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Apnée du sommeil : symptômes, diagnostic et traitements efficaces

Ce qu'il faut retenir
L'apnée du sommeil touche 4% des adultes, provoque des arrêts respiratoires nocturnes et augmente les risques cardiovasculaires, d’où l’importance de la diagnostiquer.
Apnée du sommeil : symptômes, diagnostic et traitements efficaces
Publié le 03/09/2025 - Temps de lecture 19 min
Sommaire

Vous vous réveillez fatigué même après avoir dormi 8 heures ? Votre partenaire se plaint de vos ronflements bruyants ? Ces signes peuvent être les symptômes d’une apnée du sommeil, un trouble respiratoire nocturne qui touche près d’un milliard de personnes dans le monde. [1] En cas d’apnée du sommeil, votre respiration est interrompue plusieurs secondes et plusieurs fois par nuit. Il s’agit d’une pathologie qui demande une prise en charge, car elle impacte beaucoup la qualité de vie et présente des risques pour la santé cardiovasculaire. Comment savoir si vous faites de l’apnée du sommeil ? Quels traitements existent ? Peut-on bien vivre avec ce trouble du sommeil ? Voici ce qu’il faut savoir sur l’apnée du sommeil.

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Qu'est-ce que l'apnée du sommeil ?

L’apnée du sommeil est un peu banalisée dans notre société, mais c’est un trouble respiratoire qui mérite d’être traité et pris en charge. L’apnée du sommeil se traduit, en effet, par des interruptions involontaires et répétées de la respiration durant les phases de sommeil.

Ces pauses respiratoires, d'une durée minimale de 10 secondes, peuvent se produire des dizaines, voire des centaines de fois par nuit. Elles vont donc directement impacter votre cycle naturel de sommeil en le fragmentant.

Ne prenez pas des ronflements bruyants à la légère, car ils peuvent être le signe de cette pathologie.

Définition : des arrêts involontaires de la respiration pendant le sommeil

Sur le plan médical, une apnée du sommeil est définie comme un arrêt complet du flux respiratoire pendant au moins 10 secondes. Cela peut sembler court, mais pour votre organisme, c’est déjà trop long. En effet, il faut comprendre que lorsque ces pauses respiratoires se produisent, l’air ne circule plus dans votre corps.

Par conséquent, votre taux d’oxygène chute. C’est ce qu’on appelle l’hypoxémied ans le jargon médical.

Pour réagir à cette chute d’oxygène subite, votre cerveau déclenche alors une sonnette d’alarme et provoque une sorte de micro réveil bref mais suffisant pour remettre en route votre tonus musculaire et rouvrir vos voies respiratoires.

Bien qu’indispensable et protecteur, ce mécanisme de survie va vous empêcher d’accéder aux phases les plus réparatrices du sommeil, notamment celle du sommeil profond.

Résultat de l’apnée du sommeil :
Vous passez plus de temps à lutter pour respirer qu’à dormir et à recharger vos batteries. Au matin, vous aurez donc la sensation d’être fatigué. Il faut en plus bien avoir conscience que ces micro réveils répétitifs mais inconscients sont des phénomènes vraiment stressants pour votre corps.

Pour faire simple, votre organisme passe d’un état soudain de tranquillité la plus totale à un état de survie et d’urgence vitale. Comme vous l’imaginez, cela n’a rien de reposant alors que le but du sommeil est vraiment de pouvoir vous faire récupérer.

Une étude scientifique précise qu’avec une forme sévère du syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil, il peut se produire plus de 30 épisodes par heure d’arrêt respiratoire, soit 240 interruptions de la respiration pour une nuit de 8 heures. [2] C'est un peu comme si vous deviez retenir votre respiration toutes les 2 minutes pendant toute la nuit.

Les différents types : l'apnée obstructive et l'apnée centrale

La médecine distingue principalement deux formes d'apnée du sommeil aux mécanismes distincts.

