vertiges et l’hypothermie. Très peu étaient considérés comme graves ou cliniquement significatifs. Ils comprenaient l'agitation, la fatigue, les sautes d'humeur, les cauchemars et les palpitations, mais ils étaient légers à modérés et ont disparu spontanément ou après l'arrêt du traitement.
Ces données suggèrent que la mélatonine est sûre à court terme et nécessitent des études supplémentaires pour confirmer son innocuité à long terme. [3]
Ces effets secondaires restent rares et ponctuels et sont souvent liés à un mésusage, un surdosage ou une interaction médicamenteuse. L’ANSE recommande de privilégier les formulations simples à base de mélatonine seule, et d’une manière générale de solliciter l’avis d’un professionnel de santé avant utilisation.
Les risques liés au surdosage de mélatonine
La mélatonine est de plus en plus présente sous forme de complément alimentaire depuis quelques années. En effet, en France la réglementation autorise leur commercialisation s’ils apportent moins de 2 mg de mélatonine par prise. Elle attire par son côté “naturel”, disponible sans ordonnance pour les personnes un peu désespérées par le manque de sommeil souhaitant éviter les somnifères.
Il faut savoir que la mélatonine n’a pas d’effet tranquillisant ou sédatif, elle module la synchronisation du rythme circadien, c’est-à-dire l’horloge biologique interne du corps qui régule les cycles de veille-sommeil sur 24 heures. Le corps produit plus de mélatonine en fin de journée en réponse à la baisse de luminosité, pour atteindre un pic vers 3 ou 4 h du matin. Prendre plus de mélatonine est inutile, car elle ne se comporte pas comme un somnifère, il n'y a pas de relation dose-effet linéaire, prendre une dose plus importante n’aide pas à s’endormir plus vite. [4]
Augmenter la dose aura pour conséquence d’augmenter les effets indésirables tels que :
- Somnolence diurne sévère et prolongée.
- Désorientation, irritabilité, voire troubles du comportement.
- Symptômes digestifs accentués (nausées, vomissements).
- Risque accru d'accidents (chutes, conduite).
- Dépendance psychologique.
- Masquer un problème sous-jacent : se tourner vers la mélatonine sans avis médical peut retarder le diagnostic et le traitement de problèmes plus graves comme l’apnée du sommeil.
Selon David Nelson Neubauer, spécialiste en médecine du sommeil et professeur associé de psychiatrie et de sciences comportementales du centre médical de Bayview Johns Hopkins,« tandis que la stimulation homéostatique détermine la quantité de sommeil dont nous avons besoin, le rythme circadien optimise notre capacité à obtenir ce sommeil la nuit ».[4]
La mélatonine n'est pas une solution miracle pour tous les problèmes de sommeil, elle doit être utilisée à faible dose et de manière ciblée pour des troubles du rythme circadien.
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Nawel M.
En cas de troubles du sommeil persistants, notamment des difficultés d’endormissement ou des réveils nocturnes récurrents qui ne sont pas soulagés par les compléments alimentaires à base de plantes et/ou de mélatonine, il est fortement conseillé de consulter votre médecin pour identifier la source du trouble.
Interactions médicamenteuses et précautions d’usage
Prendre de la mélatonine nécessite quelques précautions d’usage car elle peut interagir avec certains médicaments.
Certaines substances actives peuvent augmenter les concentrations sanguines de mélatonine, comme :
- Les quinolones.
- La fluvoxamine.
- La chlorpromazine.
- La cimétidine.
- Le méthoxypsoralène.
- Les contraceptifs estroprogestatifs.
- Les traitements hormonaux de la ménopause.
D’autres molécules comme la carbamazépine, la rifampicine, ou encore le tabac, ont l’effet inverse.
La mélatonine risque également de potentialiser les effets de médicaments anticoagulants comme la warfarine, ou même l’aspirine, ainsi que certains médicaments contre l’hypertension artérielle. En outre, elle diminue l’efficacité anti-inflammatoire des corticoïdes.
Contre-indications et populations à risque
L’ANSES recommande à certaines catégories de personnes d’éviter la consommation de compléments
alimentaires contenant de la mélatonine.
- Femmes enceintes et allaitantes (données insuffisantes, passage dans le lait maternel).
- Enfants et adolescents, sauf recommandation spécifique du médecin, notamment en cas de perturbations du cycle veille-sommeil chez l’enfant de plus de 6 ans.
- En cas d’asthme ou d’épilepsie.
- Personnes souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité.
- Maladies inflammatoires et auto-immunes.
- En cas d’activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence.
- Troubles immunitaires ou traitement immunosuppresseur.
Comment prendre la mélatonine ? Conseils
L’horaire de prise influence l’efficacité de la mélatonine. Pour imiter au mieux le cycle de production naturelle de l’hormone du sommeil, il est recommandé de la prendre 30 à 60 minutes avant le coucher à heure fixe pour optimiser la régulation du rythme circadien.
Elle est rapidement absorbée par l’organisme et atteint sa concentration maximale 40 minutes environ après la prise.
Si vous n’avez jamais pris de mélatonine, commencez par une faible dose de mélatonine (par exemple, 0,5 mg ou 1 mg) afin d'évaluer la réaction de l'organisme avant d'augmenter si nécessaire, et prenez-la ponctuellement.
Conclusion
La mélatonine sous forme de complément alimentaire attire de plus en plus de personnes souffrant de troubles du sommeil et du décalage horaire. Cette hormone est produite naturellement par l’organisme pour lui signaler qu’il doit aller dormir, elle régule le rythme circadien. Si elle représente une solution efficace et bien tolérée, elle n’est pas exempte d’effets secondaires, surtout en cas de supplémentation mal adaptée ou en présence de certaines pathologies ou de traitements médicamenteux.
La prise ne doit pas dépasser 2 mg par jour. En cas de doute ou de problèmes de santé préexistants (maladie auto-immune, épilepsie, asthme, troubles de l'humeur), l'avis d'un professionnel de santé est indispensable pour une utilisation de mélatonine en toute sécurité.