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Myoclonie du sommeil : comprendre et gérer ces sursauts nocturnes

Ce qu'il faut retenir
Les myoclonies du sommeil sont des sursauts musculaires normaux lors de l'endormissement, causés par un conflit neurologique.
Myoclonie du sommeil : comprendre et gérer ces sursauts nocturnes
Publié le 10/09/2025 - Temps de lecture 11 min

Vous vous êtes déjà réveillé en sursaut au moment de vous endormir avec la sensation de faire une chute ? Ce trouble de l’endormissement isolé est ce qu’on appelle une myoclonie du sommeil. D’où viennent ces sursauts brefs et surprenants ? Sont-ils sans danger ?

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Qu'est-ce que la myoclonie du sommeil ?

Définition : une secousse musculaire brève, soudaine et involontaire

La myoclonie du sommeil n’est pas une manifestation rare. Simplement, peu de personnes savent mettre un mot sur ce sursaut rencontré au moment de s’endormir. Sur le plan scientifique, la myoclonie du sommeil se traduit par une secousse musculaire soudaine et brève pendant l’endormissement. Elle est aussi appelée le sursaut hypnagogique.

Bien souvent, ce sursaut involontaire ne concerne qu’un seul muscle (bras ou jambe), mais il peut aussi se traduire par un sursaut de plusieurs groupes musculaires en même temps.

Comment la science explique-t-elle ce phénomène étrange ? D’après une étude scientifique publiée sur PubMed, la myoclonie du sommeil est un mouvement induit par une décharge électrique dans le système nerveux central. Votre cerveau va donc envoyer un signal imprévu et déclencher cette fameuse secousse (contraction) brève. [1]

Si les secousses sont généralement bénignes, elles restent toujours surprenantes par leur brutalité. Certaines personnes les décrivent même comme une sensation de chute.

Un phénomène très courant et le plus souvent sans aucune gravité

Vous vous inquiétez des causes de vos myoclonies du sommeil ? Rassurez-vous, car d’après les études scientifiques, elles sont considérées comme un trouble du sommeil bénin. [2]

Les mouvements périodiques des jambes ont été analysés par la science à plusieurs reprises et les études révèlent que ces types de myoclonies apparaissent plus souvent après l’âge de 40 ans. [3]

Il est aussi précisé que les sursauts musculaires que vous pouvez parfois ressentir en vous dormant sont généralement bénins et sans gravité.

Dans certaines situations particulières, comme le trouble du comportement en sommeil paradoxal, ces contractions peuvent, en revanche, devenir plus fréquentes et intenses. On parle alors de myoclonie fragmentaire excessive, qui peut refléter une dysrégulation du système moteur central. [4]

La différence avec les autres mouvements nocturnes

Les myoclonies peuvent être confondues avec d'autres troubles moteurs comme :

  • Le syndrome des jambes sans repos : ce sont plutôt des sensations désagréables dans les membres inférieurs avec un besoin urgent de bouger. Ce phénomène arrive surtout quand les personnes sont au repos.

  • Les mouvements périodiques des membres : il s’agit de contractions rythmiques répétitives des jambes pendant le sommeil qui peuvent fragmenter les cycles de sommeil. Les mouvements périodiques des membres sont une forme spécifique de myoclonies.

  • Les parasomnies : ce sont des comportements anormaux pendant le sommeil comme le somnambulisme ou les terreurs nocturnes.
Les myoclonies du sommeil se distinguent par leur caractère isolé, bref et limité à la phase d'endormissement.

Pourquoi sursaute-t-on en s'endormant ? Les hypothèses scientifiques

Le conflit entre état de veille et état de sommeil dans le cerveau

Une étude scientifique publiée sur Scientific Reports en 2022 a exploré les anomalies du sommeil liées à des mutations génétiques. [5] L'étude, menée sur des souris mutantes, a mis en évidence des anomalies des phases de sommeil REM et non-REM, ainsi que des changements structurels dans les circuits cérébraux responsables du sommeil.

Les chercheurs ont également observé des contractions musculaires involontaires (myoclonies) dans les muscles du cou, un phénomène qui est généralement associé au trouble comportemental en sommeil paradoxal.

L'étude suggère que ces changements pourraient être un reflet des anomalies les plus précoces qui surviennent en lien avec la mutation génétique étudiée.

Pour redire ça en termes simples, il se produirait une contraction musculaire brève parce qu’il existe une forme de désynchronisation temporaire dans votre cerveau au moment de l’endormissement.

L'interprétation par le cerveau de la relaxation musculaire comme une chute

Selon certains chercheurs, les sursauts hypnagogiques (myoclonies du sommeil) pourraient s’expliquer par une adaptation évolutive. Il s’agirait d’un réflexe moteur primitif, qui aurait pu aider nos ancêtres à rester en sécurité pendant le sommeil, par exemple en évitant de tomber des arbres.