  • L'apnée obstructive du sommeil concerne la majorité des cas diagnostiqués. Elle provient souvent d'un affaissement des tissus mous de la gorge (langue, voile du palais, amygdales) qui obstruent physiquement les voies respiratoires supérieures. Malgré les efforts respiratoires du diaphragme et des muscles intercostaux, l'air ne peut plus circuler.[3]

  • L'apnée centrale du sommeil, elle, concerne environ 15% des patients. Dans ce cas, c'est le système nerveux central qui dysfonctionne. Votre cerveau cesse d'envoyer les signaux nécessaires aux muscles respiratoires pendant quelques secondes et aucun effort respiratoire n'est observé pendant ce type d'apnée. [4]

Notez qu’il existe aussi une forme mixte qui combine les deux mécanismes. Cette forme d’apnée respiratoire commence généralement par une composante centrale puis elle enchaîne avec une obstruction des voies aériennes.

Qu'est-ce que l'indice d'apnées-hypopnées ?

Pour mesurer l’apnée du sommeil, la science a établi un outil de référence : l’indice d’apnées-hypopnées (IAH). Cet outil permet aux médecins de quantifier la sévérité de votre trouble en comptabilisant le nombre total d'apnées (arrêts complets) et d'hypopnées (réductions de votre débit respiratoire) par heure de sommeil. [5]

La classification de la sévérité selon l'IAH est la suivante :

  • Sont considérés normales d’après l’IAH : moins de 5 interruptions/heure ;

  • Légère apnée du sommeil selon l’IAH : entre 5 et 15 événements/heure ;

  • Modéré : IAH entre 15 et 30 événements/heure ;

  • Sévère : IAH > 30 événements/heure.

Grâce à cette mesure objective, les professionnels de santé peuvent évaluer l'urgence thérapeutique et proposer un traitement adapté pour l’apnée du sommeil.

Comme l’explique une étude scientifique publiée sur PubMed, ce trouble est trop souvent sous-estimé ou inconnu faute de diagnostic posé. Pourtant, l’apnée du sommeil est corrélée à certaines maladies cardiovasculaires et à une dégradation de la qualité de vie. Il est donc très important de pouvoir la repérer et l’évaluer. [1]

Quels sont les symptômes de l'apnée du sommeil ?

Comme expliqué plus haut, l’apnée du sommeil est souvent sous-diagnostiquée. De nombreuses personnes en souffrent sans même en avoir conscience. Reconnaître les signes de l’apnée du sommeil peut donc aider à prendre conscience des dangers qui se jouent pendant que vous dormez. Vous allez voir qu’il y a tout de même des symptômes évocateurs de l’apnée du sommeil. S’il est difficile de les voir seul, la personne qui partage votre vie peut parfois les identifier.

Les signes nocturnes

Les premiers signes de l’apnée du sommeil apparaissent souvent la nuit, bien avant même que vous vous en rendiez compte si vous êtes concerné. D’ailleurs, très souvent, les symptômes sont repérés par une autre personne du foyer, souvent par la personne qui dort avec vous.

Ronflements spécifiques à l’apnée du sommeil

Le symptôme le plus courant de l’apnée du sommeil obstructif est le ronflement intense et irrégulier, présent chez environ 70 à 95 % des personnes atteintes. Ces ronflements sont assez évocateurs car ils sont très bruyants (parfois plus de 60 décibels) et ils sont interrompus soudainement par de longs silences angoissants, qui correspondent en fait aux pauses respiratoires. [6]

Vous n’êtes pas sûr de pouvoir différencier des ronflements classiques de ceux qui sont évocateurs de la pathologie ?
Les ronflements de l’apnée ont vraiment quelque chose d'anormal. Ils font un peu le bruit d’un aspirateur.

Assez caractéristiques, les arrêts de la respiration durent de 10 secondes à plus d’une minute où plus rien ne se passe. Ils peuvent alerter la personne qui partage votre lit car ils font peur. Notez que ces arrêts peuvent être accompagnés de mouvements brusques et/ou de reprises d’air bruyantes et désordonnées.

Beaucoup de patients décrivent aussi des réveils en sursaut, avec l’impression d’étouffer. Si vous vous réveillez avec cette sensation de suffocation et que votre cœur s’emballe d’un coup, surveillez vos symptômes. Les sueurs nocturnes peuvent également faire partie du lot des symptômes.

Enfin, faites attention, si vous avez régulièrement besoin d’aller uriner la nuit. Ce symptôme que l’on appelle la nycturie touche souvent les personnes qui font de l’apnée. Il est la conséquence directe des micro-réveils répétés qui perturbent les régulations hormonales. [7]

La nycturie est un symptôme d’apnée souvent négligé mais elle donne pourtant un indicateur clé pour diagnostiquer la pathologie. Si vous vous levez plus de deux fois par nuit pour uriner, c'est un signal d'alarme à prendre au sérieux.

Les signes diurnes

D’autres symptômes ressentis durant la journée peuvent aussi évoquer l’apnée du sommeil. Du moins, ils peuvent être la résultante de pauses respiratoires qui perturbent vos nuits.

Par exemple, si vous avez constamment des épisodes de somnolence dans la journée, cela peut être évocateur de ce trouble.

Les personnes qui font de l’apnée du sommeil ont une fatigue intense et pathologique. Elles peuvent avoir envie de s’endormir au travail ou en regardant la télévision. Même conduire peut devenir fatiguant. L'échelle d'Epworth, utilisée par les médecins, quantifie cette somnolence sur une échelle de 0 à 24 points. [8]

Surveillez aussi d’éventuels troubles de la concentration et de la mémoire, car ils peuvent venir de la fragmentation de votre sommeil. Des patients rapportent des difficultés d'attention soutenue, des oublis fréquents et une diminution des performances cognitives, particulièrement problématiques dans le cadre professionnel. [9]

Les troubles de l'humeur sont aussi des symptômes associés à la pathologie. Irritabilité, anxiété, stress et dans 20% des cas, des épisodes dépressifs liés à la fatigue chronique et à l'altération de la qualité de vie.

Enfin, vous pouvez aussi avoir des maux de tête et migraines si vous faites de l’apnée. Ces maux proviennent de l'hypoxémie nocturne et de la vasodilatation cérébrale compensatrice. [10]

Tableau comparatif récapitulatif des symptômes de l’apnée du sommeil

Situation

Normal

Apnée du sommeil

Ronflements

Occasionnels, légers

Intenses, quotidiens avec pauses

Réveil matinal

Reposé après 7-8h

Fatigué malgré le temps de sommeil

Concentration

Normale

Difficultés marquées

Somnolence

Rare, situationnelle

Fréquente, inappropriée

Quelles sont les causes et les facteurs de risque ?

Vous vous demandez quelles sont les causes de l’apnée du sommeil ? Il existe, en effet, des facteurs de risques et des mécanismes possiblement déclencheurs. En les connaissant, vous pourrez éventuellement prévenir ce trouble.

Les causes anatomiques

L'anatomie de vos voies aériennes supérieures joue un rôle déterminant dans le développement de l'apnée obstructive. En effet, certaines particularités morphologiques prédisposent à l'affaissement des tissus mous pendant le sommeil.

  • Le rétrognathisme (mâchoire inférieure reculée) et la micrognathie (mâchoire de petite taille), par exemple, réduisent l'espace disponible pour la langue. Si vous avez l’une de ces particularités anatomiques, votre langue va donc avoir tendance à reculer vers votre arrière-gorge pendant le sommeil. Il faut savoir que ces anomalies sont très souvent héréditaires.

  • L'hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes est des causes de l’apnée du sommeil chez l’enfant. [11]

  • Les anomalies du voile du palais et de la luette (palais mou allongé, luette hypertrophiée) peuvent aussi créer une obstruction partielle chronique qui s'aggrave avec le relâchement musculaire nocturne.

  • Quant à la déviation de la cloison nasale et la congestion nasale chronique, elles sont toutes deux des facteurs déclenchant d’apnée du sommeil. [12]

Le surpoids et l'obésité : le facteur de risque n°1

Le surpoids est l’un des plus gros facteurs de risque avec l’apnée du sommeil. Il se retrouve d’ailleurs chez 70% des patients apnéiques. La relation entre poids et apnée du sommeil s'explique par plusieurs mécanismes :

  • La graisse qui s’accumule autour du cou (plus de 43 cm chez l’homme, 41 cm chez la femme) exerce une pression sur les voies respiratoires, ce qui réduit leur diamètre et favorise leur effondrement pendant la nuit ; [13]

  • Les dépôts graisseux dans la région dupharynx rendent les parois des voies respiratoires moins résistantes face à l’air aspiré, ce qui facilité les interruptions de la respiration ;

  • L’obésité abdominale perturbe la mécanique respiratoire en limitant le mouvement du diaphragme et en diminuant la capacité pulmonaire, ce qui accentue le manque d’oxygène lors des apnées.
Le saviez-vous ?
Une prise de poids de 10 kg peut multiplier par 6 le risque de développer une apnée du sommeil. En effet, il est démontré qu’une perte de poids améliore l'IAH. Aussi, à peu près 58% des apnées légères à modérées pourraient être résolues par une perte de poids significative. [14][15]

L'âge, le sexe, la consommation d'alcool et d'autres facteurs

L'âge est également un facteur de risque important pour l’apnée du sommeil.