En gros, votre cerveau d’homme moderne interpréterait encore la relaxation musculaire progressive de l'endormissement comme un signal de danger potentiel, d’où cette sensation de chute.

Bien évidemment, il s’agit là d’une théorie et non d’études scientifiques prouvées.

Les autres noms du phénomène

Le monde scientifique utilise plusieurs noms pour désigner les sursauts pendant l’endormissement :

  • Myoclonies hypnagogiques (terme scientifique précis) ;

  • Sursauts d'endormissement ;

  • Secousses hypniques ;

  • Myoclonies bénignes du sommeil ;

  • Spasmes nocturnes transitoires.

Ces nombreux termes démontrent bien la complexité du phénomène et les différentes approches scientifiques pour l'étudier.

Quels sont les facteurs qui peuvent accentuer ces sursauts ?

Le stress, l'anxiété et la fatigue excessive

Les études scientifiques ont fait le lien entre l'état psychologique et la fréquence des myoclonies du sommeil.

Par exemple, dans l’étude de Chandarana et co., il est expliqué que l’intensification des sursauts peut être associée à des facteurs comme le stress et l'anxiété. [6]

Une autre étude sur les causes psychologiques et physiques de l'insomnie, comme l'anxiété et les ruminations, explique qu'en baissant cette hyperactivité émotionnelle et corporelle, il est possible de mieux dormir et de diminuer la fréquence des sursauts hypnagogiques. [7]

Votre état psychologique pourrait donc bien influencer la fréquence des myoclonies du sommeil. Vous avez du mal à vous détendre le soir ? Vous êtes une personne anxieuse ? N’hésitez pas à mettre en place des routines anti-stress. Compléments alimentaires, yoga, méditation, il existe de nombreuses ressources pour pallier le stress efficacement.

La consommation de stimulants en fin de journée

Si vous consommez des substances psychoactives en fin de journée, cela pourrait également perturber l’équilibre neurochimique nécessaire à votre bon endormissement.

  • La caféine est bien connue pour maintenir éveillé. Elle agit en bloquant les récepteurs d'adénosine, une substance qui favorise le sommeil. L'étude montre que la consommation excessive de caféine, tout comme le stress physique et émotionnel, peut augmenter la fréquence des myoclonies d'endormissement. [8]

  • La nicotine est également un puissant stimulant pour votre système nerveux central. Elle peut augmenter la fréquence des sursauts.

  • L’alcool est aussi très mauvais pour le sommeil car il le fragmente et crée un effet rebond stimulant lors de sa métabolisation. [9]

  • Attention, si vous buvez du thé ou si vous consommez du guarana. Ils ont des effets similaires à ceux de la caféine.


L'activité physique intense pratiquée juste avant de dormir

Vous le savez peut-être déjà, mais il est déconseillé de pratiquer une activité physique intense dans les quatre heures avant d’aller dormir. La pratique d’un exercice intense avant de dormir (même deux heures avant) peut, en effet, perturber plusieurs mécanismes physiologiques au sein de votre organisme.

  • Votre température corporelle augmente, alors qu’il est bon d’avoir un léger refroidissement du corps pour s’endormir correctement ;

  • Vos taux de cortisol et d’adrénaline grimpent et ces hormones maintiennent un état d’éveil et d’alerte qui est loin de l’état de relaxation recherché pour s’endormir.

  • Votre système nerveux sympathique, lui, reste suractivé. Ainsi, il empêche le relâchement total de vos muscles et celui de vos pensées.

  • Quant à la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, elle peut elle aussi être perturbée par l’activité physique intense quelques heures avant le coucher.

Les carences en certains minéraux

Le magnésium est un minéral essentiel pour le bon fonctionnement de vos muscles et de votre système nerveux. Il participe à plus de 300 réactions dans votre corps, notamment à la transmission de l’influx nerveux, à la relaxation musculaire et au contrôle de votre système nerveux parasympathique.

Si vous êtes en manque de magnésium, vos muscles vont être surexcités, ce qui peut engendrer des contractions involontaires ou des myoclonies du sommeil.

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Et ce n’est pas tout, d’autres minéraux peuvent aussi avoir un rôle important :

Le calcium régule la contraction musculaire ;

Le potassium maintient l’équilibre de vos électrolytes (minéraux présents dans le corps) ;

Quant au manque de fer, il peut aussi être lié au syndrome des jambes sans repos.

Vous l’aurez compris, si vous voulez bien dormir et éviter les myoclonies, il faut aussi veiller à ne pas avoir de carences en certains minéraux.

Quand faut-il s'inquiéter et consulter un médecin ?