Des études confirment que la prévalence de l'apnée du sommeil augmente peu à peu avec l'âge. Cela s'explique par la perte progressive du tonus musculaire des voies aériennes supérieures et les modifications anatomiques liées au vieillissement. [16]

L’étude précise que l’arrivée de l’apnée du sommeil est globalement plus tardive chez la femme que chez l’homme.

D’autres études mentionnent cette différence de prévalence entre les hommes et les femmes. Une étude scientifique a révélé que l'apnée obstructive du sommeil est inhabituelle chez les femmes préménopausées comparées aux hommes. L'étude a noté que lorsque l'AOS se présente chez ces femmes, elle est souvent associée à une obésité plus marquée ou à des anomalies structurelles des voies respiratoires supérieures. [17]

Si vous consommez de l’alcool, il est également prouvé que cela peut aggraver l'apnée du sommeil. L’alcool va, en effet, avoir tendance à diminuer le tonus musculaire de vos voies aériennes supérieures. [18]

Le mot de l’expert :
La consommation d’alcool augmente en moyenne le risque de syndrome d’apnées du sommeil de 25% chez l'adulte. Ces résultats confirment le potentiel thérapeutique et préventif d'une réduction de la consommation d'alcool pour cette affection. [19]

Quant au tabagisme, il est clairement identifié comme un facteur de risque important pour l’apnée du sommeil. [20] Les études démontrent que fumer triple le risque de faire de l’apnée du sommeil par plusieurs mécanismes :

  • Œdème muqueux qui réduit le calibre pharyngé ;

  • Altération du contrôle nerveux de la respiration.

Quels sont les dangers d'une apnée du sommeil non traitée ?

La fatigue et les troubles du sommeil ne sont malheureusement pas les seuls risques liés à l’apnée du sommeil. Cette pathologie peut entraîner des problèmes de santé plus importants, d’où l’importance d’être pris en charge et traité si vous faites de l’apnée.

Les risques cardiovasculaires majeurs

Votre cœur et vos vaisseaux sanguins sont mis à rude épreuve quand votre organisme fait des pauses respiratoires. Le stress va notamment envahir vos cellules, ce qui n’est pas bon du tout pour votre santé. Quant aux interruptions répétées de la respiration, il faut bien comprendre qu’elles provoquent des chutes brutales du taux d'oxygène dans votre sang. Cela force votre système cardiovasculaire à travailler beaucoup plus.

Or, si votre cœur déploie des efforts, il sera plus sujet à souffrir des maladies suivantes :

  • Hypertension artérielle : les personnes souffrant d'hypertension ont une plus grande prévalence d'apnée du sommeil ; [21]

  • Arythmies cardiaques : les troubles du rythme cardiaque sont plus fréquents chez les patients atteints d’apnée du sommeil ; [22]

Attention, ces statistiques ne doivent pas vous alarmer. Il est simplement important de bien consulter un professionnel de santé si vous pensez faire de l’apnée du sommeil.

L'impact sur la vie quotidienne

L’apnée du sommeil non traitée va avoir un impact retentissant sur votre vie quotidienne. Malheureusement, cela entraîne beaucoup de fatigue. Vous pouvez donc être sujet à la fatigue intense et la fatigue chronique.

Les répercussions sur votre vie quotidienne peuvent se manifester comme suit :

  • Performances cognitives diminuées ;

  • Difficultés de concentration au travail ;

  • Troubles de la mémoire à court terme ;

  • Baisse des réflexes ;

  • Bien-être émotionnel altéré :

  • Plus irritable ;

  • Risque de dépression multiplié par deux ;

  • Anxiété et sautes d'humeur.

L'impact sur l'espérance de vie : ce que disent les études

Il est normal de s’interroger sur l’impact de l’apnée du sommeil sur l’espérance de vie. Les recherches scientifiques apportent d’ailleurs des réponses assez précises sur ce sujet.

Une étude scientifique publiée en 2021 révèle que l'apnée obstructive du sommeil sévère non traitée (AHI ≥30) est associée à un risque accru de mortalité toutes causes confondues, en particulier chez les hommes et les personnes de moins de 70 ans. La recherche souligne l'importance du diagnostic précoce pour aborder ce risque de mortalité, d'où la nécessité d’un diagnostic précis. [23]

Vous voulez vous prémunir des répercussions négatives de l’apnée du sommeil ? Faites-vous traiter pour que ce trouble n’impacte pas votre qualité de vie et votre espérance de vie.

Comment diagnostiquer une apnée du sommeil ?

L’apnée du sommeil est désormais très facilement détectée. Vous ne savez pas qui aller voir où comment vous faire diagnostiquer ? Il suffit de suivre les démarches ci-dessus.

Le questionnaire et l'examen clinique par un spécialiste du sommeil

Pour savoir si vous faites de l’apnée du sommeil, il faut d’abord commencer par consulter un médecin spécialiste du sommeil. Cette première étape va permettre d'évaluer vos symptômes et vos facteurs de risque.

Comme vous le verrez, les médecins spécialistes ont des outils validés scientifiquement pour diagnostiquer l’apnée.

L'échelle de somnolence d'Epworth, notamment, est un outil de référence utilisé pour mesurer votre niveau de fatigue diurne. Il se fait sous la forme d’un questionnaire simple qui permet d’évaluer votre propension à vous endormir dans huit situations quotidiennes différentes.

L'examen clinique complète ensuite ce questionnaire avec l’évaluation de vos antécédents médicaux et familiaux, mais aussi avec un examen physique complet (poids, tour de cou, tension artérielle). Le médecin va inspecter vos voies respiratoires supérieures (nez, gorge, position de la langue) et analyser votre morphologie (forme du visage, position de votre mâchoire).

Cet examen complet va lui permettre de reconnaître certains signes et facteurs de risques, comme la ronchopathie, par exemple.

L'enregistrement du sommeil

Il va ensuite vous être proposé de faire un enregistrement du sommeil pour l’apnée. Cet examen s’appelle la polysomnographie. Il permet de poser un diagnostic précis sur le trouble.

Bon à savoir :
vous pouvez faire cet enregistrement du sommeil en laboratoire, à l’hôpital ou à domicile. Différentes solutions sont possibles en fonction de votre condition de santé et de là où vous vivez. Parlez-en avec votre spécialiste.

Si vous faites cette nuit d’enregistrement en clinique, vous serez continuellement surveillé par des professionnels et plus de 15 paramètres physiologiques seront enregistrés. L’examen d’apnée du sommeil permet notamment d’avoir une lecture claire de vos phases de sommeil, de détecter s’il y a des pauses respiratoires et d’évaluer leur durée.

L'enregistrement à domicile offre une alternative pratique avec la polygraphie ventilatoire simplifiée. Il coûte moins cher et permet au patient de rester dans son environnement habituel, ce qui est plus confortable pour certaines personnes.

Vous avez peur de la fiabilité du diagnostic d’apnée à la maison ? Rassurez-vous, les résultats sont très fiables pour détecter les cas typiques.

À domicile, voici les paramètres qui seront mesurés :

  • Flux respiratoire ;

  • Mouvements thoraciques et abdominaux ;

  • Saturation en oxygène ;

  • Ronflements.

Pour la lecture de ce test d’apnée du sommeil, vous n’aurez qu’à présenter les résultats à votre médecin. L'index d'apnées-hypopnées déterminera la sévérité de votre condition : léger (5-15), modéré (15-30), ou sévère (>30 événements par heure).

Quel traitement pour l'apnée du sommeil ?

Le traitement de l'apnée du sommeil est adapté à votre situation personnelle, à la sévérité de votre apnée et à vos préférences. Plusieurs options thérapeutiques efficaces existent.