Si les sursauts sont très violents, très fréquents et empêchent de s'endormir

Certaines myoclonies du sommeil peuvent nécessiter de consulter un professionnel de santé. Voici dans quels cas il est recommandé de consulter pour avoir un diagnostic et comprendre vos secousses :

  • Vous faites plus de 10 épisodes de myoclonies par nuit pendant plusieurs semaines d’affilées ;

  • Vos myoclonies sont très violentes et engendrent des douleurs musculaires ou des blessures ;

  • Vos myoclonies vous empêchent de vous endormir car vous avez développé une anxiété à l’idée de les voir arriver ;

  • Les myoclonies s’accompagnent d’une fatigue chronique, de troubles de la concentration et d’une irritabilité liés à la fragmentation de votre sommeil.

Dans ce cas précis, mieux vaut aller voir votre spécialiste pour essayer d’enrayer le problème et faire vérifier qu’il n’y ait pas de causes sous-jacentes à vos myoclonies.

S'ils s'accompagnent d'autres symptômes

La présence de symptômes associés peut révéler une pathologie sous-jacente. Si vos myoclonies sont accompagnées des symptômes suivants, n’hésitez donc pas à consulter un professionnel de santé :

Symptômes neurologiques :

  • Tremblements diurnes ;

  • Troubles de l'équilibre ;

  • Difficultés de coordination ;

  • Troubles de la mémoire.

Symptômes respiratoires :

  • Apnées du sommeil ;

  • Ronflements intenses ;

  • Sensation d'étouffement nocturne.

Symptômes psychiatriques :

  • Dépression sévère ;

  • Troubles anxieux généralisés ;

  • Attaques de panique nocturnes.

S'ils surviennent à d'autres moments que la phase d'endormissement

Les myoclonies physiologiques se limitent normalement à la phase de transition veille-sommeil. Si les vôtres surviennent à d'autres moments, il pourrait s’agir d’une pathologie différente :

  • Myoclonies en journée : elles peuvent révéler un trouble neurologique (épilepsie myoclonique, maladie de Huntington) ou un trouble anxieux sévère ;

  • Myoclonies pendant le sommeil profond : elles évoquent un syndrome d'impatiences ou des mouvements périodiques des membres ;

  • Myoclonies au réveil : moins fréquentes, elles nécessitent une évaluation neurologique.

Pour orienter un diagnostic, le médecin pourrait vous demander de faire un enregistrement du sommeil. Ce dernier offrira une lecture précise de vos mouvements anormaux.

Comment réduire la fréquence des myoclonies d'endormissement ?

Améliorer son hygiène de sommeil et mettre en place une routine apaisante

La première chose à faire en cas de myoclonies est de revoir ses habitudes de sommeil.

  • Soyez plus régulier dans vos horaires de sommeil. Levez-vous et couchez-vous à heures fixes, même le week-end ;

  • Créez un environnement de sommeil optimal avec une chambre à bonne température (environ 18-19°C ). Fermez les volets ou portez un masque de nuit. Assurez-vous de dormir dans le silence complet ;

  • Revoyez votre literie pour vous assurer d’avoir un bon matelas et un bon oreiller.

  • Mettez en place une routine 1 heure avant d’éteindre. Diminution progressive de l'éclairage, activités calmes (lecture, méditation, étirements doux), coupure totale avec les écrans (lumière bleue perturbatrice), tisane relaxante (camomille, passiflore, mélisse), etc…


Les techniques de gestion du stress et de relaxation

Le stress est une problématique qu’il faut régler si vous voulez éviter les myoclonies nocturnes.

De nombreuses techniques de relaxation existent. Vous pouvez, par exemple, pratiquer la respiration consciente quelques minutes chaque soir, comme le recommande Christophe Carrio.

Ce simple rituel de relaxation le soir pourrait réduire votre niveau de cortisol et ainsi venir calmer votre système nerveux et diminuer les contractions musculaires involontaires.

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Limiter les excitants en soirée

Stimulants et sommeil ne font pas bon ménage. Évitez de boire du café, du thé ou d’autres boissons énergisantes en fin de soirée. L’alcool est une mauvaise habitude à perdre, car il met votre corps en état d’alerte. Même un petit verre suffit à fragmenter votre sommeil et à induire des mouvements musculaires involontaires.

Conclusion

Comme vous l’avez vu, les myoclonies du sommeil font partie de certains mécanismes complexes de l'endormissement fréquents. Avec une bonne hygiène de sommeil et une bonne gestion de votre stress, vous devriez pouvoir les réduire ou les éviter complètement.

Si le problème persiste ou s’intensifie, n’hésitez pas à consulter.

Références :
[1]

Myoclonus

[5]

Relevance of sleep and associated structural changes in GBA1 mouse to human rapid eye movement behavior disorder

[6]

Myoclonus- A Review

[7]

CHRONIC INSOMNIA AND STRESS SYSTEM

[8]

Hypnic jerks possibly induced by escitalopram

[9]

 [Alcohol and sleep disorders]

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