Le traitement de référence : la PPC

La Pression Positive Continue (PPC) est le traitement de première intention pour l'apnée du sommeil modérée à sévère. Cette thérapie innovante maintient vos voies respiratoires ouvertes grâce à un flux d'air continu et calibré. [24]

Le principe de fonctionnement est simple : l'appareil apnée du sommeil génère une pression d'air positive et empêche ainsi l'affaissement des tissus mous de votre gorge pendant que vous dormez. Cette pression agit comme une attelle pneumatique pour que l’air puisse passer.

Les avantages de ce traitement pour l’apnée sont multiples :

  • Réduction de 95% des événements respiratoires ;

  • Bénéfices dès les premières nuits ;

  • Réduction significative des risques cardiaques ;

  • Retour à des performances mentales normales avec moins de fatigue.

L'adaptation au traitement nécessite généralement quelques semaines. Soyez patient. Votre équipe médicale vous accompagnera pendant cette période d'ajustement avec des conseils personnalisés et un suivi régulier.

L'orthèse d'avancée mandibulaire

L'orthèse d'avancée mandibulaire peut être proposée pour les apnées légères à modérées ou en cas d'intolérance à la PPC. Ce dispositif sur mesure maintient votre mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil.

Le mécanisme d'action repose sur l'augmentation de l'espace pharyngé : en avançant la mandibule, l'orthèse tire la langue vers l'avant et tend les tissus mous de la gorge, ce qui réduit les obstructions respiratoires. [25]

Les critères de sélection pour l'OAM :

  • Apnée légère à modérée (IAH < 30) ;

  • Dentition suffisante pour le maintien de l'appareil ;

  • Absence de troubles temporo-mandibulaires sévères ;

  • Préférence du patient pour cette option thérapeutique.

Les mesures hygiéno-diététiques

Si vous avez reçu un diagnostic d’apnée du sommeil, il vous sera demandé et recommandé de faire quelque changement dans votre hygiène de vie. Ces modifications, même si elles sont insuffisantes seules dans les cas sévères, potentialisent l'efficacité des autres traitements. Quelles sont ces mesures qui vous seront proposées ?

La perte de poids est souvent demandée si vous vous trouvez en situation de surpoids ou d’obésité. Comme vu plus haut, une réduction de 10% du poids corporel peut diminuer l'IAH de 25 à 30%. C’est prouvé, le surpoids aggrave l'apnée en augmentant la pression sur les voies respiratoires supérieures. [26]

D’autres recommandations pratiques peuvent également être faites par les médecins spécialistes du sommeil :

  • Éviter de dormir sur le dos et essayer de dormir sur le côté ;

  • Se coucher à horaires réguliers dans une chambre à bonne température (16 à 19 degrés) ;

  • Éviter les facteurs aggravants comme l’alcool, le tabac ou les sédatifs avant le coucher ;

  • Pratiquer une activité physique régulière pour renforcer vos muscles respiratoires ;

  • Arrêter de fumer, car l’arrêt du tabac améliore la fonction respiratoire et réduit l'inflammation des voies aériennes.

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La chirurgie : dans quels cas est-elle envisagée ?

La chirurgie des voies aériennes supérieures s'envisage dans des situations spécifiques seulement, généralement après un échec ou une intolérance aux traitements. Elle peut être recommandée en cas :

  • D’anomalies anatomiques clairement identifiées (déviation septale sévère, hypertrophie amygdalienne) ;

  • D’échec documenté des traitements de première ligne ;

  • D’intolérance absolue à la PPC et à l'orthèse.

Quelle intervention est pratiquée ?

  • La chirurgie nasale pour corriger des obstructions nasales ;

  • L’uvulo-palato-pharyngoplastie pour réduire les tissus mous du palais ;

  • La chirurgie de la base de langue pour réduire le volume ;

  • La chirurgie maxillo-faciale, soit une avancée bi-maxillaire dans les cas sévères.

L'apnée du sommeil chez l'enfant : une prise en charge spécifique

L'apnée du sommeil pédiatrique présente des particularités diagnostiques et thérapeutiques qui sont différentes de celles de l'adulte. L’apnée du sommeil de l'enfant touche 1 à 3% des enfants. [27] Elle nécessite une approche médicale spécialisée adaptée à leur développement.

Les causes de l’apnée chez l'enfant sont davantage liées à des conditions anatomiques (hypertrophie des amygdales et végétations adénoïdes).

Comment savoir si votre enfant fait de l’apnée du sommeil ?

  • Ronflements habituels et bruyants ;

  • Respiration buccale diurne persistante ;

  • Pauses respiratoires observées pendant le sommeil ;

  • Agitation nocturne et positions de sommeil inhabituelles ;

  • Troubles du comportement : hyperactivité, difficultés scolaires ;

  • Retard de croissance inexpliqué.

Le diagnostic pédiatrique s'appuie sur une polysomnographie adaptée aux normes de l'enfant. Les critères diagnostiques ne sont pas les mêmes que chez l’adulte : un IAH > 1 événement par heure est considéré comme pathologique chez l'enfant, contre 5 chez l'adulte.

Chez l’enfant, le traitement le plus souvent proposé est l’ablation des amygdales et des végétations quand leur hypertrophie est confirmée. Cette opération réussit dans 80 à 90 % des cas si l’enfant n’a pas d’autres maladies associées.

Parmi les autres options thérapeutiques pédiatriques qui peuvent aussi vous être proposées :

  • La corticothérapie nasale : réduction de l'inflammation des voies respiratoires ;

  • L’orthodontie précoce : expansion palatine rapide si votre enfant a un palais étroit ;

  • La PPC pédiatrique : réservée aux cas sévères ou aux échecs chirurgicaux ;

  • Prise en charge du surpoids s’il existe chez l’enfant.

Le suivi post-traitement est très important chez l'enfant pour s'assurer de la résolution complète des symptômes et du rattrapage du développement cognitif et statural.

Conclusion

L'apnée du sommeil n'est pas une fatalité contrairement à ce que l’on pourrait penser. Grâce aux avancées médicales et à une meilleure compréhension de cette pathologie, des solutions efficaces existent pour retrouver des nuits réparatrices et une bonne qualité de vie. Que vous souffriez d'une forme légère ou sévère, qu'il s'agisse de votre enfant ou de vous-même,n'hésitez pas à consulter un spécialiste du sommeil dès les premiers symptômes.

Références :
[5]

Apnea-Hypopnea Index (AHI)

[6]

Does Snoring Intensity Correlate with the Severity of Obstructive Sleep Apnea?

[7]

Nocturia and obstructive sleep apnoea

[8]

A new method for measuring daytime sleepiness: the Epworth sleepiness scale

[9]

Excessive Daytime Sleepiness in Obstructive Sleep Apnea. Mechanisms and Clinical Management

[10]

Sleep Disorders and Headache: A Review of Correlation and Mutual Influence

[11]

Obstructive sleep apnea syndrome due to adenotonsillar hypertrophy in infants

[12]

Association between septal deviation and OSA diagnoses: a nationwide 9-year follow-up cohort study

[13]

Abdominal fat and sleep apnea: the chicken or the egg?

[14]

Effect of weight loss on upper airway size and facial fat in men with obstructive sleep apnoea

[15]

Dose-response relationship between weight loss and improvements in obstructive sleep apnea severity after a diet/lifestyle interventions: secondary analyses of the "MIMOSA" randomized clinical trial

[16]

Prevalence and association analysis of obstructive sleep apnea with gender and age differences - Results of SHIP-Trend

[17]

Obstructive sleep apnea in premenopausal women. A comparison with men and with postmenopausal women

[18]

Impact of Alcohol Consumption on Snoring and Sleep Apnea: A Systematic Review and Meta-analysis

[19]

Alcohol and the risk of sleep apnoea: a systematic review and meta-analysis

[20]

Higher prevalence of smoking in patients diagnosed as having obstructive sleep apnea

[21]

The prevalence of obstructive sleep apnea in hypertensives

[22]

Cardiac autonomic dysfunction and structural remodeling: the potential mechanism to mediate the relationship between obstructive sleep apnea and cardiac arrhythmias

[23]

Long-term All-Cause Mortality Risk in Obstructive Sleep Apnea Using Hypopneas Defined by a ≥3 Percent Oxygen Desaturation or Arousal

[24]

Continuous Positive Airway Pressure

[25]

Evaluating the effectiveness of mandibular advancement devices in treating very severe obstructive sleep apnea: a retrospective cohort study

[26]

Obstructive Sleep Apnoea Syndrome and Weight Loss: Review

[27]

Obstructive Sleep Apnea in Children: Implications for the Developing Central Nervous System

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